Les accouchements

Le samedi 28 août 1790, la dame Jeanne Bernillere s'est présentée devant le corps municipal. Cette dernière, native de la paroisse de Dirac en Saintonge, épouse du sieur François Adrieu Carre, maître de danse, dentiste et oculiste, fournissait au corps municipal en sa qualité d'accoucheuse, les certificats de cours d'accouchement donnés par la dame de Coudrere, contresignés par M. Copmartin qui établissaient sa capacité. La dame de Coudrere était maîtresse sage-femme de Paris, brevetée du Roi le 1er mai 1776. Les attestations de bonnes vie et mœurs données par le maire et consul de la ville de Périgueux le 15 septembre 1776, par le sieur curé de la ville de Bourg, ainsi que les certificats précédemment cités permettaient à la dame Bernillere d'exercer son art d'accoucheuse, à la satisfaction du public. « Les membres du corps municipal souhaitent que pour le bien de 1'humanité, il n'y eut jamais un moment plus précieux à saisir que celui de favoriser l'établissement de cette femme, le pays touchant au moment d'être privé de celle à laquelle le temps et l'habitude avaient donné une confiance publique mais son âge et son infirmité la mettaient à la veille de ne plus servir ni exercer, qu'il était instant de prendre Jeanne Bernillere, de la favoriser par tous les moyens possibles, et qu'il tirait cette conclusion : Mme Bernillere était donc adoptée comme sage-femme à Macau ». Par contre, le corps municipal souhaita que la dame Marie Delavaché, suite à un long exercice qui lui ont acquis la confiance, le corps municipal n'entend pas se priver de son art et exerce autant qu'elle le pourra en témoignage de ses longs services. Par contre, nulle autre sage femme ne pourra exercer sur Macau son art outre Jeanne Bernillere et Marie Delavaché (ce texte est retranscrit tel que figurant sur le registre municipal de l'époque).

La vie n'était pas très facile pour tous nos ancêtres et peut être en particulier pour les femmes et les enfants. En 1909, M. le maire Daniel Bascle avait, lui aussi, proposé à son conseil la création d'une garderie d'enfants. Cette garderie était destinée à améliorer la situation des mères de famille qui devaient travailler dans les champs ou en dehors de leur foyer, ce qu'elles ne pouvaient faire la plupart du temps sans exposer leurs jeunes enfants aux intempéries. M. le maire estimait que le soin à apporter, alors, à ces jeunes enfants relevait du domaine de la solidarité sociale. Il proposa deux solutions : la première était d'établir des garderies communales, la seconde d'encourager l'initiative privée par des subventions à des garderies établies par une association de particuliers. La deuxième solution sembla la plus appropriée car, quelques mois plus tard, le conseil vota la somme de 600 francs pour la création d'une garderie qui devait être gérée par des particuliers.

En 1910, Mme Arne était nommée par le conseil municipal, responsable de la garderie des enfants moyennant la rémunération de 350 francs par an. En 1911, fut voté pour la première fois par la municipalité l'ouverture d'un livret de la caisse d'Épargne d'un montant de 5 francs, attribué par la commune à tout nouveau né de Macau.

 

Texte extrait du livre : Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.128.