La Maqueline 

Si on la considère du côté de sa source, placée dans les Landes, « la Maqueline » est un ruisseau qui coule du couchant au levant et qui, après avoir fait la séparation avec la commune de Ludon qu'elle laisse vers le midi, va se décharger dans l'estey de Gillet, auquel elle communique sa dénomination.

Si, au contraire, on considère « la Maqueline » à raison de ses deux embouchures dans la Garonne, par lesquelles elle est sujette aux flux et reflux, elle doit à cet égard être appellée Estey, et c'est sous cette considération qu'il va en être question.

Cet estey a plus d'une lieue d'étendue d'une de ses embouchures à l'autre. JI fait la séparation de la palus de Macau et celle des Vaches. Une de ses embouchures commence du côté de « l'Isle de Pachan » ; de là, l'estey de « la Maqueline » passe sous le pont de Macau et coule ensuite vers le lieu-dit « le tayet de l'Isle de Macau », où il fait un coude près du lieu appelé la Cahourque ; il tourne ensuite à droite, laissant à gauche « l'Isle des vaches » (on donne le nom de l'Ile Macau et de l'Ile des vaches à l'espace compris entre la Maqueline et le fleuve), à la pointe de laquelle se trouve son autre embouchure dans la Garonne, au « peyrat » de Macau. La dénomination de cet estey dérive visiblement de celle de Maqu'au, car c'est ainsi qu'on trouve écrit dans les titres gascons, le nom de cette paroisse.

Les habitants de la palus de Gillet se servent de cet estey pour transporter, sur de petits bateaux plats, leurs denrées jusqu'à la rivière.

Cet estey reçoit les eaux de trois ruisseaux, à savoir celui de « la Mouline », celui de « Gouys » et celui des « Arrouchs », qui coulent dans la paroisse de Macau. C'est par ici aussi que certains propriétaires terriens cultivent l'artichaut.

Extrait du livre : Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.10.