La chapelle de Gillet

 

Il existait un sanctuaire à Ludon, au lieu-dit de Gillet, dans la palu, où le curé de Ludon se rendait en procession au jour de la fête de la Magdelaine.

Ce quartier de Gillet semble, en effet, avoir été assez habité. Sa chapelle Sainte-Magdeleine de Gillet, dépendait d'un prieuré dont il reste encore quelques vestiges et qui était à la collation de Mgr l'Archevêque.

Elle était entourée d'un petit cimetière où l'on enterrait encore au XVIIesiècle, quand le mauvais état des routes ne permettait pas de venir au bourg.

La cure de Saint-Martin de Ludon, ou de Ludedon, comme il est écrit dans les anciens titres et dans les différents pouillés [registres dans lesquels on écrivait les actes concernant les églises et la description de leurs biens] du diocèse, est séculière et à la collation des Chartreux de Bordeaux et de l'Archevêque. Elle est désignée dans plusieurs ouvrages comme vicairie perpétuelle.

La vicairie perpétuelle se différenciait de la cure en ce que le curé titulaire ou bénéficier n'y résidait pas et se faisait remplacer par un auxiliaire qu'il rétribuait lui-même sur ses revenus. Mais ce délégué n'en était pas moins inamovible de droit commun et coutumier, sauf les cas prévus dans les lois canoniques.

Les 390 paroisses du diocèse se décomposaient en 10 archiprêtrés, 217 cures, 22 prieurés-cures réguliers et 151 vicairies perpétuelles. Mais tous les titulaires de cures ne jouissaient pas des fruits décimaux dans leur intégrité. Très souvent, ils les partageaient dans des proportions diverses avec des codécimateurs ecclésiastiques et, quelquefois, avec les seigneurs laïques. Ainsi, à Ludon, le curé partageait la dime avec les Chartreux.

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960, p.33-34.