Définition des anciens métiers.

Les actes des registres paroissiaux et d'état civil permettent aux généalogistes de devenir aussi bien historiens ou démographes, à partir de la lecture des documents compulsés.

Les paysans :

Ils sont bûcherons, pasteurs, meuniers ou vignerons. Le monde paysan sous l'ancien Régime est hiérarchisé.

On trouve trois catégories :
Brassier et manouvrier : Ceux- là louent leur force de travail, les brassiers sont au sud et les manouvriers au nord du Royaume. Lors des grands froids, ils empruntent au laboureur de quoi survivre (du grain) et du bois pour se chauffer et au retour des beaux jours, ils leur rendent sous forme de moisson, vendange ou coupe de bois.

Les fermiers et les métayers : Le fermier tient « à ferme » la terre d'un propriétaire. Il est locataire et paie son fermage à la Saint-Michel. Le métayer, de condition plus difficile, verse la moitié ou le tiers des récoltes à son bailleur qui lui fournit la terre et la moitié ou les 2/3 du matériel agricole.

Les laboureurs et les ménagers : Dans un village on rencontre 4 ou 5 ménagers mais seulement un ou 2 laboureurs. Le ménager est un petit propriétaire qui a entre 20 et 30 hectares. Le laboureur est propriétaire d'un terrain de labour, rarement plus d''une dizaine  d'hectares ; à part ses chevaux, il a rarement beaucoup de bétail. Il prend souvent « à ferme » des hectares supplémentaires. Il est souvent aussi fermier des dîmes, qu'il collecte pour le curé ou intendant-régisseur du seigneur local absent. Il est économiquement indépendant et de lui, dépendent le matériel et les emplois qui permettent aux plus pauvres de subsister. Après la Révolution, même si les métayers et les fermiers demeurent, le laboureur pourra étendre ses terres par l'achat de biens nationaux et se muer en « propriétaire-cultivateur ». On ne trouve plus dans les actes que deux catégories : les cultivateurs et les propriétaires. Les premiers sont des petits paysans, et les seconds, des notables.

Les artisans :

L'Ancien Régime est très éloigné des sociétés industrielles. Toutefois, on trouve en ville, des artisans comme par exemple, des tanneurs, tonneliers, perruquiers, maçons, scieurs de long mais aussi :

Le charpentier et maître de hache : il fait les charpentes en bois pour les maisons et construit des navires.
Le maitre de hache est l'équivalent du maître charpentier. Dans la marine il deviendra ingénieur-constructeur vers 1765.

Le barbier et chirurgien-barbier : il coiffe et rase les hommes et il est souvent chirurgien ! mais en aucun cas il est considéré comme médecin.

Le cirier : fabrique et vend des cierges très utilisés lors des inhumations des élites.

Le cordier : fabrique cordes et cordages. Pour les corderies royales il fera des cordages longs de plus de 300 m pour les vaisseaux.

Le cordonnier et savetier : le premier confectionne des chaussures et le second des savates en corde.

Le drapier : riche fabricant et marchand de draps, d'étoffes d'importations diverses.

Le maréchal-ferrant : ferre les chevaux, les ânes, les mulets et cercle les roues de bois.

Le marguillier : est un laïc qui gère tout ce qui a rapport avec la paroisse et administre les biens de la fabrique. Il enregistre les aumônes, choisit les chantres et les bedeaux.

Le peigneur, fileur ou teinturier : il peigne la laine, le fileur la file ainsi que le chanvre et le lin. Le teinturier teint les étoffes tissées par le tisserand et en bout de chaîne, le tailleur d'habits travaille avec les dentellières et les marchands de dorure et de galons d'or destinés aux militaires.

Le potier : en modelant l'argile, il fabrique la vaisselle des humbles.

Le saulnier : il travaille dans les marais salants.

À partir du 19ème siècle, de nouveaux métiers apparaîtront comme le boulanger, le bourrelier, le briquetier, le chaudronnier, le cloutier, le couvreur, le doreur, la facteur, la jacquariste et l'ouvrier.

Les marchands de tout et de rien :

Marchand d'eau de vie : s'installait dès 3 ou 4 heures du matin aux carrefours pour vendre un petit gobelet d'eau de vie censée tuer le ver.

Limonadier : il se promenait dans les rues la fontaine au dos, vendant cette boisson très sucrée et facile à préparer.

Marchande de café ou de café au lait, de soupe : elle faisait partie des clients de la réveilleuse et s'installait au coin des rues dans les quartiers ouvriers.

Regrattier : il disposait d'un stock minime composé de nombreux produits qu'il écoulait dans la rue en petites quantités à des prix très élevés. Ce métier illustre la formule selon laquelle les pauvres s'appauvrissent du fait même des conditions dans lesquelles ils sont contraints d'acheter les nécessités de l'existence.

Marchand de friture et marchand de pâtés : il était équipé d'un chaudron dans lequel il faisait frire pommes de terre, beignets, petits poissons... et le marchand de pâtés vendait ses pâtés mais aussi des gâteaux et des légumes échaudés.

Marchande des quatre saisons : marchands de fruits et légumes qui parcouraient les quartiers des villes avec une charrette à bras ou une hotte ou un panier.

Marchand d'herbes, de cresson, d'ail : il proposait des herbes aromatiques ou certaines salades et il proposait sa marchandise en clamant sa fraîcheur.

Coquetier et marchande de crème : ils voyageaient la nuit pour apporter dans les grandes villes des œufs frais, du beurre, des volailles mais la marchande de crème criait sa marchandise dans les rues.

Vinaigrier : affublé d'un bonnet rouge, il poussait sa brouette sur laquelle se trouvait le tonneau de vinaigre.

Marchand de coquillages, harengère ou poissarde : les huitres étaient transportées à bride abattue par le chasse-marée ou le bateau-coche et étaient criées dans les rues, tandis que les petits marchands de poissons déambulaient avec leur charrette dans les rues.
Les harengères ou poissardes sont restées célèbres pour leur verdeur de langage.

Bouquetière fleuriste : elle assure une transition entre les petits marchands de produits alimentaires et ceux qui vendent des objets moins périssables. C'est un métier que l'on pouvait commencer tôt et poursuivre toute sa vie. La différence de renommée se situe entre l'enfant porteuse d'une corbeille de violettes et la fleuriste en kiosque attendant le chaland assise sur un pliant à côté de ses seaux où trempaient les fleurs.

Marchand de mort-aux-rats : il transportait sur une longue perche des cadavres de rongeurs desséchés et quelques uns vivants en cage avec un gros chat somnolent.

Marchand de parapluies : parasols et parapluies au XVIIème siècle étaient chers, mais on pouvait en louer ou en acheter et ils servaient même aux marchandes de quatre saisons.

Bouquiniste, marchand d'images ou d'estampes : vendeur de livres ou de documents de seconde main, d'images ou d'imprimés comme le colporteur urbain toujours soupçonné de diffuser des écrits séditieux.

Colporteur rural : paysans migrants saisonniers originaires des régions pauvres et proposaient un peu de tout sur leur tournée.

Conteur : souvent ambulant, colporteur ou artisan, il fidélisait la clientèle en augmentant régulièrement son fonds d'histoire et de légendes au gré de son itinéraire.

Autres domaines les métiers suivants :

La sorcellerie et autres magies comme :Le charmeur d'orages ou de feu, le sourcier, le sorcier, le coupeur de feu, le rebouteux et la cartomancienne.

Ceux des jours de fêtes :
Le marchand de friandises, le joueur de bonneteau, le montreur d'animaux, la chasseur de rats, le musicien des rues, le comédien ambulant, le jongleur, l'arracheur de dents et la charlatan.

Pour les soins aux animaux :
Le berger, le tondeur de moutons, la gardeuse d'oie, le hongreur de châtreux, l'affranchisseur de bétail, l'oiseleur et la marchande de mouron.

Et puis comme rien ne se perd et que tout se récupère, il ne faut pas oublier :
Le chiffonnier des villes et rural, le ramasseur de crottes, le crieur de peaux de lapins, le mégotier ou cueilleur d'orphelins, la chapelier en vieux, le fripier, le marchand de cheveux et le sauveur d' âmes.

Et pour l'art et la magie des doigts et des mains, vous avez :

La dentellière et les brodeuses, le sculpteur sur bois, l'horloger, le fabricant de chapelets et le cloutier.

Texte extrait du site du Cercle généralogie du Goelo.

Les métiers d’autrefois.

Beaucoup de métiers d'aujourd'hui se ressemblent. Un homme assis à un bureau devant un ordinateur exerce-t-il la même profession que son voisin? Pas forcément, mais l'apparence est identique.

À l'inverse, les métiers d'hier étaient ceux du geste. Du geste longuement appris dans certains cas, à travers un savoir manuel transmis de génération en génération. Du geste facile à acquérir dans d'autres, quand la misère était là et qu'il fallait gagner de quoi vivre et le gagner vite. Dans tous les cas, ce geste était reconnaissable et indissociable d'un métier bien précis.

Ces métiers d'hier s'inscrivaient en même temps dans un cadre communautaire, celui du village ou du quartier. On n'achetait pas un produit anonyme dans un supermarché. La vaisselle, les textiles, les cuirs, les légumes, les fruits venaient de chez le voisin, artisan ou producteur local ; le cantonnier était connu de tous ; le tueur de cochon, le bouilleur de cru, le ramoneur, le rémouleur... étaient réclamés une fois par an. On se connaissait et on appréciait à sa juste valeur le travail de chacun.

Certains de ces métiers n'ont plus cours aujourd'hui, d'autres ne se pratiquent plus de la même façon, d'autres encore se sont industrialisés. La vie est à réinventer sans cesse, mais leur souvenir nous fait revivre les émotions, les conditions de vie parfois bien dures, les gestes, les difficultés et les bons moments.

Texte page 3, extrait du livre Métiers d’autrefois de Marie-Odile Mergnac, éd : archives et culture 2014, 160 pages.