Les ateliers de charité 

Ils furent fondés sur le principe de l'assistance par le travail.

Apparus à l'époque moderne, ils reposent sur des travaux d'intérêt général confiés aux plus défavorisés. L'emploi de pauvres à des ouvrages de voirie remonte au moins au 16e siècle, et c'est alors une peine qui réprime l'oisiveté.

De véritables ateliers de charité apparaissent sous le règne de Louis XIV, mais ils se multiplient surtout dans la seconde moitié du 18e siècle. Ils répondent au souci d'assister par le travail et de fournir un salaire plus qu'une aumône. Des établissements textiles sont organisés pour femmes, enfants, vieillards, tandis que des chantiers routiers sont ouverts pour les hommes. Cette politique devient systématique à partir d'une instruction du contrôleur général Joseph Marie Terray (11 octobre 1770). Turgot les favorise durant son ministère, procurant ainsi des secours aux journaliers sans emploi. Au temps de la Révolution, des ateliers de secours ont fonctionné jusqu'en 1791. On dut en rouvrir en 1808.

La loi du 19 mars 1793 affirme : « Tout homme a droit à sa subsistance par le travail s'il est valide ; par des secours gratuits s'il est hors d'état de travailler. Le soin de pourvoir à la subsistance du pauvre est une dette nationale. »

De même, l'article 21 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 affirme : « Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler. »

Le droit au travail est aussi affirmé dans la Constitution de l'an 1, élaboré par la Convention montagnarde : « Pour préserver annuellement du chômage les ouvriers, le Conseil municipal d’Eysines décide certaines années, l'ouverture de véritables « ateliers communaux » qui servent à assurer, par un travail effectif, une rémunération juste. À propos de cette assistance par le travail, on a pu rappeler les anciens ateliers communaux pendant la Révolution de 1789 et sous la seconde République de 1848. »

Paulette Laguerre, 2 novembre 2014. Texte extrait du blog de l’association connaissance d’Eysines.