Parempuyre, vu du ciel

Si elle appartient à la Communauté urbaine de Bordeaux et qu’elle est à ce titre prisée pour ses nombreux quartiers résidentiels, la petite ville de Parempuyre reste néanmoins une commune rurale où se pratiquent la viticulture mais surtout l’élevage, une activité implantée sur l’étendue de son marais. Dans le centre, l’église paroissiale se distingue par sa flèche due à une reconstruction de l’ensemble de l’édifice au XIXe siècle, vers 1870, dans le style néo-médiéval.

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 Le château Ségur 

Propriété viticole en plein cœur du marais de Parempuyre, le château forme un vaste ensemble monumental contre lequel se serrent les vignes du domaine ; sur ces terres naturellement hors d’eau formant une île dans le marais, « l’Isle Carès », le comte de Ségur créa le premier vignoble au début du XVIIe siècle, il avait fait l’acquisition de ces terres suite au démembrement de la châtellenie de Blanquefort (1601). La famille resta propriétaire jusqu’à la Révolution. Aujourd’hui, les limites de l’urbanisation de Parempuyre, repoussées avec la construction de lotissements modernes vers le nord, à la lisière du marais, rejoignent le vignoble du domaine.

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Le marais de Parempuyre 

L’œuvre d’assèchement du marais de Parempuyre, confiée à Conrad Gaussen et Humphrey Bradley au tout début du XVIIe siècle, est finalement réalisée par les Flamands Aflefsens et Jelmers environ cinquante ans plus tard ; le marais fait l’objet de nouveaux travaux au XIXe siècle. Il représente la moitié de la superficie de la commune et forme ainsi près de 1 000 hectares de palus essentiellement consacrés à l’élevage bovin et à la maïsiculture. Sur la Garonne, les sorties d’eau sont aujourd’hui contrôlées par des vannes et des portes de flot (se fermant à marée montante) modernisées. Le marais de Parempuyre partage avec celui de Ludon, au nord, le canal Despartins ; avec le marais de Blanquefort, au sud, la jalle de la Lande.

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Le château Clément-Pichon 

L’envergure des dépendances et le traitement prestigieux de la maison de maître du château Clément-Pichon placent cette réalisation de Louis-Michel Garros parmi les créations les mieux capables d’illustrer les ambitions de l’architecture viticole du dernier tiers du XIXe siècle. Elle est aussi une des œuvres majeures de l’architecte bordelais dans le monde viticole. Animé de la volonté d’optimiser le travail d’un domaine et de concevoir son organisation en terme d’espace, véritable adepte de la fonctionnalité, Garros distingue les bâtiments agricoles des bâtiments proprement viticoles, prévoit les écuries, les logements des palefreniers, ceux des paysans, les dortoirs du personnel saisonnier, la vacherie, le pigeonnier, les hangars ou remises de matériel, les maisons du chef de culture (chargé de la vigne et de l’ensemble des terres du domaine), du maître de chai (chargé de la vinification), du maitre tonnelier, du régisseur… Reflets d’une division rationnelle du travail, ils participent comme la maison de maître, au rôle représentatif de l’architecture. Inspiré de la Renaissance française, le château, gigantesque construction, est doté de cheminées, de lucarnes à fronton et de tourelles, qui évoquent les toitures des châteaux de la Loire.

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Le pavillon du régisseur 


Le régisseur d’une exploitation agricole est celui qui administre le domaine ; il est en particulier chargé de la direction de l’ensemble du personnel, mais aussi de la vente du vin et de sa promotion. Il est l’homme de confiance du propriétaire, agissant en accord avec lui. Ses différentes compétences et sa disponibilité permanente font de lui la clef de voute de l’édifice. Par l’attention portée à son architecture, le pavillon du régisseur du château Clément-Pichon reflète cette position.

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Texte et photographies extraits du livre : Plein ciel sur le Médoc, éditions Berger médiations, 2008, 352 pages. Avec l'accord, pour les photos, de Michel Berger, et  pour les textes, de Sophie Boisseau.