L’harmonie de Macau

 

 

La Fanfare, suivant les circonstances, comprend un nombre variable d'exécutants. Elle a été dirigée pendant des années par M. Birot qui avait été l'élève de son cousin, M. Muzil, fin musicien, clarinette solo à la Musique Militaire du 57ème Régiment de Bordeaux. Puis la direction passa entre les mains de M. Estrabaud, lui-même parent de cette vieille famille de

musiciens macaudais. Il a donné une impulsion moderne à cet orchestre.

De nos jours, c'est M. Arnaud qui dirige mais l'âme, l'animateur, c'est M. Pierre Soum.

Parmi les principales fêtes de ces musiciens, il faut citer la Sainte-Cécile avec concert spirituel à l'église, banquet et grand bal. Un concert pour le 14 juillet et un autre pour le 15 août, place de l'église. Pour l'anniversaire de l'Armistice, les musiciens offrent une grand-messe en musique. Pour la Sainte Barbe, fête des pompiers, autre messe traditionnelle. Enfin, à la fin de l'année, un concert de musique choisie.

Il fut un temps les fêtes du Carnaval étaient renommées. Des chars arrivaient de tous les villages voisins. C'était un régal des yeux, ces grandes charrettes tirées par de beaux chevaux et remplies de jolies filles : fleurs naturelles, fleurs artificielles et confettis. On décernait des prix même pour les travestis individuels, surtout cocasses : deux hommes sous une peau de bœuf, l'homme poulet, celui qui, en caleçons, était roulé dans une couette, enfin Poutiane qui tête son biberon de vin rouge, dans une voiture d'enfant poussée par Juillac.

Trop lourdes, ces dépenses pour l'heure ou changement de goût. Il faut se contenter du traditionnel et inimitable « Vas-y-en beuglant ». Musiciens en jaquette, queue de pie ou redingote, gibus ou chapeau melon, longs rubans qui volent au vent. Les faux nez ne les gênent guère pour faire retentir de leur vieux flon flon leur aubade qu'accompagne la quête. Visites aux notables, aux châteaux puis festin et vers 4 heures bal sur la place. Le soir re-banquet. Au dessert, chaque année, le « Parisien » revient au pays et fait profiter l'assistance de ses talents de chanteur de métier. Après le souper, retraite aux flambeaux, dans les rues puis on brûle « Carnaval » devant l'église. À l’année prochaine !

Texte extrait de : Macau et quelques uns de ses enfants. Macaou e caouque-zun dé sous gouillats. Mme H. M. Duviller, 1985.