Souvenirs des « demoiselles Taudin » 

 

Nos premières années d’école, qui n’étaient pas encore dans la catégorie des Maternelles, qui viendront beaucoup plus tard, me laissent un souvenir marquant de cette époque.

La bonté, l’attention affectueuse, la tolérance, que nous témoignait Mlle Alice, cette institutrice aux cheveux tirés, coiffés en chignon, et si blancs, me semble-t-il. Quelle douceur émanait d’elle et pourtant combien fringants et indisciplinés étaient ses ouailles, si difficilement contrôlables étions-nous dans cette petite maison de pierre qui était la classe tout au fond de la cour de l’école.

Si je me souviens bien, l’école du bourg (côté filles) n’était constituée que de 3 classes, « les petits » « les moyennes » et « les grandes » (après la petite classe, il y avait séparation entre les filles et les garçons).

Mlle Renée, la directrice, personne sévère aux cheveux gris, volubile certes, mais en réalité tout l’opposé de sa sœur cadette, était un personnage qui inspirait la crainte et devant elle nous ne faisions pas d’écarts. D’ailleurs, si par hasard et en extrême limite, il y avait punition émanant de Mlle Alice, elle s’opérait « via la classe de Mlle Renée », ce qui ne manquait pas de freiner nos ardeurs indisciplinées

Un détail marquant m’est resté de ma première année, la vue du « Jardin Japonais ». A l’entrée du jardin de ces demoiselles, (petit coin de verdure face à l’école) se trouvait une grande table sur laquelle était juché un jardin japonais peuplé de petites plantes (que nous nommons aujourd’hui cactées) et divers personnages et objets minuscules japonais – ceci était une grande curiosité pour nous en sortant de l’école que de contempler cette attraction peu connue dans notre environnement familial.

Ces « demoiselles Taudin » furent nos premiers contacts de jeunes enfants avec la nouvelle vie scolaire : organisée – cadrée - et comme nous pourrions dire actuellement « on rentrait dans le rang ».

 

Yannick Barreau, juin 2021.

 

Compléments familiaux

Renée et Alice Taudin sont natives de Bordeaux et du Bouscat, leur maman était également institutrice; un petit frère, Jean, est né alors qu’elles avaient 14 et 16 ans.

Malheureusement leurs parents sont décédés jeunes, 41 ans pour la maman et 46 ans pour le papa. Le petit dernier de la fratrie avait respectivement 3 ans et 6 ans lors du décès de ses parents, il est fort probable que le petit frère ait été élevé par ses 2 grandes soeurs.

Jean Taudin a exercé le métier de menuisier à Blanquefort.

arbre-geneaMartine Le Barazer, juin 2021