Les noms des chemins d’autrefois 

Le chemin : voie qui permet d’aller d’un lieu à un autre (issu vers 1080 du latin populaire camminus, mot gaulois).

La viographie : Le mot est assez récent : il s’agit de l’étude des voies et des noms qu’elles portent ; c’est en même temps l’histoire des rues de la ville et de leur nom, c’est le lien entre les voies de communication et celle des civilisations et des périodes historiques à l’origine du choix des habitants à un moment donné ; c’est encore la science des chemins.

Or, les chemins sont les véritables témoins du passé ; ils indiquent des directions et permettent de se repérer dans l’espace géographique.

Dans les noms de rues des communes voisines, les chemins sont encore très nombreux 48 au Pian (47 % de la voirie), 35 au Taillan (19 %), 14 à Ludon (18 %), 20 à Saint-Aubin (15 %), 7 à Parempuyre (5%), 6 à Bruges (2,5 %) et enfin 3 au Bouscat (1 %) et 2 à Blanquefort (1 %), mais ils sont menacés. Saluons donc les deux chemins qui subsistent encore sur le plan de la ville de Blanquefort : celui de Palus, à la limite de Parempuyre et celui du Pas du Chêne, témoin d’autrefois dans la zone industrielle actuelle…

Passionné par les chemins de sa commune, Guy Dabadie, historien blanquefortais, a écrit en 1973 un texte intitulé « Transports et voies de communication à Blanquefort à travers les siècles ». Notes historiques, publié dans la Gazette de Blanquefort, 1973.

Nous en citons de larges extraits. « On ne circulait à l’origine qu’à pied ou à cheval. La première voie de communication importante que nous connaissons est l’ancienne voie romaine appelée la « Lébade » (levée ou « Camin de Solaco » qui, partant de la porte Médoc (entrée actuelle de la rue Sainte-Catherine) se dirigeait vers la belle porte de Noviomagus (face à Soulac) traversant Blanquefort, Parempuyre, Louens, Arsac, Castelnau, Moulis, Saint-Laurent, Cussac, Métullium (Saint-Germain), Queyrac, Vendays, Lilhan. Cette route était empruntée par les paysans venant apporter leurs denrées à la ville, notamment les meuniers avec la farine provenant des moulins installés sur les jalles. Aux fonctionnaires en voyage étaient réservés tous les privilèges. De distance en distance, ils trouvaient des relais de poste où des chevaux étaient toujours tenus à leur disposition ; au besoin, ils couchaient chez les habitants, au grand ennui de ceux-ci, car ils passaient pour exigeants et fort enclins à emporter ce qui leur avait plu. Les plus pauvres allaient à pied, les vêtements bien troussés, un bâton à la main, une besace au dos. Quand on avait les moyens, on se fournissait d’une mule, voire d’un cheval.

Certains cabriolets à deux roues, tirés par des chevaux gaulois, petits et trapus mais vifs et endurants, circulaient à une vitesse telle… qu’une loi en réglait l’allure. Mais manquant de ressorts, ils étaient peu confortables sur des routes aussi cahoteuses.

Celle dont nous parlons plus avant passait par Linas. Elle fut reconstruite en 1198 afin de permettre à Aliénor d’Aquitaine d’aller se rendre aux Anglais à Soulac. La fréquence des passages des pèlerins se rendant à Compostelle et débarquant soit à Soulac, soit à Macau, permit une nouvelle amélioration de son état grâce aux établissements hospitaliers d’Arcins, Ludon et le Vigean qui les recevaient.

Un itinéraire manuscrit pour les pèlerins de Senlis signale pour ce qui nous intéresse : « Le Bec d’Ambrois passage dangereux qui est un Pont et une isle entre-deux-mers qu’on voit à gauche lieue « Montferrand »… « Le pays de Médoc adextre dont on voit place et chasteau : Blanc et fort à dextre, chasteau fort ancien ». La poste existait déjà à la fin du XVI° siècle entre Bordeaux et Lesparre passant sur l’ancienne « Lebade », chaque voyageur devant payer 20 sous tournois par jour et par cheval « si l’on faisait la route au galop, ceux qui marchaient au trot ou au pas ne payaient que moitié prix ».

En 1714, un voyageur écriait : « C’est une grosse affaire de ne pas s’égarer. Les fougères, bruyères et d’autres plantes de ce genre couvrent tout et cachent la route si bien qu’on ne la distingue plus ; en plus, la végétation la rend peu praticable parce qu’elle fait trébucher les chevaux et leur taille les pieds. Les chemins secondaires sont dans un état lamentable. Les relations ne permettent pas un commerce normal, sinon aux colporteurs portant sur leur dos leur maigre démonstration. Mais après un arrêt du Conseil d’Etat du 13 octobre 1750, Tourny, Intendant de Guyenne, fit construite la chaussée traversant le marais de Blanquefort. « En effet, lorsque la Jalle débordait, le marais était couvert d’eau et les communications interrompues par voie de terre (Abbé Baurein) ».

En 1800, Brémontier, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, rendait compte de l’abandon total des routes depuis quelques années et le défaut d’entretien surtout. À Blanquefort, terrain naturel praticable, à l’exception d’un mauvais pas sur lequel il est indispensable d’établir une chaussée… La levée de Blanquefort exige quelques rechargements ». Mais cette route ne sera vraiment convenable vers Parempuyre qu’en 1853. La première voiture publique consistait en Médoc, avant la Révolution, en une chaise à quatre places, circulant entre Bordeaux et Lesparre et passant par Blanquefort, Castelnau et Saint-Laurent. Encore ne fonctionnait-elle qu’une fois par semaine, mettant quatre jours pour effectuer le trajet aller et retour. Elle fit place sous le Premier Empire à une voiture à quinze places faisant l’aller et le retour en un jour. La station-relais se situait dans l’actuelle rue Tastet-Girard… Aspect de ces archaïques attelages : grandes voitures de bois peint, généralement de couleur brune ou verte, tirées par deux chevaux en terrain plat et par trois dans les montées. Le troisième cheval attendait l’omnibus au bas de la côte et l’employé chargé de lui l’attelait avec ses camarades ».

Guy Dabadie, est aussi l’auteur d’un livre sur sa commune ; il y cite un extrait de conseil municipal (tiré des archives de la Mairie de Blanquefort, sans autres référencesBlanquefort et sa région à travers les siècles, Bordeaux, imp Samie, 1952) : il est question « en 1792, à propos des foires qui avaient lieu sur la place appelée « Leyre » où il y a un puits dans le coin, situé près de l’église, des nombreuses voies conduisant à cette commune facilitant le commerce ».

Il situe « vers 1850 le classement comme chemins vicinaux, de plusieurs voies, en particulier celle qui communique de la Rivière à Peybois en passant par le Neurin, celle du port de Solesse, ainsi qu’une protestation du Conseil contre le projet de création de la route de Bordeaux à Labarde, celle-ci devant nuire au commerce blanquefortais.

La route du Médoc ne passait pas alors au même endroit qu’aujourd’hui, mais par la voie appelée actuellement boulevard Alcide Lançon. L’Administration supérieure décida de faire effectuer la rectification que nous connaissons. Le Conseil municipal de Blanquefort, consulté pour avis, n’approuva pas ce projet ; mais il dut se soumettre et les travaux eurent lieu en 1856, provoquant d’ailleurs un déplacement du mur de la propriété Cholet afin de ne pas toucher au lavoir Destournet.

Puisque nous en sommes dans le chapitre des voies de communication, signalons qu’en 1859 le maire de Blanquefort proposa l’établissement d’un chemin d’intérêt communal allant de la barrière Tivoli de Bordeaux à Ludon, traversant la jalle de Blanquefort au pont de Magnol et arrivant au chemin vicinal de Terrelade, après avoir coupé le village d’Andrian et le communal de la Landille. Cette route, nous la connaissons aujourd’hui [avenue du 11 novembre]. Sa création permit, dès 1864, à des voitures publiques de porter les voyageurs de Blanquefort (place de l’Eglise où la remise existe toujours) à Bordeaux (place de la Comédie) en passant par Bruges et Le Bouscat) ».

Un élément nouveau était intervenu dans les moyens de communication : les chemins de fer (voir la sous-rubrique des trains).

Au conseil municipal de 1840, il est décidé : « la construction de ponts sur le chemin vicinal passant devant le cimetière, au chemin de Linas (lieu du Moulinet), au lieu dit le Canal, à Louens (Arruhaut), au chemin Destournet ; la reconstruction de celui de Brégnays et l’élargissement de celui de la Rivière ».

D’autres études font remarquer l’influence des propriétés sur le tissu urbain et routier. « Le tracé routier a évolué en fonction de l’implantation des châteaux… C’est au XIX e siècle que le tracé routier s’est complexifié pour permettre la circulation de ces domaines vers le centre-ville et Bordeaux. Au XIXe siècle, les châtelains avaient quasi tout pouvoir sur le tracé des routes car c’est eux qui faisaient vivre la commune et la modernisaient. C’est un des châtelains de Blanquefort, Édouard Avril, ingénieur des chemins de fer du Midi, propriétaire du Béchon qui fit tracer la voie de chemin de fer qui va de Bordeaux au Verdon, en desservant tout le Médoc. Ce ne fut pas dans un but désintéressé qu’il la fit tracer, c’était pour le transport du vin de Blanquefort à Bordeaux, (ce qui fut avantageux pour tous les producteurs de vin) ».

« Un autre aménagement fut le tracé de la route qui mène à la gare : elle ne se fit pas sans peine car le propriétaire de Fongravey, M. de Bethman, refusait de voir sa propriété amputée d’une partie, il fit repousser cette route vers la limite de sa propriété, ne perdant que peu de terrain. Ce fut un soulagement pour les exploitants viticoles car il fallait pour accéder à la gare à l’origine passer par le chemin de la Landille avec un crochet sur la départementale ou bien contourner Fongravey, côté nord… Un autre exemple du pouvoir des châtelains, ce fut la transformation que réalisa Mme Piganeau, propriétaire de Dulamon, sur le tracé de la départementale. À une époque où la circulation n’était de très loin ni importante, ni bruyante, Mme Piganeau fit déplacer la route départementale, passant à son gré trop près du château. Propriétaire des deux côtés de la route, ayant sur place à Bordeaux de très nombreuses relations à la préfecture, aux Ponts-et-chaussées, on argumenta que la côte serait plus facile à monter. Le projet fut adopté, les frais furent tous à sa charge. La ligne droite du Vigean fut brisée et est telle qu’on la retrouve aujourd’hui. Ces propriétaires avaient cette influence parce qu’ils faisaient vivre une grande partie de la population… »

Blanquefort Patrimoine architectural, école d’architecture de Bordeaux, certificat n°7, C. Drumain, B. Massie, Y. Le Gall, étude réalisée vers 1984.86, texte manuscrit, nombreuses photos, 28 pages de format A3, déposée au G.A.H.BLE, p.6.

Les chemins

La plupart du temps, leur nom indiquait d’où ils venaient et où ils conduisaient, d’une commune à l’autre, d’un lieu à un autre... Citons-en quelques exemples en 1749 autour de Caychac :

- chemin de la lande au grand Linas
- chemin de la procession
- chemin appelé de Clapauds
- petit chemin (sans autre précision)
- chemin de la lande à la pallue de Parempuyre
- chemin des Teuilleyres
- chemin de Maurian au Padouen
- chemin de Queissac (Caychac et Saint Aon à la Rivière)
- chemin de Linas aux Padouens
- chemin de la Graney à Dinassac
- chemin du village de la Rivière à la Landille
- chemin de Lartigue
- chemin de Queissac aux Calandrins
- chemin de Campot à Queissac
- chemin du Pian et de Geneste au village du grand Linas
- chemin de Macau à Blanquefort
- chemin de Parempuyre à Blanquefort (ces trois derniers sont plus importants, plus rectilignes aussi)
Certains de ces noms ont survécu dans la voirie actuelle.

État des chemins vicinaux en 1824  

Le G.A.H.BLE possède dans ses archives un état des chemins vicinaux de la commune de Blanquefort, dressé en exécution et conformément aux Instructions de l’arrêté de Monsieur le préfet du 18 août 1928, ainsi qu’un procès-verbal de classification des chemins vicinaux de la commune de Blanquefort. Le G.A.H.BLE (groupe d’archéologie et d’histoire de Blanquefort) a son siège social à la maison du Patrimoine, allée de Carpinet à Blanquefort.

Le 1° état classe en 3 catégories les chemins de la commune :

* Les 11 chemins vicinaux de 1° classe, « chemins qui servent à l’usage des communes formant le canton pour aboutir au chef-lieu et du centre du chef-lieu se rendre dans les communes ; joindre la grande route départementale de Bordeaux à Pauillac, et encore à communiquer du centre du bourg du dit Blanquefort avec le port du palu et au village de la jalle ».

Voyons en détail cette 1° catégorie :

1° chemin vicinal communal qui établit la communication de la commune de Blanquefort avec Bordeaux, Eysines, Saint-Médard, Saint-Aubin et le Taillan. Ce chemin part du centre du bourg de Blanquefort au sud-est de l’église, tourne vers le sud, longe l’enclos de M. Pelletreau, passe devant sa maison et va joindre la grande route départementale près de la maison Duportail (la villa Sainte-Anne d’aujourd’hui), route par laquelle on communique de Blanquefort à Eysines et Bordeaux (à chaque fois, suit la description détaillée de son cheminement),

2° chemin vicinal communal qui établit la communication à l’usage des communes d’Eysines, Saint-Médard, Saint-Aubin et le Taillan,

3° chemin vicinal communal qui établit la communication de la commune de Blanquefort avec celle de Parempuyre et de cette dernière avec Bordeaux en passant par Blanquefort,

4° chemin vicinal communal qui établit la communication de la commune de Blanquefort avec une partie de celles du Pian, Saint-Aubin et le Taillan,  

5° chemin qui conduit du bourg au port du vieux château,

6° chemin qui conduit du moulin de Canteret aux hameaux de l’est de la commune,

7° chemin qui conduit du village de Saulesse au chemin vicinal n° 6 du bourg vers la palu,

8° chemin qui conduit du village de Saulesse au moulin de Canteret,

9° chemin qui conduit du port de Saulesse au chemin de la palu,

10° chemin qui établit la communication du port du Magnol avec toute la commune,

11° chemin qui « traverse le village de Korn (sic) où il y a un lavoir servant aux habitants du bourg et villages environnants pour rejoindre à l’ouest le chemin n°4 ».

* Les 52 chemins de 2° classe relient les villages au bourg et reprennent de nombreux lieux-dits, comme par exemple le « chemin qui établit la communication du village de Larivière avec le bourg ».

* Les 30 chemins de 3° classe assurent des liaisons, ils « servent à l’exploitation des terres, transports des engrais pour l’usage des particuliers » et sont nommés de façon souvent descriptive : chemin du Cap de Haut, chemin d’exploitation près Camerouge, chemin aux environs de Saulesse, chemin de Carpinet à la Gravette, chemin de communication près le chai de M. Dulout, chemin entre les vignes de M. Monteuil à Bouchon, chemin tendant du chemin de Parempuyre à La Landille, chemin formant embranchement avec la grand route entre Caychac et Peybois et conduisant à Lalande, etc.

Le second document, le procès-verbal de classification des chemins vicinaux de la commune de Blanquefort, daté du 13 janvier 1825, est signé du maire Louis Duval, maire par intérim de la commune (il remplace Antoine Joseph Dariste, propriétaire ex-médecin, maire de 1823 à 1840), de son adjoint Jean Ferry, et de Jean de Matha, Alexandre Marrauld, membres du conseil municipal, et de Messieurs Jean-Baptiste Casterat et Vital Aquard, propriétaires pris parmi les plus fort imposables de la commune et de Messieurs Antoine Tartas et Pierre Meymat, choisis pour accompagner les quatre commissaires susnommés, pris également parmi les plus fort imposés.

Il retient de son côté 6 chemins de 1° classe, 31 chemins vicinaux de 2° classe et 55 chemins vicinaux de 3° classe. Le document précise le choix de la classification : « nous avons procédé à la division des dits chemins en 3 classes : nous avons compris dans la 1° classe ceux qui établissent la communication du bourg de Blanquefort avec la grande route, Bordeaux, la commune d’Eysines, celle du Taillan, de Saint-Médard-en-Jalles, de Saint-Aubin, du Pian, de Macau, de Ludon et de Parempuyre… et enfin celui qui établit la communication du bourg de Blanquefort au port de Terrelade, à la Palu et au port du Roy sur la dite Palu et au nord du village de la Jalle. Dans la 2° classe, nous avons compris les chemins, qui à l’usage de la généralité des habitants, établissent la communication des villages et des hameaux de la commune aux chemins vicinaux de 1° classe, à la grande route, au bourg, aux divers ports de la commune et respectivement la communication de village à village ; dans la 3° classe, nous avons compris les chemins d’exploitation qui sont uniquement pour l’usage de plusieurs particuliers ».

Les 2 documents divergent sur le nombre et le classement des chemins : 11, 52 et 30 contre 6, 32 et 55, mais on parvient cependant au même total : 93.

Dans les registres du conseil municipal du XXe siècle, on trouve souvent des notes sur les noms des chemins qui traversaient la commune, certaines remarques ne manquent pas de pittoresque… Notons que la désignation de 1825 s’est parfois précisée.

Séance du 19 septembre 1909 :

M. le maire donne connaissance au Conseil que les chemins ruraux ci-après dénommés

- chemin rural de la lande de Blanquefort à Saint-Médard
- chemin rural de la lande de Blanquefort à Saint-Aubin
- chemin rural de la lande de Blanquefort à Parempuyre
- chemin rural de Cachac à Auguin
- chemin rural de Blanquefort à Louens
- chemin rural d’Agelès de Blanquefort au Taillan…

Ils nécessitent des réparations urgentes… Le Conseil considère en effet que les chemins ruraux qui desservent les landes communales sont en très mauvais état…

Séance du 19 novembre 1911 :

M. Romefort propose au Conseil de faire exécuter des travaux sur le chemin du Landouilla, qui est en mauvais état.

Séance du 15 juin 1913 :

Travaux d’élargissement du chemin de Filatreau.

Séance du 18 janvier 1914 :

Chemin rural partant du chemin du Vanneau et longeant la propriété Tremblay en échange d’un chemin allant de la route de Parempuyre au chemin des Padouens.
Demande d’ouverture du chemin qui part du chemin des Michels et aboutit au Soustra.

Séance du 15 février 1914 :

Demande que le chemin de Bardin soit mieux entretenu.

8 novembre 1914 :

Classement du chemin de Canteret, dit de « Paluda » à la demande d’une pétition de propriétaires intéressés : classement ajourné.

Séance du 29 juin 1919 :

633 : Chemins à réparer d’urgence : le Conseil décide la remise en état d’urgence des chemins dénommés « La Careyre » (sic), du Neurin à Peybois, à partir de la scierie et de celui qui conduit aux allées de Boutaut.

Séance du 4 novembre 1923 :

917 : remise en état de viabilité de chemins vicinaux et ruraux dégradés par la commune du Taillan… Depuis longtemps, les habitants de la commune du Taillan dégradent par un roulage fréquent et très important les chemins vicinaux et ruraux de notre commune dont ils se servent pour l’exploitation de leur carrière située à Blanquefort. Après avoir rendu impraticable le chemin rural dénommé « le Foin » qui est le plus rapproché de la gravière, ils ont utilisé au lieu de réparer ce chemin, le plus avantageux pour eux, les chemins ruraux 21, 22, 3, 2, 5 et le chemin rural dit « Pinserin » qu’ils ont aussi mis en très mauvais état…

Séance du 2 décembre 1923 :

932 : réparation du chemin des Landes. Le conseil demande de mettre M. le maire de la commune du Taillan en demeure de réparer le chemin des Landes.

Séance du 7 juin 1925 :

Lettre de l’agent-voyer cantonal faisant connaître que les travaux de cylindrage du chemin de grande communication n°2 passant par le bourg sont commencés et qu’il serait bon de compléter ces travaux par un revêtement asphaltique qui aurait l’avantage de supprimer la boue et la poussière

Séance du 24 février 1929 :

1259. 1260 : chemins du Poujeau, de Bardaca, de Landouilla, de Belair… mauvais état de viabilité…

Séance du 16 juin 1929 :

Renouvellement des plaques de rues qui sont en très mauvais état et il y aurait lieu de les remplacer.

Séance du 21 février 1932 :

Chemin du Clos et Amédée Tastet. M. Carme, adjoint, attire l’attention du conseil que le danger que représente, par suite de leur largeur insuffisante, les chemins du Clos et Amédée Tastet. Ces chemins sont journellement empruntés par les enfants des écoles et des accidents regrettables peuvent se produire. Il demande que ces chemins aient la largeur réglementaire pour permettre à deux véhicules de se croiser. Le conseil prend en considération…

Séance du 3 juillet 1932 :

Cylindrage et goudronnage de la rue Tastet Girard… pour des raisons d’hygiène d’une longueur de 400 m environ où sont situés les principaux magasins d’alimentation du bourg

Séance du 10 août 1934 :

Il est question du :

- chemin ordinaire n°12, chemin de Caychac.

- chemin vicinal ordinaire n°2 entre l’église et le chemin de grande communication n°2/118.

Séance du 10 février 1935 :

Tournant dangereux : le tournant situé sur la route de Maurian présente des dangers pour la circulation.

Séance du 26 février 1939 :

La réfection du chemin de la Palu, par un revêtement, jusqu’aux allées de Boutaut.

Séance du 27 août 1960 :

Travaux de voirie : nouveau goudronnage des voies communales : chemin de Breillan, chemin de Solesse, chemins accédant au Vieux-Château par le moulin de Canteret, en remontant par Grincel, chemin dit de Duras.

Séance du 12 novembre 1960 :

Achat de chais vétustes place Eugène Tartas pour l’agrandissement de la place (devenue plus tard place Marcelin Berthelot ?)

Inauguration d’une Avenue de l’Europe le dimanche 27 novembre à 11 heures 30.

Séance du 18 novembre 1961 :

Entretien du chemin de la Gravette.

Séance du 17 novembre 1962 :

Rue du « Meilleur Ouvrier de France » : Suite à une demande présentée par le Comité Régional de Bordeaux-Aquitaine sollicitant qu’une rue de la commune porte le nom du « Meilleur Ouvrier de France ». Le Conseil Municipal sur proposition de M. le Maire demande à ce dernier de répondre que la Commune ne dispose pas de rue à baptiser pour le moment.

Séance du 18 décembre 1963 :

Panneaux de signalisation routière : Sur proposition de M. le Maire, le Conseil Municipal décide d’installer à divers points dangereux pour la circulation dans la commune des panneaux de signalisation « Stop » et autres, selon les besoins, notamment aux emplacements suivants : Coin de Poissant (des deux côtés), rue Édouard Avril, rue Carnot, Bd Al Lançon-Route de la gare, chemin de Laubarède, chemin Philppart (C.D.2E), Caychac-angle Castagnet (chemin de Saint-Haon), chemin de l’Eglise, chemin de Neurin, chemin de Jacquin, chemin de Parempuyre-chemin des Tuilières, les Pins, débouché de la Landille, chemin de la gare-Philippart, Villa Lacaze-chemin Philippart, Rivière-de Monbel (carrefour de la Rivière), rue Tastet-Girard (aux 2 bouts), Aquitaine (rue Thiers), rue Edouard Avril (côté rue Tastet-Girard), rue Castéra (côté Poste), chemin du Moulin, chemin de Duras, chemin de la Gravette, route du Taillan-Boulevard Victor Hugo, soir environ 36 « Stop », plus des panneaux de signalisation « Écoles », ainsi que des passages protégés, et vote la dépense.

Séance du 25 janvier 1964 :

Adduction d’eau intéressant : le chemin V.O.21, le chemin de l’Eglise, le chemin VO 7 du bourg de la Rivière, le CD 108 de Macau, le chemin de Corbeil aux Pins, le CD 107 du Porge au Pont des Religieuses.

Séance du 27 juin 1964 :

Voirie : mauvais état du chemin de Caychac à Peybois ;

Remise en état du chemin Comtat-Duverdier à Caychac.

Séance du 3 avril 1965 :

Chemin dit de « Filatreau » qui descend à la maison Paillasse à Caychac, en mauvais état ainsi que le chemin partant de Peybois allant vers les Tuilières.

Séance du 2 février 1972 :

Agrandissement du secteur de Saturne déterminé par les voies : voie communale n°21 de Lagorce, chemin rural de Peyrestruc, voie départementale n°1 du Porge au Pont des religieuses, chemin rural de Grattecap.

Séance du 17 mai 1973 :

Ancien chemin rural du Port du Roy qui traverse le CET sera déplacé en bordure du CET (affaire Lavigne-Pradier).

Les anciens noms de rues    

Certains noms de rues de la commune sont très anciens, ils s’appelaient souvent d’ailleurs chemins :

- ainsi la rue ou plutôt le boulevard Alcide Lançon était connue sous le nom de « grand chemin de Galochet » à l’époque de la Révolution,
- la rue Alcide Lambert était autrefois le « chemin des ânes »,
- la rue du général Leclerc était le « chemin qui conduit du bourg (ou de l’église) à celui du Médoc », avant de s’appeler rue Jules Moreau, ancien conseiller municipal (vers 1870),
- l’avenue du général de Gaulle s’appelait la « route du Médoc »,
- la rue Charles Lindbergh était en 1843 le « chemin de Peybois au marais »,
- la rue du maréchal Juin était le chemin des pois ou des petits pois, selon la traduction du « camin de pesous » encore utilisé par les anciens,
- l’avenue du onze novembre fut autrefois la « route de Macau » au nord et route « des Quatre ponts » au sud,
- le chemin de la palu et le chemin du bourg à la palu,
- le « chemin des padouens » 1503, appelé aussi « chemin qui va de Cayssac [Cachac ou Caychac d’aujourd’hui] au paduent »,
- le chemin du Port du Roy, « chemin cheminant » ou « chemin caminan » en 1497, puis « chemin de la palus » en 1657, il fut au Moyen-âge le « chemin du roi ». Il desservait Andrian, Maisons Rouges, Port du Roy, Cabot, l’Isle, La Bassiole, Le Grangeot, Les Nonnes, Les Religieuses, Grattequina… Quelle route !
- la route des Quatre Ponts portait en 1859 le nom d’« Allée bourgeoise »,
- la rue du Repos se nommait en 1806 chemin de Bordeaux à Parempuyre,
- la hon du loup (en gascon : la fontaine du loup) chemin cité en 1806, faisait la limite avec Parempuyre,
- la forcade de Penyn, à l’emplacement de la place de la République, était un carrefour important, il ouvrait par la voie casterane vers le sud, le chemin du Roy vers l’est et deux autres vers l’ouest et le nord. Une croix très ancienne en 1550 portait le nom de « la croix de pierre »,
- la rue Eugène Tartas s’appelait le chemin Destournets ; en gascon « estournet » signifie étourneau. Au XVIII° siècle, il allait de la « Font Destournets » à la « Croix de Chaffaut »,
- la rue Dupaty est l’ancien chemin vicinal de Mataplane, ou chemin de la Palu et de Terrelade. En 1822, il a une largeur de 22 pieds (6 m) et est bordé de fossés, de haies et de vieux arbres (c’était d’ailleurs la situation la plus fréquente dans une grande partie de la commune),
- la rue André Déris, désignée ainsi, le 6 février 1970, voie communale 106, s’appelait auparavant chemin de Cap de Haut, puis chemin de Corn, elle est jalonnée de lieux-dits : Martinon, nom d’un ancien propriétaire, terre de Huc, Cap de haut, Pellegris ou Pellegrin,
- le chemin de l’église à la croix de pierre (cadastre de Blanquefort aux Archives départementales).

Les lieux les plus anciens 

Certaines rues d’aujourd’hui ont conservé quelques vieux noms de la commune dont voici les plus anciens connus :

Maiclano (Majolan) 1174, Le Luc 1299, Pughastruc (Peyrestruc) 1299, Jales 1305 (Bois de Geles), Saulesse 1311, Marpuch XIV° siècle, Bregnay 1358, Laroque 1365, Cayssac 1367, le Clos 1368, la Taulette 1383, Linars 1400, Berdaca 1437, Fenestras 1476 et Fenestres de Prat en 1550, Clapeau 1503, Lestaing 1506, Poujeau 1506, « corneau de Deymey » 1506, Trembley 1506, Soutey 1509, rieu de Pellegrin » en 1516, Perric 1516, Aubarédas 1523, Cabot (Cabotte) 1541, Esquerron 1541, Martinat 1541, prat de la Taule du Luc » 1541, Curgan 1551, Cap de haut 1542, Lacoste 1543, Tujean 1544, Bardin 1550, Mayne de Gorbeilhe dit maison de la Voulp 1550, Cayron (Queyron) 1560, Corn 1561, Madères 1566, Carpinet 1574, Darroque 1574, Gabarrey 1574, Lareney 1574, Bigney 1575, Pommiers 1575, Landoilha 1577, Cornau de Seurin 1577, Coulom 1585, Gaston 1585, Fleurenne 1599 (famille de Thomas Flerenne peut-être), Flamand 1657 (marais asséché pat un flamand (hollandais), La Landille 1686, Massard 1756, Bel-Air 1761, Andrian 1761, Roupitet 1761, Campot 1815, Bayse de la Mignone 1821…

D’autres noms rappellent les terres et les parcelles anciennes : Taste-Claouey, Malagène, les Sables, Bellevue…

La commune de Blanquefort s’honorerait de garder la mémoire de ces vieux noms de chemins et de terres.

Henri Bret 2011.