Découvertes archéologiques pour la période du Moyen-âge 

Voici des extraits d’une thèse universitaire portant sur les rivages de l’estuaire de la Gironde et qui concernent Blanquefort :


Haut-Moyen-âge 

Nom du site : Le bourg de Blanquefort.
Désignation : monnaie.
Conditions de la découverte : dans les fondations d'une maison, avant 1875.
Présentation sommaire : une monnaie « arabe » est signalée à Blanquefort. Elle n'est pas décrite et aucune datation n'est précisée. Rien ne prouve qu'elle soit très ancienne, mais sa mention dans les mémoires de la Société archéologique de Bordeaux laisse croire que cet objet est peu courant.
Datation : inconnue.
Lieu de conservation : inconnu.

Moyen-âge classique 

Nom du site : Le bourg de Blanquefort.
Désignation : église paroissiale.
Conditions de la découverte : Néant. Nombreuses visites sur place, dont celle du 1er avril 2003.
Présentation sommaire : édifice de base romane fortement remanié jusqu'au XVIIIe siècle. Il ne subsiste presque rien de la construction primitive à l'exception du chœur (abside du XIIe siècle reprise au XVIe siècle) et du clocher à flèche octogonale au nord. L'église Saint-Martin de Blanquefort s'écroula le 22 janvier 1789. La reconstruction fut entamée aussitôt mais ne fut achevée qu'en 1816. La façade ne fut complètement terminée qu'en 1819. L'ensemble est de style néo-classique et fut restauré de 1850 à 1853 (vitraux), de 1875 à 1878 (peintures de la nef, des bas-côtés et chemin de croix) et de 1982 à 1986. Du mobilier ancien antérieur à la reconstruction de la fin du XVIIIème siècle est cependant conservé (essentiellement d'époque moderne). Une statue de saint Antoine du XIVème siècle fut découverte en mai 1874 dans le soubassement du clocher.
Datation : XII, XVI, XVIII, XIXe siècles.
Lieu de conservation : sur place.

Nom du site : Caychac.
Désignation : chapelle et église paroissiale.
Conditions de la découverte : néant.
Présentation sommaire : la chapelle Saint-Ahon est une fondation récente du XVIIIe siècle. Aucune construction antérieure n'est connue, même si l'abbé Baurein indique que des seigneurs de « Saint Aon » sont attestés dès 1343. Elle fut démolie en 1850 et remplacée par l'église Saint-Joseph en 1868. L'ensemble fut érigé en paroisse en 1873.
Datation : XVIII, XIXe siècles.
Lieu de conservation : sur place.


Nom du site : château de Blanquefort (dit château de Duras).
Désignation : site fortifié.
Conditions de la découverte : diverses campagnes de fouilles de 1961 à 1970, accompagnées de travaux de consolidation jusqu'en 1972. Nouvelle campagne de fouilles dans les années 1980. Nombreuses visites sur place.
Présentation sommaire : le château de Blanquefort est bâti dans les marais de la Jalle de Blanquefort sur un léger relief naturel qui lui sert d'assise. Son existence est attestée depuis la fin du XIème siècle. Il fut le siège de l'une des seigneuries les plus puissantes du diocèse de Bordeaux.

Au XIIIe siècle, les seigneurs de Blanquefort possédaient un territoire qui s'étendait de la Garonne à l'océan. En 1270, ils vendirent leur château au roi d'Angleterre, qui le céda en 1308 à Bertrand de Got, neveu du pape Clément V. Ainsi, la forteresse passa aux mains des Durfort de Duras auxquels elle resta jusqu'à la Révolution.
Le donjon est la partie la plus ancienne. Une partie des maçonneries en petit appareil appartient à un état primitif du château, attribuable au XIème siècle.

Dans ce premier état, une tour seule, en pierre, s'élevait au centre du tertre. Elle devait être entourée d'une ligne de fortification en bois. Cet ensemble fut repris aux XIII et XIVèmes siècles. D'après les textes, d'importants travaux de défense furent réalisés en 1247 et, semble-t-il, en 1255. De nouveaux travaux eurent lieu à la fin du XIIIème ou au début du XIVe siècle. La construction du donjon dans son état actuel, correspond à un ouvrage du XIVe siècle.

Le donjon :  Imposant (18 sur 10 m), il est flanqué de six tours rondes à deux étages voûtés, reliées entre elles par des mâchicoulis sur arc. Une plate-forme couronnait le tout. Cet édifice rappelle dans ses grandes lignes le plan de la Bastille à Paris. Quelques modifications lui furent encore apportées au XVème siècle (porte de style flamboyant). Dès les XIII-XIVe siècles, une enceinte en pierre entourait l'ensemble du tertre. Mais la conquête de l'Aquitaine par Charles VII en 1453 endommagea de nombreuses places fortes du Bordelais, y compris celle de Blanquefort. Les travaux de restauration et de renforcement, entre 1455 et 1461, portèrent essentiellement sur cette enceinte périphérique. Elle est particulièrement massive. Le front sud-ouest a des murs de 1,50 à 2 m d'épaisseur renforcés de petites tours. Cette partie ne fut que partiellement reconstruite au XVème siècle et les modifications s'attachèrent à adapter les tours à l'artillerie.

Le front nord-est fut quant à lui entièrement rebâti avec deux puissants bastions (épaisseur des murs de 3,50 à 5 m) équipés de meurtrières. Le châtelet d'entrée fut également reconstruit au XVème siècle. Encadré par deux tours, il protégeait le pont-levis qui enjambait le fossé au sud-est. La largeur des fossés varie entre 10 et 25 m. Ils étaient en eau mais sont partiellement comblés aujourd'hui. L. Drouyn signale en 1865 une seconde ligne de fossé séparée du premier par une « chaussée » en terre particulièrement développée au devant du pont-levis (barbacane ?).

Le château de Blanquefort était encore une base stratégique pendant la Fronde (violents combats en 1650). Mazarin fit démanteler une partie de la forteresse qui fut alors progressivement abandonnée. Le château était en ruine au XVIIIème siècle. Les diverses fouilles, depuis 1961, ont mis au jour un matériel particulièrement abondant.
Datation : XI, XIII, XIV, XVèmes siècles.
Lieu de conservation : sur place, ancienne collection Lafon et Musée de Blanquefort.

Nom du site : Dulamon.
Désignation : site fortifié (?).
Conditions de la découverte : néant. Découverte de fondations dans le parc du château actuel, à 2 m de profondeur, lors de la pose du tout-à-l'égout, en 1985.
Présentation sommaire : plus de cinq maisons nobles sont connues sur le territoire de Blanquefort (Breilhan, Dillon, Dehey, Curegan, etc.) mais aucune ne semble antérieure au XVIe siècle. Aujourd'hui, ce sont pour l'essentiel des constructions des XVIII et XIXe siècles. Celle du Luc, complètement rebâtie au siècle dernier (château Dulamon), échappe peut-être à cette règle. Une seigneurie du Luc est signalée à Blanquefort dès la fin du XIIe siècle. La « maison-forte » du Luc n'est cependant attestée dans les textes qu'à partir du XVIe siècle. Le château, ruiné dans la première moitié du XVIIIe siècle, fut restauré entre 1758 et 1766. Il est finalement rasé vers 1862 pour permettre la construction du château contemporain. Aucune structure de la « maison forte » n'est visible sur place, mais des travaux en 1985 ont permis la mise au jour « de larges murs de pierres de taille ».
Datation : antérieure au XVI, XVIII, XIXe siècles.
Lieu de conservation : sur place.
Blanquefort. (N° I.N.S.E.E. 33 2 06 056). Arrondissement : Bordeaux. Diocèse : Bordeaux. Archiprêtré : Moulis. Canton : Blanquefort. Commune : Blanquefort. Vocable paroisse : Saint-Martin de Blanquefort.

Texte extrait de la thèse universitaire de Doctorat, « Les rivages de l'estuaire de la Gironde du Néolithique au Moyen Âge », Didier Coquillas, Université Bordeaux III, 2001, tome II-1, pages 123-128.