Saint-Hilaire du Taillan

Notre-Dame de Soulac et Saint-Hilaire du Taillan firent partie de la première donation faite en 950 à Sainte-Croix de Bordeaux et le « produit qu’on en retirait était suffisant pour la nourriture et l’entretien des quatorze religieux ».

Guy Dabadie, Histoire du Médoc, Imprimerie Samie, Bordeaux, 1954, p. 123.

Saint Hilaire, patron de la commune

Il avait jadis sa foire en janvier. Samedi, la tradition sera de retour, revue au goût du jour.

L’hagiographie chrétienne compte pas moins de six saint Hilaire. Celui qui veille depuis l’époque romane à la destinée du Taillan-Médoc est l’évêque de Poitiers (premier siècle). Sa fête, le 13 janvier, a longtemps été l’occasion de faire la foire, dans tous les sens du terme. On venait alors de fort loin jusqu’au Taillan-Médoc pour acheter son cochon de lait à engraisser.

La tradition s’est peu à peu perdue, jusqu’à disparaître dans les méandres de l’industrialisation. Le tout nouveau comité des fêtes du Taillan-Médoc, né l’an dernier, a décidé de reprendre en main cette fête traditionnelle et de la remettre au goût du jour, samedi prochain. Une initiative qui tombait à pic pour la municipalité qui, de son côté, souhaite donner une nouvelle image à la commune.

« L’idée de départ, souligne l’adjointe à la culture, Danièle Lacrampette, est de redonner une identité au Taillan-Médoc, de remettre en valeur un certain patrimoine. »

De son côté, le président historique du comité des fêtes (depuis 2015), Hervé Walczak, a trouvé en saint Hilaire un excellent moyen de « fédérer les énergies » et de retrouver un peu de la saveur des fêtes d’antan.

Pour cela, le comité s’est appuyé sur les travaux de Mémoires vives, un collectif qui travaille sur la mémoire des anciens de la commune. « Bien évidemment, souligne Hervé Walczak, nous n’allions pas recréer la foire, mais nous voulions nous approcher des origines. C’est ainsi, par exemple, que le menu du repas de samedi midi sera largement inspiré de ce que l’on mangeait autrefois à la foire de saint Hilaire, avec la part belle qui sera faite à la cuisine du cochon. Sans oublier le dessert traditionnel, composé notamment d’une salade d’oranges. Et, pour couronner le tout, une animation musicale sera proposée ainsi que des conteuses qui pimenteront le repas de leurs histoires.

Le souhait était également de concentrer la fête dans le centre-ville, plutôt que de l’excentrer vers le Palio. Elle sera donc regroupée sur deux points forts. Le premier, sur la place Charles-de-Gaulle, accueillera la partie foraine, avec des manèges et des auto-tamponneuses. Le second sera installé au cœur du parc du prieuré, juste derrière l’église Saint-Hilaire (la bien nommée).

Durant l’après-midi, les lieux accueilleront un village associatif auquel participeront les associations locales. On pourra y trouver de quoi se réchauffer (marrons et boissons chaudes par exemple), mais aussi de quoi se distraire.

Des jeux anciens en bois seront à la disposition du public qui pourra également s’exercer à quelques sports traditionnels (mais non des disciplines olympiques), comme le tir à la corde ou encore la course en sac, proposés par le service des sports de la ville.

Parallèlement, Mémoires vives proposera une exposition historique de photographies anciennes et de reproductions de cartes postales, dans l’ancien lavoir, à côté de l’hôtel de ville.

Pour sa part, le secteur paroissial sera lui aussi de la partie et se chargera d’organiser une visite de l’église Saint-Hilaire à 15 h 30. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, l’église est largement dédiée à l’ancien évêque de Poitiers, puisqu’on retrouve sa statue sur le fronton du bâtiment, une autre posée devant l’entrée du parc du presbytère et également un superbe vitrail à ses couleurs derrière l’autel.

Si l’église en elle-même semble relativement moderne, c’est parce qu’elle a été profondément remaniée au cours des siècles, à partir d’un premier édifice datant de l’époque romane. La façade actuelle a été conçue en 1861, s’appuyant sur les vestiges de tour-porche carrée, du XVe siècle. Quant à La flèche, autrefois en bois et couverte d’ardoises, elle a été reconstruite en pierre durant l’année 1862. Décorée de rosaces et de fleurs de lys, elle confirme l’aspect « néo-médiéval » de l’église. A l’intérieur, treize vitraux de style néo-gothique datent seulement de la rénovation de l’église, mais on peut toutefois remarquer quelques décorations authentiquement médiévales. Par exemple, un fragment de peinture murale représentant un lion ou encore un chapiteau figurant une tête, dont la facture est à rapprocher de certaines sculptures des XIVe et XVe siècles.

Article et photo du journal Sud-ouest du 12 janvier 2017, Jean-Michel Le Blanc.Saint-patron