Municipalité de Blanquefort de 1789 à 1800

 

Par la loi du 14 décembre 1789, presque toutes les paroisses de France deviennent des communes, comme étant la plus petite division administrative. Les villes ayant plusieurs paroisses ne forment qu’une seule commune, de même, les toutes petites paroisses situées dans les campagnes sont parfois intégrées dans une commune plus grande. De 1789 à 1800 les conditions d’éligibilité des administrateurs des communes n’ont pas cessé d’évoluer et les élections se sont succédées à un rythme soutenu.

 

Municipalité communale de 1790 à 1795

 

En 1789 la commune est administrée par un conseil général composé des officiers municipaux qui constituent le corps municipal, structure active et permanente du conseil général de la commune avec à sa tête un maire et des notables qui ne seront appelés que pour les affaires importantes.

Pour élire et être élu il faut être citoyen actif : français, de sexe masculin, âgé d’au moins 25 ans, résidant dans la commune depuis au moins 1 an, n’être point dans l’état de domesticité, c’est-à-dire de serviteur à gages, s’acquitter d’un impôt au moins égal à la valeur locale de 3 journées de travail (10 journées pour les élus), c’est le suffrage censitaire.

Les électeurs élisent les officiers municipaux et les notables mais aussi un procureur, le représentant de l’état, sans voix délibérative, chargé de surveiller les élus. Les officiers municipaux et les notables sont élus pour deux ans, renouvelés par moitié chaque année. Le maire est élu directement par les électeurs pour 2 ans, renouvelables.

Le corps municipal ou le conseil général siège à la  maison commune. Le conseil général choisit un secrétaire-greffier qui tient le registre des délibérations.

La population de Blanquefort étant d’environ 2000 habitants, le conseil général sera composé de 6 officiers municipaux, dont le maire et le double de notables soit 12.

Le 14 Novembre 1790, selon le décret, la moitié des officiers municipaux et notables sont renouvelés : « Pierre Prévot, Jean Eliès, Bonnard et Barthélémy Caudéran sont élus » écrit Guy Dabadie dans Blanquefort et sa région à travers les siècles page 91, Saincric reste maire.

« Le 30 novembre 1791, le sieur Olivier succède à l’abbé Saincric comme maire de Blanquefort, Jean Cricq, Jean Bacquey, Bertrand Laloubeyre entrèrent au conseil municipal » écrit Guy Dabadie dans Blanquefort et sa région à travers les siècles page 100.

Pour les renouvellements de 1790 et 1791 nous ne savons quels sont les élus sortants.

En septembre 1792 un décret ordonne le renouvellement des corps municipaux, les élections municipales doivent se dérouler sans distinction de citoyens actifs et non actifs, les conditions d’éligibilité exigées pour être élu sont supprimées. L’âge de vote passe de vingt-cinq à vingt et un ans. Le suffrage quasiment universel masculin est instauré.

Nous ne savons si un renouvellement a eu lieu en 1792 à Blanquefort mais curieusement les élections de 1793 sont sur le même mode que celles de 1790 avec encore moins de votants.

L’administration municipale adresse à l’administration départementale un tableau pré-imprimé de la composition municipale au 14 janvier 1795 avec des informations complémentaires telles la profession, l’âge et si les élus savent lire et écrire, 3 notables ne savent ni lire ni écrire, 8 élus sur 18 sont vignerons.

 

Municipalité cantonale de 1795 à 1800

 

Les cantons existent depuis 1790 comme circonscriptions judiciaires et fiscales, le 5 fructidor an 3 (22 août 1795) ils deviennent sièges des municipalités cantonales. Le but de la loi est d’enlever toute influence des municipalités en les regroupant.

Pour la création des municipalités cantonales, retour du suffrage censitaire, chaque commune composant le canton élit un agent et un adjoint pour 2 ans renouvelés par moitié tous les ans, qui sont sous l’autorité d’un président élu par l’ensemble des citoyens actifs du canton.

Un commissaire du directoire exécutif est nommé dans chaque municipalité cantonale par le département pour superviser l'exécution des lois. Il rend compte au commissaire du directoire exécutif du département qui lui-même rend des comptes auprès du ministre.

Le canton de Blanquefort est composé de 8 communes : Blanquefort, Saint Médard en Jalles, Eysines, Le Taillan, Saint Aubin, Parempuyre, Bruges et Le Bouscat, ce seront 16 élus qui composeront la municipalité cantonale.

On ne parle plus de maire mais de président, les officiers municipaux deviennent des agents ou adjoints municipaux.

Il y a eu vraisemblablement un renouvellement entre juillet 1795 et septembre 1797, nous ne connaissons pas la liste des nouveaux élus.

En avril 1798 les communes du Bouscat, Bruges quittent le canton de Blanquefort et forment avec Caudéran un nouveau canton appelé Bordeaux extra-muros.

La fin des municipalités cantonales est entérinée par la loi du 28 pluviôse an 8 (27 février 1800), chaque commune aura un maire, un adjoint, un conseil municipal, mais ils ne sont plus élus. Pour les communes de moins de 2500 habitants comme Blanquefort, le maire et son adjoint sont nommés par le préfet pour 5 ans, le nombre des membres du conseil municipal sera de 10, nommés pour trois ans par le préfet, à partir des « listes de confiance ». La « liste de confiance » est établie dans chaque commune par élection. Elle comprend le dixième des électeurs. C’est le retour des notables : la « liste de confiance » devient d’ailleurs très vite une « liste de notabilité ».

Texte rédigé par Martine Le Barazer à partir des registres des délibérations du conseil municipal puis cantonal de Blanquefort.

 

Autres articles sur cette période :
    Chronique de l’année 1790  de Guy Dabadie. (Blanquefort/Population/Vie quotidienne)
    Récit de l'élection de 1793
    Liste des membres du conseil municipal de 1793, 1795 et 1800
    Liste des élus cantonaux de 1797 et 1798