diapo (1)
diapo (2)
Previous Next
diapo (1)
diapo (2)
Previous Next

Le site d'information du CHB (Cercle Historique Blanquefortais)

当另类邂逅尊贵

Les surfaces de vigne à Blanquefort au 20e siècle 

La densification du tissu urbain, les crises économiques du début de ce siècle et diverses maladies de la vigne ont privé peu à peu Blanquefort de ses ressources viticoles traditionnelles. Après l’oïdium des années 1850, c’est le phylloxéra, dû à un insecte s’attaquant de préférence aux racines des vignes, qui fit son apparition en 1869 dans le département de la Gironde (1877 à Blanquefort, 1880 pour tout le Médoc).

La première parade - submersion hivernale des plants, ce qui empêchait l’éclosion des œufs de l’insecte - donna une impulsion exceptionnelle, bien que momentanée, aux vins de palus, élevés sur des terres basses et inondables ; la seconde parade, mise en place à partir de la fin du XIXème siècle - greffe de cépages français sur des pieds américains - fut plus durable, mais en raison de son coût, ne put être utilisée que par les exploitations d’une certaine envergure.

Aussi le pourcentage du vignoble du canton de Blanquefort par rapport à celui de l’ensemble du vignoble médocain passa de 10 % en 1938 à 3,45 % en 1960 et 3,1 % en 1976. « Ici, depuis les années 1950, mais surtout à partir de 1960, la spéculation sur les terrains à bâtir l’a emporté sur l’économie viticole de ce secteur de banlieue urbaine ; et cette tendance s’est trouvée renforcée par l’installation récente de très grosses entreprises (notamment les deux usines Ford) dans la « zone industrielle » de Blanquefort ». Pijassou, Le Médoc, Taillandier, Paris, 1980, p. 1006.

Heureusement une politique volontariste de maintien et de rénovation du vignoble local fut menée par chacune des cinq grandes propriétés viticoles qui subsistent à Blanquefort : Dillon (avec Breillan), Saint-Ahon, Magnol (Le Dehez), Grand-Clapeau et Dasvin-Bel Air. De nombreux hectares ont été replantés en jeunes vignes et la production locale qui était tombée à 320 tonneaux en 1980 (contre 1 400 en 1874 !) atteignait déjà 510 tonneaux en 1987 (y compris la quinzaine de tonneaux produits par douze exploitants indépendants) pour avoisiner les 700 tonneaux en 1993 (avec néanmoins une chute pour les exploiteurs indépendants : réduits à sept, ils ne produisaient plus que 8 tonneaux) ; en 1997, la production s’est encore accrue pour atteindre près de 810 tonneaux (dont 5,5 relevant des quatre derniers indépendants). Avec la plus grande exploitation viticole et le plus grand parc non bâti de la commune, le lycée agricole participe aujourd’hui au maintien d’un « poumon vert » dans la partie nord de la métropole bordelaise ». Alain Tridant, Château Dillon, Publication du GA.H.BLE, 1998, p.120.122.

« Aujourd’hui, il reste sur la commune quatre exploitations viti-vinicoles, toutes classées « Haut Médoc cru bourgeois » : Dillon (Lycée Agricole) avec 34 ha, Saint-Ahon (M. le comte de Colbert) avec 24 ha, Grand-Clapeau-Olivier (M. Baudinière) avec 16 ha, Magnol (société Barton & Guestier) avec 15,5 ha », soit 90 ha. [En fait, la 5ème exploitation, celle des vignes de Bel-Air, est gérée par la famille Tessandier, de Macau.]  Alain Tridant, Blanquefort, une histoire de 3 000 ans, Publications du G.A.H.BLE, 1988, p.37.

Et dans une belle envolée lyrique, Raymond Valet conclut ainsi son chapitre « Feuilles d’automne » : « Il nous reste en définitive aux quatre points cardinaux, quatre propriétés produisant quatre vins type bourgeois, quatre vins différents de brillante qualité, ce qui conserve le renom de nos vins récoltés dans notre cité ». « Le château Dillon reste l’un des six derniers crus bourgeois encore produits à Blanquefort, alors que la commune en a compté jusqu’à 33 en 1868.

S’il ne reste que 5 derniers crus bourgeois encore produits à Blanquefort,  la commune en a compté jusqu’à 33 en 1868.

Classement des vins du château Montgiraud en 1932, par exemple 

Adolphe Vuillaume, propriétaire-négociant. Les plantations de vigne rouge sur bon terrain d'argile siliceux avec fond de marne bien encépagé produisaient un vin bouqueté, coloré, généreux, d'appellation bourgeois. Il fut primé à l'exposition de 1900, médaille d'argent. Sa production en moyenne variait de 15 à 18 tonneaux. Rappel : le tonneau est une valeur marchande régionale fixée en 1866 et équivalente à quatre barriques bordelaises de 225 litres, soit 900 litres.

Classement : Cru Bourgeois du Médoc, classé le 13 septembre 1932.
Appellation : Haut-Médoc.
Commune : Blanquefort, Médoc.
Climat océanique.
Couleur : rouge.

Caractéristiques :
- conditions de production du décret d’appellation : densité minimale de plantation : 6 500 pieds/hectare,
- pas de disposition concernant l’irrigation,
- rendement de base : 55 hl/ha,
- titre alcoolémique volumique naturel minimum : 11 %,
- la concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d’enrichissement est autorisée, elle ne peut pas dépasser 15 % du volume du moût de départ.
- titre alcoolémique volumique total maximal après enrichissement : 13 %,
- teneur maximale autorisée en sucre résiduel : 3 g/l,
- élevage au minimum jusqu’au 31 mai de l’année suivant la récolte.
- commercialisation possible à compter du 15 juin.

Source : abcduvin.com. Texte d’Henri Bret.