Le boulanger  

  

Deux hautes cheminées de boulanger dominaient le village et chaque soir leur fumée rougeoyante rassurait les habitants.

À la fin de la guerre de 1940, ils ont eu de la farine grâce à M. Castaing, qui possédait le moulin du Poulet, à Ludon.

Dans la rue, on aimait croiser les mitrons André Duboscq pour Robert, Louit le mari de Lucie la blonde pour Escat, avec leurs habits enfarinés de la veille.

La nuit était longue, procurer la farine, pétrir, travailler la pâte, faire les miches, enfourner. C'est à l'odeur que le maitre boulanger arrêtait sa fournée. C'était du « bon pain » ! Le patron portait le pain dans chaque maison, ouvrait la porte, et déposait la miche sur la table en ramassant ses sous. Le cheval connaissait les arrêts, il avançait tout seul.

Texte extrait de : Macau et quelques uns de ses enfants. Macaou e caouque-zun dé sous gouillats. Mme H. M. Duviller, 1985.