Le château Laronde Desormes

 

C’est une petite propriété qui en 1790, appartenait à Mme Laronde. Cette personne avait, à l'époque de la Révolution, tenu des propos pas très gentils à l'encontre de la garde nationale de Macau. Elle avait été dénoncée par trois hommes, dont l'un de ses ouvriers, Pierre Seguin, prixfaiteur.

Mme Laronde était donc accusée d'avoir tenu de mauvais propos le 14 juillet, jour de la Fédération. Elle avait traité le sieur Seguin et tous les autres autour, « de sots et de rnissardailles » (personne malhonnête). Le terme « missardaille » méritait d'être puni. Elle avait dit aussi à l'époque du départ des députés à la Fédération : « vous êtes bien contents messieurs de ce que vous avez réussi ! ». Ajoutant « mais vous vous repentirez, car vous en verserez des larmes de sang... l'Assemblée Nationale ramasse tout le menu peuple, comme un boucher ramasse les agneaux pour les mener à la boucherie ». De plus, elle les avait traités de brigands.

Convoquée par le conseil pour être entendue, la dame Laronde nia avoir tenu ces propos et avoir parlé à Pierre Seguin ce jour du 14 juillet.

Le 12 août 1790, les trois protagonistes et la dame Laronde étaient de nouveau devant le conseil pour être entendus et confrontés. Le jugement fut rendu : la dame Laronde avait bien prononcé ces propos.

Pour réparation, elle devrait un jour de fête ou un dimanche, et devant le régiment assemblé, prononcer « que c'est témérairement et sans motif qu'elle a tenu les propos dont l'état-major s'est plaint, qu'elle s'en repend et s'en excuse au corps assemblé ».

Bien que le verdict soit plus humiliant que méchant, il ne faisait pas bon être un opposant à cette époque !

Plus loin sur la gauche, tu vois le château de Gironville qui est aujourd'hui la propriété de la famille de Villepreux. Tu peux le différencier des autres châteaux à sa couleur rouge. Quand tu seras plus grand, tu liras peut-être son histoire car M. Lodi Dufour-Dubergier, ancien propriétaire de ce château, a écrit les chroniques de Gironville en 1853.

Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.29.