Vie Politique et Sociale

Liste des maires du Taillan

An II-an VIII (1793-1800)   Guillaume Seguin
1800 - 1810                       Jean Jérôme Augustin Lassale
1816 – 1829                      Derives
1830 -                                Béchade
1831 – 1847                      Barthélémy Curé
1848 -                                Baziadollicq (intérim)
1848 -                                François Bernard
1848 – 1860                      Jean Ferries Ginoulhiac
1861 – 1865                      Pierre Verrières-Choisy 
1865 – 1870                      François Bernard
1870 -                                Martial Barraud
1871 -                                Gratian Bellon
1871 - 1878                       Ferdinand Lapène
1879 - 1881                       Martial Barraud
1881 - 1884                       Louis Daurat
1884 - 1896                       André Durgeon
1896 - 1908                       Alexis Raymond
1908 - 1912                       Adolphe Raymond
1912 - 1945                       Georges Arnaud Miqueau
1945 - 1959                       Michel Réglade
1959 - 1962                       Marius Blanc
1962 - 1977                       Philippe Réglade
1977 - 1995                       Jean Pometan
1995 - 2002                       Jean Paul Guitton

Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.168.

 

2002 - 2014                       Ludovic Freygefond
2014                                  Agnès Laurence-Versepuy

mairie

François Renouil et la milice

À la fin du XVIIe siècle, les armées françaises étaient composées de régiments de mercenaires étrangers et de la milice. Le recrutement de la milice avait été organisé par un règlement du 29 novembre 1688. Chaque paroisse devait désigner un ou plusieurs miliciens parmi les hommes célibataires âgés de 20 à 40 ans. En 1691, à la suite d'abus, on imposa le tirage au sort pour un service de deux ans avec possibilité de remplacement.

La paroisse du Taillan avait alors les mêmes limites que la commune actuelle. Il n'y avait pas de municipalité mais, pour le recouvrement de la taille, la communauté des habitants devait désigner chaque année un ou des collecteurs responsables sur leurs propres biens des rentrées de l'impôt. Ces collecteurs étaient parfois conduits à régler les problèmes de la collectivité.

Lorsque, en 1691, le Taillan doit désigner un milicien, ce sont les collecteurs dirigés par Berthoumieu Bourgès, laboureur, qui en sont chargés. Vingt hommes participent au tirage et le sort désigne François Renouil. Celui-ci persuade Léonard Bordes « garçon étranger à la paroisse » d'aller servir à sa place. Après l'avoir armé et équipé d'un fusil de la valeur de 15 livres, d'un sabre et ceinturon en bon état, Berthoumieu Bourges le conduit au sieur Descomps capitaine de la milice. Après l’agrément du capitaine, Bordes paraît fort content et satisfait d'aller faire cette campagne.

Mais nos collecteurs apprennent, qu'au moment de son départ, Bordes n'a pas caché « son mauvais dessein » et a révélé à certaines personnes dignes de foi que, « comme il n'était point natif du Taillan, dès qu'il serait en marche il déserterait et emporterait les armes que ladite paroisse lui avait fourni ». Pour se garantir, les collecteurs, étant avertis qu`il lui est dû dans la paroisse du Taillan certaines sommes, font opposition au paiement de ces sommes (27 livres et 28,5 livres) jusqu'à ce que Bordes soit de retour avec les armes et un certificat de son capitaine comme quoi il a fait la campagne dans sa compagnie.

Ils ont été bien inspirés car, après quelques jours, Bordes a effectivement déserté. Cette désertion a été signalée par une lettre du capitaine Descomps (écrite le 3 mai de Casteljaloux) qui demande que le remplacement du déserteur soit assuré par la paroisse. Les collecteurs se sont rendus chez le sieur Hauquinot pour lui demander de faire « marcher » François Renouil, son neveu (Hauquinot est le surnom de Mathelin Videau, époux de Jeanne Renouil). Les choses ont traîné, il n'a trouvé personne pour le remplacer.

Un « logement militaire » a été décrété chez les collecteurs qui protestent et somment François Renouil de rejoindre la compagnie à Casteljaloux. François Renouil est-t-il parti ? C'est peu probable car le 12 janvier 1693 il a épousé au Taillan Jeanne Dugrava dont il a eu au moins cinq enfants. Il serait intéressant de connaître le nom de celui qui est parti à sa place. Lorsqu'un déserteur était recherché, l'autorité militaire installait des garnisaires, (militaires en garnison) dans sa famille. Celle-ci devait subvenir aux besoins des soudards (et à leurs caprices) jusqu'à ce que le déserteur rejoigne son corps. Cette pratique était particulièrement efficace. Elle a été très souvent employée pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire.

Texte rédigé à partir de notes prises par Michel Baron vers 1980 dans les minutes de maître Tallanet, notaire à Blanquefort, déposées aux Archives départementales de la Gironde (3E28206 et 207). Ces minutes étaient alors très délabrées, une bonne partie des feuillets partant en poussière.

L’arbre de la liberté

En 1789, et dans les années qui suivirent la révolution, des arbres de la Liberté furent plantés dans toutes les communes de France. Le recueillement des assemblées patriotiques devant ces arbres faisait partie intégrante des cérémonies imposées par la religion civique en vigueur. Par la suite, le retour aux institutions républicaines, après l'Empire ou la Royauté, a toujours été suivi, de manifestations symboliques, commémorant la liberté.

Au Taillan, lors de la séance du conseil municipal du 17 février 1878, M. Dupuy propose au conseil de planter « un arbre de la Liberté ». Le conseil municipal en entier s'associe à cette proposition et décide d'un commun accord qu'il sera planté sur la petite place formant un triangle en face de la maison Durgeon, sur le côté nord et à l'entrée du chemin vicinal n° l, allant de Saint-Médard-en-Jalles à Blanquefort. Le choix de l'arbre s'est porté sur un platane ; ce dernier est toujours en place située à l'embranchement de la rue de la Liberté et de la route de Soulac.

La rue de la Liberté, ainsi nommée, comme dans beaucoup de villes, en souvenir de la plantation d’un arbre de la liberté. Au Taillan, c’est en 1878, que le Conseil municipal décide la plantation d’un arbre de la liberté (un platane) sur la petite place triangulaire, à l’entrée du chemin vicinal n°1 qui reliait Saint-Médard-en-Jalles à Blanquefort, par le bourg du Taillan. L’actuelle rue de la Liberté emprunte une partie de ce chemin vicinal.

Jean-Pierre Cleyzac, Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.41 et 133.

 

En l’honneur de l’abbé Bergey

Dimanche prochain, 16 juin 1935, va se dérouler la fête de la terre et des paysans au Taillan. Jamais par ici, nous n'aurons vu ça. Des bergers landais perchés sur leurs échasses, une peau de mouton sur le dos, amèneront une foule de gens venus de partout dans leurs costumes de soie et de satin, chamarrés de mille couleurs ! Le cortège s'en ira vers 9 heures poser les plus belles fleurs au pied du « poilu », qui est mort pour nous ! C'est ici que l'on commencera à voir ce qu'est le Cercle orphéonique de Bordeaux, qui doit aussi chanter pendant la messe, dans le petit bois donné par M. Cruse en l'honneur de nos personnes âgées. Et l'après-midi, quelle fête, mes amis dans ce bois !

L'Orphéon de Bordeaux, l'orchestre symphonique, les Bleuets de Blanquefort, qui joueront « l'âne ensorcelé », M. Pasquier, qui fera le solo de « notre Médoc », le fameux Bordes, ce sacré Béarnais qui nous fait tordre de rire avec son « chevrier et son sifflet » ! Et puis les Parempuyrais et les Taillanais qui nous donneront tant de plaisir ! Et que dire de ça, mes amis ? L'abbé Bergey vient parler au Taillan ! Vous entendez bien ? l'Abbé Bergey ! Pas possible ! c'est pourtant ça ! L'abbé a de si bons amis au Taillan ! des amis qui y sont nés et qui y vivent, et qui y dorment et qui y prient ! Et oui, mes amis, vous entendrez, dimanche au Taillan, une des plus grandes voix qui a remué des milliers et des milliers de gens de France et de partout ailleurs ! C'est un des nôtres, l'abbé ; nous en sommes fiers ! Il est né à Lesparre d'un père et d'une mère paysans, comme nous autres ! Et tout le monde sait à combien des nôtres il a fermé les yeux et ouvert son cœur là-bas sur la terre bénie du front ! Tout le monde sait ce qu'il a fait depuis, et tous comprennent ce qu'ils doivent à un homme pareil. Et toute la contrée viendra le saluer ! Au Taillan, dimanche, c’est un devoir !

N.B : N'apportez rien pour manger, rien pour boire. « Mange-citrouille » à l'auberge du Chat-Ecureuil aura de tout pour presque rien.

 Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.108.

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La Petite Gironde 28 mai 1935

Création de la garde nationale

 

Dans cette période trouble, le besoin d'assurer le maintien de l'ordre et d'empêcher les pillages conduit à la mise en place d'une Garde nationale placée sous le contrôle des municipalités. C'est une loi du 14 octobre 1791 portant organisation de la Garde nationale qui rend obligatoire pour tous les citoyens actifs et leurs enfants âgés de dix-huit ans d'en faire partie. Le citoyen actif est défini comme celui payant au moins trois livres d'impôts, ce qui limite le nombre de participants notamment en zone rurale.

Pour Paris, La Fayette en sera le premier commandant en chef et le duc de Duras son homologue à Bordeaux. Au Taillan, est ainsi constituée une unité s'intégrant au « bataillon cantonal » de Blanquefort. Au sein de la Garde nationale, est formée, à la demande du ministre de la police, une colonne mobile chargée d'assurer la sûreté publique. Le canton fournit trois compagnies le 2 nivôse an V (23 décembre 1795), composées de : cinquante hommes de Blanquefort, vingt-neuf du Taillan, vingt-quatre de Parempuyre, cinquante de Saint-Médard, cinquante d'Eysines, quinze de Saint-Aubin, trente du Bouscat et trente de Bruges.

Parmi les citoyens du Taillan, on trouve : Louis Videau sergent, François Labeyrie caporal, Valentin Lavigne, Yves Decourt, Charles Dupuy et Vital Jeantet fusiliers. Julien de Bryas du Taillan sera élu chef du bataillon cantonal en mai 1848. Cette institution durera jusqu'en 1871 avec une mise en sommeil sous le Consulat et l'Empire.

Après leur confiscation, les biens des ordres ecclésiastiques et des nobles émigrés sont mis en possession de l'Etat et transférés aux communes. Ceux qui ne peuvent être attribués à un service public sont vendus aux particuliers. Une commission cantonale est chargée d'en faire l'inventaire. Au Taillan, Charles de Lavie est considéré en fuite et doit obtenir un certificat de résidence justifiant de sa présence. C'est son fils Arnaud qui intervient auprès de certains habitants de Blanquefort pour les faire attester, auprès des officiers municipaux, qu'il réside bien en permanence au Taillan et qu'il est un bon citoyen. Le certificat est établi le 15 vendémiaire an VI (6 octobre 1797).

Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.84.

Municipalité cantonale de 1795 à 1800

 

Les cantons existent depuis 1790 comme circonscriptions judiciaires et fiscales, le 5 fructidor an 3 (22 août 1795) ils deviennent sièges des municipalités cantonales. Le but de la loi est d’enlever toute influence des municipalités en les regroupant.

Pour la création des municipalités cantonales, retour du suffrage censitaire, chaque commune composant le canton élit un agent et un adjoint pour 2 ans renouvelés par moitié tous les ans, qui sont sous l’autorité d’un président élu par l’ensemble des citoyens actifs du canton.

Un commissaire du directoire exécutif est nommé dans chaque municipalité cantonale par le département pour superviser l'exécution des lois. Il rend compte au commissaire du directoire exécutif du département qui lui-même rend des comptes auprès du ministre.

Le canton de Blanquefort est composé de 8 communes : Blanquefort, Saint Médard en Jalles, Eysines, Le Taillan, Saint Aubin, Parempuyre, Bruges et Le Bouscat, ce seront 16 élus qui composeront la municipalité cantonale.

On ne parle plus de maire mais de président, les officiers municipaux deviennent des agents ou adjoints municipaux.

En avril 1798 les communes du Bouscat, Bruges quittent le canton de Blanquefort et forment avec Caudéran un nouveau canton appelé Bordeaux extra-muros.

La fin des municipalités cantonales est entérinée par la loi du 28 pluviôse an 8 (27 février 1800), chaque commune aura un maire, un adjoint, un conseil municipal, mais ils ne sont plus élus. Pour les communes de moins de 2500 habitants comme Blanquefort, le maire et son adjoint sont nommés par le préfet pour 5 ans, le nombre des membres du conseil municipal sera de 10, nommés pour trois ans par le préfet, à partir des « listes de confiance ». La « liste de confiance » est établie dans chaque commune par élection. Elle comprend le dixième des électeurs. C’est le retour des notables : la « liste de confiance » devient d’ailleurs très vite une « liste de notabilité ».

 

Pour la commune du Taillan les élus cantonaux d’avril 1797 sont :

Lacaussade Guillaume Agent municipal Bureau des domaines nationaux
Dardan Adjoint Bureau des travaux publics

 

Les élus cantonaux de septembre 1797 sont :

Lacaussade Guillaume Agent municipal
Dardan Adjoint

 

Les élus cantonaux d’avril 1798 sont :

Bidon dit cadet Agent municipal
Seguin Guillaume Adjoint

 

Autres articles traitant l’ensemble de la municipalité cantonale de Blanquefort :
         Municipalité de 1789 à 1800
         Les élus cantonaux de 1797 et 1798