Un poème sur notre cher Médoc 

Voici, en réplique à la poésie médocaine de La Boétie, un sonnet du poète bordelais Charles Lapoudge :

Le Médoc est ainsi que l'avant des vaisseaux.
Il fend de son étrave un océan de vignes
Et, porteur de châteaux aux couronnes insignes,
Il navigue et ne craint les célestes assauts.

De Ludon traversé de jalles ou ruisseaux
Et jusques à Soulac aux grèves rectilignes,
Parmi les pins voussés comme l'aile des cygnes,
S'en va la nef heureuse aux printemps jouvenceaux.

Et j'aime ce pays de soleil et de sable
Où passe en leur saison le vol insaisissable
Des oiseaux qui s'en vont chanter en d'autres lieux.

Parfois, les soirs d'hiver, se déhale la brise.
Elle éveille un moment les étangs sommeilleux
Et la vague du ciel sur les arbres se brise.

 

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960, chapitre 1, p.37-55.