Macau, vu du ciel 

Dans le village, un clocher carré signale l’église médiévale Notre-Dame, situé dans l’axe de la route qui conduit au port. Une partie du territoire de la commune est composée d’une ancienne île, l’île de Macau, agrégée naturellement à la rive à la fin du Moyen-âge, et à la pointe de laquelle fut établi le port du village. L’île est toujours dessinée par un ruisseau, la Macqueline, qui contourne ses limites et rejoint le fleuve à ses deux extrémités. Sur toute la longueur de l’île au départ du port de Macau, une route suit la berge, sur laquelle se dressent plusieurs belles demeures.

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Le barrage de Macau 

À hauteur du port de Macau, l’île Cazeau se profile, prolongée par un barrage de pierre qui dessine un angle droit pour rejoindre le continent. Le barrage de Macau appartient à un important dispositif visant à canaliser les courants de flot (marée montante) et de jusant (marée descendante) vers le chenal de navigation pour en faciliter le dragage naturel. Au XIXe siècle, l’envasement de la passe du bec d’Ambès, empruntée par les bateaux pour atteindre Bordeaux, alarme le service des Ponts-et-Chaussées, qui décide de dresser ici un enrochement capable de diriger les courants de jusant au-delà de l’île Cazeau. Surélevé au XXe siècle, le barrage provoque l’envasement progressif du bras de Macau, dont les effets, mal mesurés, dépassent les préoccupations locales. L’ouverture d’une passe, actuellement à l’étude, permettra de rétablir une naturalité dans le cours du fleuve.

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Le château Larrieu-Terrefort 

Le corps de bâtiment principal du château Larrieu-Terrefort forme la partie la plus ancienne de l’ensemble monumental qui est aussi composé d’ailes plus basses, élevées dans le dernier tiers du XIXe siècle. Depuis le milieu du siècle, la propriété appartenait à Jules Vieillard, célèbre céramiste bordelais dont la manufacture fut active de 1855 à 1985 à Bordeaux ; le domaine était alors une importante propriété viticole. Après un démantèlement de son vignoble dans les années 1950, le château acquis par ses actuels propriétaires en 1972 fit l’objet d’une véritable résurrection ; les constructions furent alors entièrement rénovées.

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Le château Cantemerle 

Jean de Villeneuve, second président du Parlement de Bordeaux, acquiert la vieille seigneurie médiévale de Cantemerle en 1579, elle restera propriété de la famille jusqu’en 1892. Si plusieurs de ses murs sont anciens, le château Cantemerle doit au XIXe siècle son actuelle physionomie, marquée par un imposant pavillon central et par une tour-pigeon coiffée d’une haute toiture conique en ardoises. Tenus à l’écart du château selon un principe familier à l’architecture de la seconde moitié du XIXe siècle, les bâtiments d’exploitation viticole s’articulent autour d’un superbe chai ; sur ses murs crépis d’un rose tendre, se détachent les chainages de pierre et le profil appareillé des ouvertures.

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Le château de Plaisance 

La très belle architecture du château de Plaisance est attribuée à l’architecte François Lhôte et datée de 1780. Sur le modèle de la chartreuse, il ne comporte qu’un bel étage couronné d’une balustrade, elle est interrompue par un fronton triangulaire au centre de la façade. Pour renforcer son caractère monumental et pour inclure les chais, l’architecte disposa la demeure sur un haut soubassement formant entresol et dessina un large escalier à double volée. Les proportions et le décor reposant surles effets du bossage et des balustrades lui confèrent une élégance toute classique. Comme la maison de maitre, les dépendances sont aussi construites dans une pierre blonde provenant des carrières calcaires de la rive droite.

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Le château Biré 

Situé à la pointe sud de l’ancienne île de Macau, la maison de maitre du château Biré forme une imposante demeure bourgeoise qui fit l’objet de deux grandes campagnes de construction : l’une au XVIIIe siècle voit l’édification d’un premier corps de bâtiment, la seconde au XIXe siècle lui donne son actuel visage, plus monumental. Sur le fleuve, deux pavillons chinois signalent le château, ils proviendraient d’une Exposition universelle, peut-être celle de 1901.

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Le château Barreyre 

Nicolas Barreyre acquiert en 1793 la demeure du domaine, construite vingt ans plus tôt, et son vignoble situé face à la Garonne. Sur cette rive de l’estuaire formé de l’île Macau colmatée d’alluvions, les terres dites « terres de palus » sont aussi plantées de vigne dès la fin du XVIIIe siècle. Comme le château de Plaisance, depuis son étage noble surélevé, la maison de maître regarde vers le fleuve et un escalier habille majestueusement la façade.

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Texte et photographies extraits du livre : Plein ciel sur le Médoc, Berger M. Editions, 2008, 352 pages. Avec l'accord, pour les photos, de Michel Berger, et pour les textes, de Sophie Boisseau.