Les fêtes religieuses

Chaque année est célébrée la Fête-Dieu (Fête du Saint-Sacrement ou Corpus Christi). Cette fête se déroule environ 60 jours après Pâques (en France, cette fête est toujours célébrée un dimanche). En 1318, Jean XXII, rajouta à la fête Dieu, la procession du Saint-Sacrement pour la rendre plus solennelle. Cette fête avait été instituée le 8 septembre 1264 par le Pape Urbain IV. C'est Saint Thomas d'Aquin qui en rédigea les textes liturgiques. Cette fête symbolise le désir de contempler 1'hostie. Elle commémore l'institution du sacrement de l'Eucharistie. À l'occasion de cette fête, les maisons de Macau se couvraient de draps blancs dès le matin. Les rues étaient jonchées de fleurs, de fougères, de fenouil. Aujourd'hui, les maisons sont moins décorées, mais les paroissiens érigent toujours des reposoirs devant leurs habitations et, après la messe, Monsieur le Curé, les enfants de chœur, et les paroissiens présents à la messe partent en procession vers les reposoirs. Il y a deux reposoirs « officiels » un au bout du bourg, l'autre à la porte arrière de la Cure. Une magnifique procession débouche de l'église, croix en tête, dais (ouvrage d'architecture et de sculpture en pierre, métal ou bois sculpté ou de tissus qui sert à couvrir un trône, un autel, une statue, une œuvre d'église, ou la place où siègent dans les occasions solennelles certains personnages. Le dais portatif, utilisé dans la liturgie catholique, est un ouvrage à 4 pieds, recouvert de tentures. II est porté par 4 hommes tandis que le célébrant se tient dessous) porté par quatre hommes très pratiquants, abritant le prêtre portant l'ostensoir. Tout autour, les petites joncheuses avec leurs corbeilles de fleurs, suivies des enfants de chœur, communiantes et jeunes filles, portant sur des brancards « la Vierge et des Saints ».

Quelques jours avant la Fête Dieu, le garde champêtre, muni de son tambour demandait à tous les habitants des rues où passait la procession de bien vouloir nettoyer leur devant de porte et de mettre des tentures aux murs de leur maison, le temps du passage de la procession. Il préparait ensuite les reposoirs pour le Saint Sacrement. Pour la Saint-Roch, c'est-à-dire le 16 août, c'est la bénédiction des chevaux. Quel branle-bas dans le village ! Les chevaux arrivent de partout. Après avoir astiqué et lustré le poil de sa bête, la crinière et la queue ornées de rubans de couleurs, chaque charretier arrive sur son cheval de labour. Parfois, un cheval traîne une lourde charrette vernie fabriquée par la famille Deletan, charrons de père en fils. On admire les harnachements. MM. Mouroux et Rochette sont nos bourreliers. Les colliers de cuir fauve sont garnis de liserés verts et orangés et constellés de clous dorés. Enfin, arrivent les coupés et les calèches avec leurs cochers raides et solennels. Ce sont les attelages des familles Dubos, Bellemer, Cambour, Bacon de La Vergne, Lalande, de M. le marquis de la Carbonnière, des Miailhes et de Mlle Solbert. Une seule amazone, Mme Charlotte Dubos. Gracieuse, Mme la Générale du Preuil descend furtivement de sa voiture pour aller faire ses dévotions, tandis que M. de Georges, sa mère et sa femme, dans leur carriole découverte sont aussi majestueux que s'ils allaient à la cour du tsar. M. de Georges tient « Les Chandelles de Russie ».

Ce même jour, c'est la fête du village. Elle commence la veille, car le 15 août c'est « l'Assomption » : une très grande fête religieuse et notre fête paroissiale. Nous avons donc, la fête les 15, 16 et 17 août et si le 18 est un dimanche, la fête dure un jour de plus ! Durant ces jours, il y a des bals, des repas, des jeux pour petits et grands. La procession de l'église avec les communiants et communiantes, et la prière devant les reposoirs ont lieu dans divers endroits de la commune. Tout le monde vient aux manifestations et tous en profitent pour s'amuser. Au bout du troisième jour, la fatigue se fait sentir il est temps que la fête s'arrête. Aujourd'hui c'est M. l'abbé Charzat qui officie dans notre église. Comme tous les prêtres avant lui, il prépare les célébrations religieuses, entre autres les Rogations.

Il faut savoir que lorsque l'on est chrétien, il y a plusieurs fêtes dans l'année que nous nous devons de respecter. II y a bien sûr Noël (le 25 décembre) mais aussi l'Épiphanie (le 6 janvier) la Chandeleur, (le 2 février) l'Annonciation (le 25 mars). II y a également le 24 juin la Saint-Jean-Baptiste, avec la bénédiction des croix de la Saint-Jean, fabriquées par les maîtresses de chaque maison, avec du blé et des plantes sauvages fleuries, ainsi que la bénédiction du feu de la Saint Jean. Ces deux cérémonies ont lieu le soir, il y a d'abord une bénédiction à l'église, vers 20 heures et ensuite tout le monde se dirige derrière l'église. On va y brûler le feu de la Saint-Jean. L'Assomption (le 15 août) et la Toussaint (le 1er novembre) sont aussi l'occasion de processions. Pour la Toussaint, après les vêpres vers 16 heures, tous les paroissiens présents partent en procession au cimetière, où M. le curé bénit toutes les sépultures. Toutes ces fêtes sont à dates fixes, mais il y a aussi toutes les fêtes qui sont régies par le calendrier lunaire, comme le Mardi Gras (toujours 41 jours avant le dimanche de Pâques) et le mercredi des Cendres (40 jours avant le dimanche de Pâques). La dernière semaine avant Pâques, c'est la semaine sainte. Dans cette semaine il y a le Jeudi Saint, avec la célébration de l'Eucharistie et le Vendredi Saint, c'est la commémoration de la Passion et de la crucifixion du Christ. Le dimanche qui suit c'est la fête de Pâques, célébration de la Résurrection. La date de Pâques est choisie en fonction du premier dimanche qui suit ou qui coïncide avec la première pleine lune suivant l'équinoxe du printemps.

Ensuite, le sixième jeudi (soit 39 jours après Pâques) c'est l'Ascension. Pentecôte arrive 49 jours après Pâques et le dimanche après la Pentecôte c'est la Fête de la Sainte Trinité. Le Jeudi suivant la Trinité (60 jours après Pâques) c'est la Fête-Dieu.

Pour la fête de la Saint-Jean du 24 juin, les paroissiens et surtout les paroissiennes fabriquent des croix de fleurs des champs qui, une fois bénies, sont placées sur les façades des maisons. Après la bénédiction, toute la population se rend au traditionnel feu de la Saint-Jean, pour contempler le bûcher. Les jeunes garçons du village, pour montrer leur agilité à toute la population et aussi pour épater les jeunes filles, sautent au-dessus du brasier.

Actuellement, nous préparons la fête de la Saint-Roch. C'est vraiment notre plus belle fête. Cette dernière débute toujours par la fête 15 août (fête religieuse). Ce jour-là, les jeunes filles en profitent pour étrenner leur plus belle toilette. Aucune ne manque le bal, avec l'orphéon et tous ses musiciens.

 

Extrait du livre : Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.64.67.