Les régates en 1926

Tous les ans au port, ont lieu les régates. Celles du 17 août 1900 faillirent ne pas avoir lieu car la municipalité de Macau ne pouvait à elle seule financer cette manifestation. En effet, ces régates étaient une fête municipale, mais aussi une lourde charge pour la commune. Cette dernière prit donc la décision de déléguer au comité des fêtes le soin d'organiser la fête des Régates du 17 août. À cet effet, le conseil municipal versa une subvention et indiqua qu'il serait heureux de voir les Régates de Macau se pérenniser. La commune s'associa de tout cœur à la réussite de cette fête. En 1903, la municipalité vota la somme de 200 francs pour l'organisation de la fête des régates mais, sur cette somme, le conseil décida que 50 francs seraient affectés à des courses à la rame qui auraient lieu devant le port pendant que se dérouleraient les courses à la voile. En 1910, elle en fit de même. En 1912, la municipalité a cessé de donner sa subvention, mais pour le plaisir de tous, les régates continuèrent tout de même.

Pendant cette manifestation, l'Harmonie de Macau joue pour tous les mélomanes présents, c'est une grande fête. Il y a les régates, la course aux canards, le mât de cocagne. Ce n'est pas un mât de cocagne habituel ; celui-ci est couché dans l'eau, bien malin celui qui arrive à s'y tenir debout jusqu'au bout et sans glisser dans l'eau ! Tout le monde s'amuse et passe une très bonne journée. Des gens viennent de tous les environs et même d'en face : Bayon, Blaye, Bourg... Ils aiment faire la fête et surtout concourir pour les régates, de vrais amoureux de ces courses. Il y a aussi des concurrents macaudais, des hommes et même des femmes reconnus pour être de vrais professionnels. Le départ est très spectaculaire : le drapeau hissé en haut d'un mât commence à descendre, les bateaux se regroupent devant la guinguette de « Beau Rivage » et essayent de former une ligne de départ. Quand le drapeau est presque totalement baissé, M. Eyrin, au moyen de son petit canon allume la mèche et une détonation retentit ; c'est le départ de la régate. Ceux qui ne participent pas aux courses, amarrent leurs bateaux tout le long de la berge et vont se divertir à la guinguette de « Beau Rivage ». Ils regardent les courses. Ce sont les jeunes qui, le plus souvent, il faut le dire, tombent à l'eau en voulant attraper les canards, ou encore marchent, espérant attraper un lot, sur le mât de cocagne qui a préalablement été savonné. Ils glissent et plongent sous les rires de tous.

Texte extrait du livre : Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.27.28.