L’éducation autrefois.

 

Les renseignements sur l'instruction primaire dans la paroisse font presque complètement défaut. Lorsque le cardinal de Sourdis la visita en 1610, il n'y avait pas de régent, note le procès-verbal de visite. Au Taillan, d'après le même document, le curé donnait l'instruction à ses paroissiens. À Castelnau, il y avait un maître d'école. Les autres paroisses environnantes n'étaient pas mieux pourvues que Saint-Médard. À partir de 1718, les témoins signent plus fréquemment les actes des sacrements ce qui permet de croire à l’existence d'un maître d'école dans la paroisse bien qu'aucun document connu n'en fasse mention. Lors de la visite de Mgr de Maniban, « il y a un régent ou maître d'école nommé Jean Lalague, âgé de 60 ans, natif de Gironde. Il n’a d'autre salaire que la rétribution des pères et mères pour l'instruction de leurs enfants (1734) ». Puis, on ne trouve aucun renseignement jusqu'en 1789. Jacques Dumas, maître d'école, fait partie de l'assemblée des habitants mais n'est pas désigné comme greffier. L'année suivante, on le trouve secrétaire-greffier de la nouvelle municipalité et à ce titre il signe la réponse de cette dernière au commissaire des poudres au sujet de l'imposition des privilégiés, réponse qui paraît bien avoir été rédigée par lui. Et c'est tout.

 

Quelques renseignements puisés dans le remarquable ouvrage de l'abbé Allain (contribution à l'histoire de l'instruction primaire en Gironde avant la révolution) vont donner quelques compléments utiles :

1° - Le choix du maître d'école ou régent était dévolu à l'assemblée générale des habitants. Il va de soi que l'influence des notables, du curé surtout, était considérable. Ce dernier avait plus particulièrement ambition de s'enquérir de la capacité du candidat.

2° - L'approbation du choix du régent était donnée au cours des visites épiscopales, au plus tard.

3° - La révocation était prononcée par l'assemblée des habitants, l'archevêque ou même par l'intendant après examen des charges.

4° - Le revenu était fixé en général et le plus habituellement de 150 livres, surtout à partir de 1724. Quelquefois, le régent était rétribué à raison de cinq ou six et jusqu'à 20 sous par élève. Dans quelques paroisses, on l'exemptait d'impôt.

5° - Il n'y avait pas de maison d'école proprement dite comme de nos jours : le régent logeait où il pouvait.

6° - L'Intendant de Tourny se préoccupait beaucoup de la valeur morale et intellectuelle des maîtres d'école.

 

Notes du docteur Arnaud Alcide Castaing sur la paroisse de Saint-Médard-en-Jalles sous l’Ancien Régime et sur la commune de la Révolution au XXème siècle, dossier familial, 1946, 270 pages, p.59.