Le château Bacalan

En 1738, Joseph de Bacalan, chevalier, conseiller au Parlement de Bordeaux, achetait la maison noble de Cazalet, paroisse de Ludon.  

C’est sans doute de cette époque que date la reconstruction de cette demeure. Avec son environnement de dépendances agricoles, son niveau unique aux élévations modestes, sa distribution que caractérisent les petits appartements situés aux extrémités du logis, Bacalan passe pour l’un des exemples les plus aboutis de chartreuse bordelaise. Cette belle demeure en pierre de taille est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1994.

Source : http://ludonmedoc.fr/vivre-a-ludon/histoire-et-patrimoine/

Chateau-Bacalan

  

L'inventaire complet

Nous revenons au séquestre et à la pose des scellés dans la commune. Nous donnons l'inventaire complet du château de Bacalan, très intéressant au point de vue documentaire.
Mme de Bacalan avait deux sœurs : Gabrielle-Henriette, morte le 2 avril 1797 ; Marie-Adélaïde, mariée à Messire de Pomies, seigneur d'Agassac, à Ludon.
Nous faisons l’hypothèse que, par ces temps révolutionnaires, les 2 sœurs vivaient ensemble dans le château de Bacalan, les garçons de la famille étant partis ailleurs.

27 nivôse an II (16 janvier 1794) 

Gouny Jean, frère de Pierre Gouny, prêtre émigré, est séquestré pour une maison composée de quatre chambres, huit journaux vignes et terres.

La citoyenne Marie Lavie, veuve Pomies, a trois garçons, dont le cadet a émigré ; n'ayant pas paru depuis quinze mois, le domaine est mis sous séquestre et mis sous la main de la nation à savoir : une maison (cy-devant château) à quatre tours, entourée d'eau, maisons pour valets et jardinier ; cinq paires de bœufs au parc à bœufs ; seize têtes de vaches au parc à vaches ; onze chevaux de travail à l'écurie ; soixante têtes de brebis ; dix juments ou poulains au marais ; soixante-dix tonneaux de vin nouveau, 141 journaux de vignes, 31 journaux de terres, 153 journaux de prés, 61 journaux de marais, 31 journaux d'aubarède, 24 journaux de bois taillés, 3 journaux de bois de garenne, 2 journaux d'artichauts, 6 journaux maison, cour et jardin.

Total : cinq-cent-sept journaux.

Le domaine a été mis sous la responsabilité du citoyen Pierre Coulle, cultivateur.
La citoyenne Lavie, veuve Bacalan, ayant son fils émigré, séquestrée pour une maison de maître assez importante. Avons posé les scellés sous la garde de deux vrais sans-culottes, mis sous la responsabilité de Dominique Laroza, le domaine comprenant : deux paires de bœufs au parc ; dix têtes de vaches au parc ; deux juments, trois poulains à l'écurie ; vingt-deux tonneaux de vin nouveau ; 170 journaux vignes, terre, prés, artichauts et landes.

28 nivôse (17 janvier 1794) 

Et, le lendemain, le citoyen Lagunegrand ayant déclaré n'avoir point de clefs, les commissaires décidèrent de procéder à l'inventaire de tout le mobilier ainsi qu'il suit :

Dans la première chambre, au côté de la cuisine : un lit garny, un secrétaire de noyer, deux fauteuils, quatre chaises, des fers à lisser, une paire de chenets.
Dans le salon suivant : une tenture de tapisserie, une grande table, une table de marbre, un poêle de fayence, une pendule, une encoignure, un écran, sept chaises, un fauteuil, un chandelier de cuivre, un cabinet, dans le mur, contenant vingt assiettes blanches de fayence, un huilier et ses burettes, deux carafes, treize couteaux de table.
Dans le vestibule : trois cabinets sur lesquels nous avons apposé les scellés, attendu qu'on n'a pu nous produire la clef, malgré qu'on nous ait dit qu'il n'y avait rien dedans ; quatre grandes tables à manger et sept chaises.
Dans la chambre suivante : une petite glace, un bureau de noyer, deux tables, une encoignure ; deux lits garny chacun d'une paillasse, deux matelats, une coite, un traversin, deux couvertes dont une en coton, l'autre en laine, une courtepointe, deux chenets, pelle et pincettes, deux rideaux à chaque fenêtre.
Dans la chambre suivante : un lit garny, trois fauteuils, quatre chaises, une commode.
Dans une petite chambre suivante : un lit de domestique à ciel garny, une commode, deux chaises. 
Dans la bibliothèque : quantités de livres, une table, trois chaises, un fauteuil.
Dans un cabinet à côté : une encoignure, trois tables à toilette.
Dans une grande chambre suivante : une tenture tapisserie ; un lit garny, une glace, un bureau, un jeu de loto, trois petites tables, une cage à oiseau, deux petits chandeliers à main, neuf fauteuils et une chaise. 
Dans la grande salle : une belle tenture de tapisserie ; une table de marbre à six pieds ; trois tables de jeu, un trictrac, deux damiers ; un métier, deux paravents, une encoignure, sept chaises, deux grands fauteuils en forme de bergère, quatorze fauteuils. 
Dans une chambre à côté : une tenture de tapisserie ; un lit garny ; un bureau, un secrétaire, un sopha, sept fauteuils, une table quatre chaises, une table à toilette, une glace. 
Dans la chambre suivante qui a sortie sur la petite cour : un lit à baldaquin de cotonelle à flamme ; un bureau, trois chaises, un baromètre, un violon avec son étui. 
En bas de l'escalier, un cabinet renfermant, savoir : douze draps de lit très fins, trente et un autres draps de lit, dix douzaines de serviettes, dix nappes, vingt tabliers de cuisine, trente torchons ; une chaudière en cuivre rouge, un pot de fer, plusieurs casseroles et un chauffe-lit.

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960, p. 160.

Bacalan-portail

Bacalan-portail-en-biais