Les communications après la Révolution.

Jusqu'au milieu du 19e siècle, l'état des voies de communication était loin d'atteindre la perfection approchée de nos jours. Les réparations des chemins vicinaux furent très longtemps effectuées par les habitants. Voici, à titre d'exemple, les prestations en nature pour l'année 1835 dans une commune du Médoc : une journée de travail pour tout chef de famille ou d’établissement ; une pareille prestation pour chaque bête de trait ou de somme et pour chaque charrette. Ces dispositions pouvaient être rachetées d'après le tarif suivant :

la journée du manœuvre 1 franc, de la bête de somme (cheval ou mulet) 2 francs ; de l'âne 1 franc ; la journée du tombereau attelé d'une paire de bœufs ou de vaches de labour 6 francs, attelé d'un cheval ou d'un mulet 3 francs, de deux 6 francs, de trois 8 francs.

La première voiture publique circulant en Médoc, avant la Révolution, consistait en une chaise à quatre places, circulant entre Bordeaux et Lesparre et passant par Blanquefort, Castelnau et Saint-Laurent. Encore ne fonctionnait-elle qu'une fois par semaine, mettant quatre jours pour effectuer le trajet aller et retour. Elle fit place, sous le Premier Empire, à une voiture de quinze places faisant l'aller et le retour en un jour.

D'autre part, les dépêches de Bordeaux et de Lesparre n'arrivaient à Castelnau que deux fois par semaine. Le bureau de cette commune desservait les onze autres villages du canton. Les voitures, omnibus à chevaux, ancêtres de nos tramways et autobus, destinés à relier Bordeaux aux communes médocaines de banlieue, verront le jour : en 1864 pour Blanquefort (par le Bouscat et Bruges) et 1870 pour Saint-Médard (tarif 75 centimes). « Aspect de ces archaïques attelages : grandes voitures de bois peint, généralement de couleur brune ou verte, tirées par deux chevaux en terrain plat et par trois dans les montées. Le troisième cheval attendait l'omnibus au bas de la côte et l'employé chargé de lui l'attelait avec ses camarades. » Enfin, en 1865, fut créée la ligne de chemin de fer reliant Bordeaux à la pointe [de Grave].

Guy Dabadie, Histoire du Médoc, imprimerie Samie, Bordeaux, 1954, p 177-178.