Cora Morton

Une rue de Caychac à Blanquefort porte le nom de Cora Morton, par suite d’une délibération du conseil municipal de la commune du 6 février 1970.

Des informations erronées ont conduit à attribuer l’origine de ce nom à une comédienne de théâtre très connue à Paris sous le nom de Cora Laparcerie dans la période 1900 à 1925. Marie Caroline Laparcerie, dite « Caro », (1875-1951) est la belle fille de Jean Richepin, elle avait la fantaisie de se faire appeler parfois Cora Morton. Cependant aucun lien avec Blanquefort n’a été découvert jusqu’à présent.

Mais il y a bien eu une Cora Morton à la même époque dont les liens avec Blanquefort et Caychac sont avérés.

Jeanne Cora Morton est née à Bordeaux le 20 juin 1874 de George Hobson Morton et de Marie Augustine Emilie Senelle. Ceux-ci se sont mariés à Bordeaux le 2 décembre 1861.
Le mari, négociant est né en 1835 à Baltimore aux Etats Unis et son épouse est née à Cayenne en 1842, elle demeure à Blanquefort lors du mariage.
Un des témoins de ce mariage est Marie Félix Isidore Edmond de Saint Quentin, ancien officier, propriétaire, demeurant à Montgireau à Blanquefort (il est aussi membre du conseil de famille de l’épouse dont les parents sont décédés). Un frère de ce dernier, Adolphe Marie Michel Ange, a épousé à Cayenne en 1828 une demoiselle Kerckove dont la mère est Antoinette Senelle sœur du grand père d’Augustine Senelle-Morton.

Descendance-Senelle

Dans la publication « Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite », Charles Cocks, cite Morton dans son édition de l’année 1886 parmi les propriétaires blanquefortais.

1886-Bordeaux-et-ses-vins-Charles-Cocks-Morton

La propriété est dénommée « le chalet », ce qui correspond à ce même lieu « Castel-Chalet » cité en 1913 dans « l’annuaire du tout Sud-Ouest illustré » comprenant les grandes familles et les notabilités de Bordeaux.

1913-Annuaire-du-tout-sud-ouest-Morton

Cora y figure comme enfant de Madame Hobson Morton née Senelle.

Les Morton ont eu plusieurs enfants, tous nés à Bordeaux :

John Alfred Morton 1862-1941 marié avec Alice Elizabeth Lehr,

Pierre Charles Morton 1864-1864,

Marie Caroline Jeanne Morton 1865-1959 mariée avec Martial Hermann de Peyrelongue,

Suzanne Morton 1867-1952 mariée avec Joseph JOURNU,

Jeanne Antonine Marie Morton 1869-1870, et enfin :

Jeanne Marie Cora Morton 1874-1956.

Morton-Jeanne-Marie-Cora

A 29 ans, en 1903 Cora devient infirmière de la Croix Rouge, où elle est monitrice de l’école Pasteur allées de Chartres à Bordeaux, cet établissement forme des infirmières.

Elle y exerce cette fonction jusqu’en 1914 date où la guerre l’appelle alors à l’hôpital militaire auxiliaire n° 20 de Bordeaux, comme infirmière monitrice de la Société de secours aux blessés militaires, jusqu’en 1916 (1). En 1929 elle reçoit la médaille de bronze des épidémies (journal officiel du 25-9-1929)

 1929-medaille-de-bronze-des-epidemies

En 1918, après la fin de la première guerre mondiale, Cora Morton réintègre l’école Pasteur de la Croix Rouge ou elle est monitrice de l’école et du dispensaire qui en dépend, elle obtient en 1924 le diplôme d’état qui vient d’être créé. (2)

Notre-Dame-de-Lorette-Bordeaux

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1944 à 70 ans, elle prend sa retraite après plus de 40 ans d’activité.
Agée de 82 ans, son décès intervient le 30 mai 1956 à son domicile, 4 bis cours de Tournon à Bordeaux. (3)
Elle est inhumée au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux le 1er juin 1956, 9e série tombe 32. (4)

Notes :

(1) Il était situé au 32 rue de Saintonge, dans les locaux de Notre Dame de Lorette et a fonctionné du 6 septembre 1914 au 1er janvier 1916. Il comptait 100 lits.

(2) Archives de la Croix Rouge.

(3) Archives de l’Etat Civil Bordeaux.

(4) Archives du cimetière de la Chartreuse.

 

Avec l’autorisation des auteurs : Yannick Barreau et Jean Lafitte. Août 2020.

Dans la rubrique du patrimoine bâti de la commune de Blanquefort vous trouvezrez un article sur le "Clos Morton ou Lansalot". 

Morton-caychac