La commune de 1947 à 1953 

 

Les élections municipales des 19 et 26 octobre 1947 mettent deux listes en présence. L’une, celle de la municipalité sortante, présentée par le Parti socialiste S.F.I.O. et l'Amicale des résistants, est dirigée par Albert Menaut avec Louis Marc, Robert Domengé, Mme Marcelle Perroy et Alcide Bouchon. L’autre, du Rassemblement des gauches républicaines et du Rassemblement du peuple français (ce dernier créé par de Gaulle en avril 1947), est conduite par Pierre Ramond avec Clément Lalande, Albert Dubet, Aurel Chazeau, André Montignac. Cette seconde liste obtient 19 élus sur 23 conseillers. Le 31 octobre, ils désignent Pierre Ramond comme maire ainsi que les adjoints titulaires Clément Lalande et André Montignac et les adjoints supplémentaires René Puyo et Aurel Chazeau, tous élus avec 18 voix sur 19 votants.

Des événements climatiques, parfois tragiques, vont marquer la région, avec des étés anormalement chauds de 1945 à 1949. Certains hameaux comme Hastignan et Caupian sont menacés de pénurie d'eau, en raison de l'assèchement des puits. De surcroît, la commune doit faire face aux invasions de criquets, insectes dévastateurs de cultures maraîchères entre autres.

Le 25 mars 1947, avait été créée la D.F.C.I. (Défense des forêts contre l'incendie) dans le but de protéger et de sauvegarder forêts et sylviculture.

La commune est très impliquée dans le projet car elle est ceinturée par le massif forestier. Elle s'était dotée immédiatement de deux Jeep et bientôt d'un camion Renault. En décembre 1948, le parc se compose de trois pompes à incendie à bras (Gajac, Cérillan, Magudas), de quatre tonnes sur roues (deux à Hastignan chez Déris et Gravey, une à Issac chez Depart et une au Lignan chez Dubet) ; de plus, quelques bouches à incendie sont parsemées sur le territoire communal. En 1950, un G.M.C. viendra compléter cet ensemble.

Malgré toutes ces précautions, l'été 1949 est extrêmement meurtrier. Fin juillet, la forêt et la lande du camp de Souges flambent. En août, de gigantesques incendies ravagent une vaste zone couvrant Facture, Le Barp, La Brède, Cestas, Marcheprime, anéantissant près de cinquante mille hectares de forêts et faisant 82 victimes parmi les courageux volontaires civils et militaires. Le 24 août sera décrété journée de deuil national. De 1948 à 1951, le plan Marshall en France permet dans la commune un important programme de réfection de routes et chemins vicinaux, se trouvant dans un état déplorable. Il servira en partie aux autobus qui s'apprêtent à suppléer les tramways.

Un autre projet envisagé depuis plusieurs municipalités est en voie de réalisation : il s'agit de donner un nom aux différentes artères de notre cité ; une commission est enfin nommée. Toutefois, rien ne sera réalisé avant une dizaine d'années. Les habitants du Lignan auront attendu le 31 janvier 1953 pour apprécier la « fée électricité » ; ce n'est qu'à cette date que l'électrification de ce quartier un peu reculé est terminée. La culture n'est pas oubliée. Avec le concours de la bibliothèque centrale de prêt de la Gironde et l'accord de nos élus, une bibliothèque publique est créée à la mairie en avril 1949 avec projet d'extension vers les villages de Cérillan et Magudas. Le dossier « écoles » va évoluer. À Magudas, la municipalité achète en 1949 1'immeuble de Jean Labarthe et y implante la nouvelle école. Dès 1951, deux classes y sont créées ainsi qu'un préau. Viendront ensuite, en 1952, cuisine, réfectoire et logement de fonction. Le groupe scolaire du centre, initialement prévu à Gabachot, se concrétisera dans la propriété Dethomas. Le 28 avril 1952, le tribunal civil de première instance prononce l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un terrain au lieu-dit le Couénic.

Texte extrait de : Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages. Repères historiques par René Daix et Lucien Vergez, p. 66-67.