La famille Eyrin 

M. Henri Eyrin a fait un séjour à Macau en 1977. Il avait trouvé des actes datant de 1610. Sa famille serait à l'origine de Saint-André-de-Cubzac. Elle a dû s'installer près de l'estey Maqueline, côté sud. Elle possède une gabarre. Un vieux monsieur Byrin achète une maison au port. Il possède deux gabarres. Depuis fort longtemps, le fleuve a été la providence du village. Au port, de nombreux pécheurs y habitent. Il y a déjà des années, l'un d'eux a ramené dans sa barque un énorme créac [esturgeon]. Pendant la dernière guerre, « Lilitte » chaque jour, venait vendre : esquirres, aloses, et mulets. Sans lui, les repas auraient été bien… maigres.

Dans le journal « Notre Médoc », M. Léonard parle du bateau à vapeur créé par une société dirigée par M. Guestier. L'embarcadère était situé au lieu-dit « Le Marchand ». Une longue passerelle branlante enjambait la vase, face à la maison Biset, ornée d'une Madone dans l'angle du mur. Mlle Bizet, belle aux yeux de velours noirs, dirigeait l'embarquement des gens et des paquets. Les dames endimanchées pour aller à Bordeaux, devaient se méfier de l'écume qui jaillissait de la grande roue. Vers 1910, les messieurs Eyrin deviennent marchands de produits servant aux travaux de la vigne sulfate, soufre, carrassons, jonc, vîmes et fil de fer. Plusieurs fois par semaine, pour leur négoce, ils traversent le village pour prendre le train. Le père et le fils sont très grands, ils ont la même corpulence. On salue au passage leurs silhouettes jumelées se hâtant vers la gare ou quand ils en reviennent. Le dernier M. Eyrin qui a vécu à Macau a eu deux fils, qui se sont expatriés. M. Henri a été une personne importante à Tahiti puis à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Il possède encore la maison familiale.

Le reverrons-nous un jour habitant Macau. C'est le souhait des vieux Macaudais.

 

Texte extrait de : Macau et quelques uns de ses enfants. Macaou e caouque-zun dé sous gouillats. Mme H. M. Duviller, 1985.