La chapelle Saint-Ahon

Dépendante du château Saint-Ahon voisin, cette chapelle avait été édifiée au milieu du XIVe siècle (l'acte de fondation remonterait au début des années 1340). « En 1524, le Cournau (hameau, quartier) de Saint Haon est cité comme faisant partie de la maison noble de Linas dépendant des chanoines de Saint-Seurin de Bordeaux ». (Une partie des informations ici mentionnées sont extraites de l’article de Jean Lafitte : « Qu'est devenue la chapelle de Caychac », Bulletin du G.A.H.BLE n° 33, avril 1999.). Charles Secondat de Montesquieu, seigneur de La Brède, en était « patron lai » en 1726, puis son frère Joseph en 1754 (bénéficiaires laïques – ce que signifie le mot « lai » – ils percevaient 50 % de la dîme de Caychac). Elle fut entièrement pillée au cours de la période révolutionnaire mais, sans doute déjà ruinée, elle ne se trouva pas mentionnée sur la liste des biens nationaux (ensemble des biens confisqués par l'État pendant la Révolution et revendus à de nouveaux propriétaires) ; elle pouvait néanmoins être réutilisée puisque, en 1801, le meunier Roland, de Blanquefort, proposait d'en faire l'acquisition pour en faire un moulin à farine (il apparaît que le projet n'eut pas de suite et la chapelle resta propriété de l'Église).

Suite à une enquête menée en 1823, conjointement par le maire et le curé de Blanquefort, mandatés par l'archevêque de Bordeaux et entourés des habitants de Caychac, il fut conclu « qu'il n'y (avait) pas utilité suffisante pour songer à la reconstruction de cette chapelle ». Les moignons de murs subsistants furent définitivement rasés en 1824. Les meilleures pierres, rachetées par la commune à la paroisse, servirent à construire un pont sur le ruisseau de Caychac, les plus mauvaises servant à l'empierrement de la route. La place laissée libre permit de redresser la route Bordeaux-Pauillac dans le tracé rectiligne qu'on lui connaît aujourd'hui. Le terrain, reconnu propriété de la commune par une ordonnance royale du 11 novembre 1827, fut mis en vente aux enchères publiques ; le produit de l'achat effectué par Pierre Passelergue le 23 décembre de la même année aurait été utilisé à la réparation du presbytère de Blanquefort. Un cimetière avait été associé au lieu de culte ; il est mentionné dans la description résultant de l'enquête de 1823 comme dans l'ordonnance de 1827.

La chapelle Saint-Ahon, de plan rectangulaire (environ 13 x 6 m) était implantée à l'entrée de Caychac, en venant du bourg de Blanquefort ; son emplacement est aujourd'hui occupé par une pelouse triangulaire et un petit parc de stationnement pour les voitures devant des locaux commerciaux. À cette place, le propriétaire des lieux, M. Laporte, avait érigé une grande croix en béton, dite Croix de Saint-Expedit, détruite à l'occasion du réaménagement du site.

Ce texte qui concerne les monuments religieux situés sur le territoire communal a été rédigé par Alain Tridant ; il ne prétend en rien à l'exhaustivité mais tente de résumer l'état actuel de nos connaissances. Ils sont parus dans l’ouvrage « La vie religieuse à Blanquefort au XXe siècle », Henri Bret, Publications du G.A.H.BLE, 2006, p. 53.

Ecrits de l'abbé Baurein 

Il existe dans le village de Cayssac, dépendant de la paroisse de Blanquefort, une chapelle publique appelée de Saint-Ahon (Aon). Il existait, en effet, dans l’étendue de l'ancienne juridiction de la châtellenie de Blanquefort, des seigneurs qui portaient le nom de Saint-Aon. Il en est fait mention, dans un titre du 10 août 1343, d'un Giraud de Saint-Aon, et dans un autre titre du 10 juin 1302, d'un Wilhem de Saint-Aon, tous deux qualifiés Donzet, c'est-à-dire Damoizeau. Il y a lieu de penser que c'est le seigneur de cette ancienne famille qui a fondé cette chapelle, et qui l’a pourvue d'une honnête dotation. Cette chapelle est du patronage de M. de Secondat, seigneur de La Brède. Ce nom ne vient pas d'un saint, mais de l’évocation de son fondateur.

Abbé Baurein, Variétés bordelaises, Tome II, p. 155. Saint Martin de Blanquefort - Caychac – Cayssac.

Saint-Ahon. On ne sait rien, même si ce saint a existé. Le fait qu'un saint donne son nom à une paroisse ou à une chapelle ne prouve pas grand-chose : Saint-Arnac nom d'une commune des Pyrénées Orientales, est une déformation de Centemach et la chapelle de Saint-Aon, dans Blanquefort, était ainsi appelée du nom de son fondateur.

Abbé Baurein. Variétés Bordelaises T2, p.155. Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, p.186. B de Bx.