Yannick Barreau

Une vie à la mairie : une commune, qui multiplie sa population par trois en trente ans (1962-1999) vit forcément avec l'évolution des besoins de ses administrés.

Le personnel municipal est la « cheville ouvrière » de l'action publique. Mme Yannick Barreau a vécu de l'intérieur cette évolution. Tout commence en mai 1960 avec un remplacement maladie de deux mois qui a duré... quarante-deux ans et demi : employée municipale de 1960 à 2002.

Yannick Barreau a débuté « en bas de l'échelle » comme elle aime le rappeler. De l'accueil téléphonique, à la rédaction des courriers, en passant par les permanences à l'état-civil ou la comptabilité, elle a fait preuve d'enthousiasme et d'une grande faculté d'adaptation : « je voulais être à l'écoute, j'aimais rendre service ».

Puis, elle décide de reprendre ses études afin de passer des concours administratifs qu'elle obtient. « À l'époque, nous faisions notre journée de travail et nous révisions en soirée. Les cours avaient lieu le samedi ». Elle devient secrétaire générale adjointe. Une belle preuve d'ascension sociale.

Pendant toute cette période, elle connaît les différents recrutements importants dont celui de 1971 avec la construction de Saturne et la création du centre de loisirs à Fongravey. « Nous avions une vraie perception des familles et de leurs besoins. Nous les connaissions tous. »

En créant le service juridique et foncier, Yannick Barreau se souvient de la volonté de maîtriser l'aménagement du territoire. L'achat de Fongravey, de Majolan (chocolaterie Louit) et surtout les 75 lots pour construire le centre-ville peuvent se réaliser.

En 1977-1978, les équipements piscine, Colonnes et bibliothèque sortent de terre. Ces créations entraînent nécessairement de nouvelles embauches. Aujourd’hui, Yannick Barreau reste une fervente supportrice du service public et après une vie bien remplie au service des autres, elle pense un peu à elle. Elle demande tout de même à ses anciens collèges de faire attention à l'informatique qui prive de contact humain, même si, toujours volontaire, elle a pris la décision de s'y mettre sans difficulté en l'an 2000... pour s'adapter à l'évolution du service public.

Équinoxes et Solstices, septembre 2006, n° 20, p. 28-29. Le magazine de la ville de Blanquefort. Avec l’autorisation de la ville de Blanquefort.

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Départ à la retraite

Départ à la retraite de Yannick Barreau : clin d'œil sur une longue carrière.

Après avoir passé toute sa carrière à la mairie de Blanquefort, Yannick Barreau a fait valoir ses droits à la retraite : après toutes ces années passées au service des administrés, c'est une figure de l'administration communale qui s'est retirée. Pour nombre d'anciens Blanquefortais, elle représentait un contact chaleureux et familier. Les habitants installés sur la commune dans les années 1960 se rappelleront peut-être de son début de carrière dans les locaux de l'ancienne mairie : secrétaire du maire de l'époque, Jean Duvert, elle a également travaillé à l'accueil du public, à l'état civil, au service comptabilité et au paiement des mandats (rédigés à la main et à l'encre noire !).

« Le notaire public » : au début de la décennie 70, elle a créé le service foncier et a pris en charge l'achat et la vente des terrains et des immeubles, la gestion des diverses locations de biens ainsi que les expropriations. Responsable des négociations liées à ces différentes opérations, ses confrères la surnomment « le notaire public » (ce qui ne manque pas de faire sourire cette femme au tempérament jovial et entier).

Par ailleurs, elle assure déjà la préparation, la mise en place et le suivi du travail des commissions municipales et du conseil municipal.

En 1981, elle est nommée secrétaire générale adjointe et est intégrée dans le cadre d'emploi des attachés territoriaux.

Attaché principal en 1988, elle a ensuite poursuivi sa carrière en qualité de directrice générale adjointe.

Au milieu des années 1990, elle chapeaute, en plus de ses missions en matière foncière et administrative, la direction du service urbanisme. « Mon activité professionnelle et les contacts humains que j'ai eu m'ont passionnée tout au long de ma carrière. Mon travail m'a aussi permis de participer à de nombreuses réalisations qui ont peu à peu transformé ma commune natale : la zone industrielle sortie des marais, l'ouverture successive des établissements scolaires, le fleurissement des résidences et des lotissements ou encore la création du centre-ville a laquelle j'ai pris une part active. Au total, cela représente plus d'une cinquantaine de biens, terrains et immeubles acquis, tous à l'amiable et sur l'ensemble une seule expropriation. La mise en place de l'ABC et l'adhésion des nombreuses associations à cette nouvelle structure restera également pour moi un moment privilégié de ma carrière ».

Équinoxes et Solstices, septembre 2002, n° 4, p. 6. Le magazine de la ville de Blanquefort. Avec l’autorisation de la ville de Blanquefort.

L'ordre national du Mérite 

À l'occasion des vœux municipaux, Yannick Barreau a reçu la médaille de l'ordre national du mérite des mains du président de cet ordre pour le Pays Médoc. Mme Barreau a travaillé avec les quatre derniers maires de la commune à savoir MM. Duvert, Delhomme, Fournier et Feltesse. Elle vient de participer à la rédaction du livret « Je me souviens de Blanquefort », sorti ces jours-ci. Elle est entrée en mairie comme sténodactylo à 18 ans sous la mandature de M. Duvert « un homme qui portait un chapeau vert, un loden vert et avait un nez rouge ! ». Elle a suivi parallèlement des cours en faculté pour préparer des diplômes et devenir secrétaire général adjoint, le n° 2 de la mairie en charge de l'administration générale. Avant son départ à la retraite, en 2001, elle a permis l'alternance démocratique dans la continuité républicaine. Elle est conciliateur auprès du tribunal d'instance. De mère médocaine et de père venu des Pays-Bas, elle s'intéresse à la généalogie ; elle vient de s'engager dans la vie associative et reste une mémoire vivante de la commune. Elle s'intéresse également aux belles plantes et aux beaux jardins.

Article du journal Sud-ouest du 10 janvier 2004.