L’Histoire du Marais 

 

La formation du Grand marais de Bordeaux résulte d’un dépôt de sédiments sur plusieurs centaines de siècles. D’innombrables crues et marées ont formé un bourrelet alluvionnaire rendant difficile l’écoulement des eaux venant de l’intérieur des terres.

En 1599 afin d’augmenter les surfaces agricoles, faciliter les communications mais aussi pour des raisons de santé publique (le paludisme notamment fait des ravages dans la population), un édit royal d’Henri IV ordonne l’asséchement des marais du royaume. Les jurats de Bordeaux vont céder leurs droits de propriété à un hollandais, Conrad Gaussens, à la condition qu’il réalise des grands travaux. Il va confier cette tâche à un compatriote, Humfroy Bradley, ingénieur hollandais,  « Maitre des digues du Royaume ». Les travaux d’asséchement vont susciter très tôt des réactions de protestation des habitants de Bruges et de Blanquefort.

Durant les 17e et 18e siècles le marais va subir des modifications importantes. La Jalle de Conrad est délaissée pour la Jallère dont on prolonge le cours jusqu’à la Garonne. Les fossés et canaux se multiplient et par là même les barrails (terme local désignant les parcelles entourées de fossés). Les fossés et canaux sont souvent insuffisamment entretenus malgré la création par les propriétaires d’une première communauté des marais.

La deuxième moitié du 18e siècle est marquée par des inondations particulièrement destructrices ; malgré tout les hommes tirent des revenus substantiels de la vigne et de l’élevage.

Première moitié du 20e siècle : le marais couvre encore plus de 3000 hectares et les productions sont nombreuses et variées.

Deuxième moitié du 20e siècle : 90% du marais originel vont être remblayés afin de réaliser de multiples aménagements économiques (zones industrielles, bureaux, commerces), récréatifs (Bois de Bordeaux, golf), sociaux (logements). Les pratiques agricoles modernes (fauches précoces, drainage intensif, surpâturage) vont banaliser les milieux prairiaux et faire régresser le bocage (la pression exercée par le bétail empêche la régénération naturelle des haies).

Texte extrait de la brochure « Réserve Naturelle MARAIS DE BRUGES » édition 2015    

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