Toponymie des lieux-dits 

Plusieurs cartes de Blanquefort indiquent les noms des quartiers et des lieux-dits : l’écriture des mots de chaque document est respectée.

Cassini 

La carte, dite de Cassini, est donnée pour la carte de France, à échelle topographique la plus ancienne, de 1683 à 1815. Elle est établie à l'échelle de 1/86 400. On la trouve libre de droit sur Internet sur le site Gencom, par exemple.

Elle indique sur Blanquefort 41 noms de villages et lieux-dits : Andrian, Aubarède, Belair, Brignais, Brillant (Breillan), Clapeau, Dalleret, Daquin, l’Écluse, métairie de l’écluse, les Galochers, Hutte, l’Isle, la Jalle, Landeuillas, Landille, Linas, l’Isle, le Luc, Majoulan, le Massard, métairie du milieu, les Michels, Minassac, Morian, Motheplane, Peybois, Pontac, Quaychac, Port du Roi, Pas du Hin, Roupitet, la Rivière, Roques, St-Ahon, Saule, le Soustra, Terrefort, Thouya, le Trembley, Tuileries, Virehin.

Noter les variations d’orthographe, liées à la manière gasconne de prononcer les mots, comme la jaie pour la jalle, Pas du Hin qui deviendra Padouens, Minassac = Dinassac.

Dans la carte de Cassini, les 7 châteaux suivants sont indiqués : Saint Ahon (en grosses lettres), Clapeau, Terrefort (Dillon), Brillant, Morian, Dalleret (Gilamon), le Luc (Dulamon).

Belleyme

On retrouve les mêmes châteaux chez Belleyme, mais Saint Ahon, Terrefort, Brillant et le Luc sont mis en valeur par une écriture droite et 7 villages émergent davantage (écriture plus grosse) : Peybois, Quaychac, la Rivière, Linas, Aubarède, les Galochers, le Clau.

Belleyme, ingénieur-géographe du Roy (1760-1790), dresse, au XVIIIe siècle, une carte au 1/30.000° qui reprend la carte de Cassini et cite 58 noms ; il a rajouté pour Blanquefort :

Berdacat, Boutiron, Campaut, le moulin de Canteret, Clapeau, Clapeau (un second, le futur Tanaïs), la Coste, Costelaude, le Clau, Cor, Curegan, le Déhés, Dinassac, moulin de Goy, Grattecap, Marpuch, Plassan, Virebouc, Virecornard.

Carte d'état-major 1935

Sur la carte d’état-major de type 1889, révisé en 1935 (projection Lambert), de nombreux noms de lieux-dits ont disparu et d’autres font leur apparition comme : Baise mignonne, Bel-air, le petit Belair, Bioussas, Birehen, Bousquet, Calandrin, Carpinet, Curegan, Duras, Fleurenne, Flaman, Florimont, Fongravey, Frichon Gaston, Gaulac, Gies, la Gravette, Grattequina, Hute d’Aubre, Jardins, Laroque, Liquard, Marotte, Mongireau, Montagne, Mourle, Neurin, Peyrestruc, Pigeonneau, Picherie, grand Pontac, Portici, les Religieuses, Solesse, Somos, Tujan, Viney, Vivey, Virebouc. (1 mot difficile sous Curegan).

Des noms de Belleyme ont disparu de la carte d’état-major : Berdacat, Campeau, Cor, la Coste, Costelaude, Daquin, les métairies de l’Ecluse et du Milieu, Landeuillas, le pas du Hin, les Michels, Roupitet.

D’autres se sont transformés : Saules est devenu Solesse, Roques est devenu Laroque, Virecornard est devenu Virebouc, Matapan remplace Motheplane, Virehin est devenu Birehen.

Carte IGN 1965

La carte IGN (Institut Géographique National) plus récente, 1965, mentionne 45 villages et lieux-dits : Andrian, Bagnolet, Barrail neuf, Birehen, Breillan, Canteret, Cachac, Couterey, Curegan, Dehez, Dillon, Dulamon, Duras, Fleurenne, Florimond, Fongravey, le Clapau, Gilamon, Grand Pontac, Grattecap, Grattequina, l’Aubarède, Lagnet, l’Ecluse, la Gravette, la Landille, la Jalle, Larivière, le Neurin, les Pins, Lille, Linas, Liquard, Marotte, Mataplan, Maurian, Peybois, Pont des Religieuses, Port du Roy, St Haon, Solesse, Somos, Tremblay, Vanneau.

Noter que 8 châteaux sont signalés par : Chau…Breillan, Dillon, Dulamon, Fleurenne, Fongravey, Gilamon, Grattequina, St Haon ; Tanaïs est oublié, Tujean est signalé, mais n’est pas nommé…, Cachac est en gros caractère ; St Haon et Larivière et Cachac sont écrits ainsi.

Carte ville de Blanquefort 1970

Carte de la ville de Blanquefort : sur la carte reprographiée par la ville de Blanquefort dans les années 1970, figurent aussi, en plus des 45 (IGN), 17 autres noms : le Barrail du milieu, le Barrail neuf, le Château, Cimbats, l’Écluse, le marais de Florimond, Grattecap, Lacoste, le Grand Marais, le pont des Michels, les Padouens, Petit Lacanau, Plaçan, la Renney, les Religieuses, le Tiscot, Trembley.

Rues et lieux-dits 1996

Dans l’ouvrage : Blanquefort. Rues et lieux-dits, publié par le G.A.H.BLE en 1996, d’autres noms ont été relevés sur des actes anciens : Ardiley (terre argileuse) près de Maurian, Barrail (Barail parfois), pré du XVI au XIXe siècle, un pacage entouré de fossés d’écoulement des eaux, parfois bordé de rangées d’arbres) désigne une dizaine de lieux dans les palus (outre ceux déjà cités) : Barrail neuf, Barrail du milieu, Petits Barrails, Barrail de l’Eglise, Barrail de Gascq, Barrail Lacouplay, Barrail Aquard, Barrail Dulas, Barrail de Couchey, Barrail de M. de Makanam, Barrail de Pontac, Barrail de Seurin, et Barailot, Bastiole, Beccassin ou Bécassine, Béchon, Bergamote, Bigorre ou Bigorde, Bouglon, Boutiron ou Bothiron (Cholet actuel), Bouyre, Cagnarde, Camerouge (du gascon « Cama Roja » jambe rouge, également nom de la perdrix rouge, Cantegrit (chante criquet), Cantelaude (chante alouette), Cap de Haut, Chante Coucou, Collomates ou Coulemat (du gascon « coula » couler et « matha» se déssécher, combler un terrain, Couchette, Coulom ou Coulomb (colon ou Coulom, famille de Bordeaux), Crambottes (de « cramer » brûler), Crognon (gascon « crougne » masse compacte), Duportail, Esquerron ou Esqueyron, Flamand, Métairie du Font, Gabarreyre, Garenote 1843 (petite garenne), Grandes Tables (prairie sous l’écluse de la Bécassine, anciennement Barrail Aquard, Gravières, Grincel et Grincey 1843, Gros (parc du Déhez en 1843, Hon du Loup 1806 (fontaine du loup en gascon), la Hutte (lac des anciennes gravières), Lacaze, Lagorce, La Lande de Peybois (peut-être Le Landot), Le Lout, Manivelle, les marais asséchés en 1657 par Jacob Alefsen, venu de Flandres, comportent du nord au sud : le maris du Fond, le marais du Flamand, le marais du Bousquet, le marais de Mourlan, le marais de Picherie, le marais du Vigney, le marais des Michelles ou Michels, le marais de Liquard, le marais de Marotte (les métairies portent souvent le nom du marais ou est-ce l’inverse ?), Marrauld 1843, du nom du gendre de Meyer, domaine de Fongravey, Martinat, Montagne, Moulinasse (ancien moulin ?), Mourlas marais et métairie du nom d’un propriétaire du début du XIX° siècle, Neurin, la Node ou la Naude, Nycouleau, Peyrestruc, Peyseurin, Pigeonnay, Pinpin, Plassan, Pommiers, Ponson, Portici, Pontac (grand et petit) marais et métairies, Poujeau, Queyrac, Rajaduis, Raquet (ancienne mesure agraire ?), Rousse, les Sables, Saturne cité en 1843, Somos, Terrefort, Terrelade, Terre Noire (couleur du sol, mais aussi bonne terre), Tiscot, Trabuchet (obstacle) port un peu actif de 1932 à 1935…

Manque : Bioussas, Cimbats, Moulinet (au nord de Linas).

Liste communale

La liste communale des lieux-dits est longue : plus de 80 noms, et nous rappelle le long passé paysan de la commune. Rappelons-nous de : Arboudeau (Est et Ouest), Bagnolet, Bardin, Barrail Bernard, Barrail du milieu, Barrail neuf, Bel Air, Berdaca ou Berdaque, Bigney, Bois de Geles, Bousquet, Breillan, Cabotte, Cambon, Canteret, Caychac, Cimbats, Couterey, Curegan, Dillon, Dinassac, Dulamon, Florimond, Garigat, Gaulac, Grand Barrail, Grand Pontac, Grangeot, Grattecap, Grattequina, Jacques, L’Andouilla, L’Ecluse, La Jalle, La Lagune, La Lande du chalet, La Plantille, La Renney, Lacoste, Lagrolon, Larivière, Laubarède, Lavenelle, Le Château, Le Clos, Le Landot, Le Neurin, Le Tiscot, Le Vivey, Les 4 Ponts, Les Barjolles, Les Marnières, Les Padouens, Les Religieuses, Les Tuilières, Lille, Linas, Liquard, Maderes, Magnol, Maisons rouges, Marotte, Maurian, Métairie du fond, Mongireau, Perric, Petit Lacanau, Peybois (Est, Nord et Ouest), Peyserin Nord, Picherie, Plaçan, Portici, Patay, Solesse, Tanaïs, Terre noire, Trabuchet, Trembley, Vigney, Virebouc…

Certains noms correspondent aux villages d’autrefois ou bien aux noms des châteaux ou autres lieux de résidence, ou encore à des noms de terre. On retrouve aujourd’hui leur nom dans les appellations des rues et - dernier cri - dans les noms des ronds-points qui parsèment à présent la commune, comme le Tiscot…

 

Liste de 287 toponymes relevés sur les cadastres de la commune de Blanquefort (1806-1843-1937). Nous avons relevé au total près de 300 toponymes sur le territoire communal, certains sont des microtoponymes et sans doute tous n’figurent pas. Les paysans donnaient facilement des noms à leur terre et pouvaient en créer de nouveaux après les héritages et les partages. Cf. leur liste.

Texte d’Henri Bret.