Le choix d’un prénom

Si, de nos jours, le choix des prénoms est très large, allant des thèmes des diverses communautés et pays jusqu’à une influence médiatique, la gamme des prénoms jusqu’au 20e siècle est issue la plupart du temps du registre biblique et religieux.

Dans nos contrées, jusqu’à la révolution, la pratique courante du choix du prénom du nouveau-né se fait à l’occasion du baptême chrétien et est notifié sur un registre par l’acte de baptême.

De tradition, le premier enfant mâle a pour parrain le grand-père paternel (par défaut, si la personne est décédée, par un oncle côté paternel) et pour marraine la grand-mère maternelle (par défaut, si la personne est décédée, par une tante côté maternel).

Et le premier enfant fille a pour parrain le grand-père maternel (par défaut, si la personne est décédée, par un oncle côté paternel) et pour marraine la grand-mère paternelle (par défaut, si la personne est décédée, par une tante côté maternel).

Ce qui fait qu’il n’est pas rare de trouver par exemple : Anne Pineau, fille d’Anne, petite-fille d’Anne et dont la fille se prénomme Anne ; ou Jean Baquey, fils de Jean, petit-fils de Jean et dont le fils a pour prénom Jean.

Pour les autres enfants, le choix des parrain-marraine se porte sur les grand-oncle-grand-tante, les oncles-tantes, rarement les cousins-cousines. Dans le cas des fratries nombreuses (7 à 10 enfants), les frères-sœurs ainés sont sollicités. Mais la règle veut que l’enfant porte le prénom de sa marraine pour les filles et de son parrain pour les garçons ; ce qui entraine parfois 2, voire 3 enfants d’un couple ayant le même prénom.

Après la révolution, la tradition persiste pour le choix de prénoms de référence religieuse mais sur le registre d’état civil les témoins de naissance ne sont plus les parrain-marraine, mais souvent des voisins sollicités pour attester de la naissance de l’enfant.

Dans nos recherches généalogiques, sur Blanquefort, les prénoms féminins les plus fréquemment rencontrés entre le 16e et 20e siècle sont : Marie, Jeanne, Elisabeth, Marguerite, Anne, Catherine, Madeleine, Louise, Guillaumine, Guillaumette (souvent appelée en famille Mette).

Des prénoms plus rares : Rosalie, Organie, Esther, Philippe, Victorine, Bernardine.

Mais…

6 « Bacquey Marie » entre 1778 et 1818,
4 « Bouey Catherine » entre 1829 et 1860,
8 « Cassy Marie » entre 1788 et 1803.

Les prénoms masculins les plus fréquemment rencontrés entre le 16e et 20e siècle sont : Jean, Pierre, François, Antoine, Barthélémie, Guillaume, Arnaud, Joseph.

Des prénoms plus rares : Vital, Gratien, Zénon, Albéric, Théodule, Prosper.

Mais…

22 « Ferry Jean » entre 1793 et 1839,
11 « Lalande Joseph » entre 1797 et 1901,
9 « Massé Jean » et 7 « Massé Pierre entre 1700 et 1826,
13 « Moreau 13 » entre 1764 et 1878,
23 « Pineau Jean » entre 1785 et 1860,
23 « Pineau Pierre » entre 1769 et 1838,
21 « Tartas Pierre » entre 1784 et 1896,
11 « Tartas Jean » entre 1863 et 1865,
10 « Tartas Robert » entre 1735 et 1840.

Pour la recherche généalogique, si le lien entre enfant et parrain et marraine est souvent utile pour remonter une génération, il faut cependant être très vigilant quand le patronyme et le prénom sont semblables, surtout que parfois, un Jean épouse une Marie dont le frère Jean épouse une Louise, qui est la sœur de Marie…

Tous ces doublons peuvent expliquer l’usage fréquent de chaffres pour distinguer les personnes.

Voir à Blanquefort l’article sur les chaffres dans la catégorie Population / Langue ou à Saint-Aubin-de-Médoc l’article intitulé Les registres de catholicité aux XVIIe et XVIIIe siècle .

Sources : registres paroissiaux et de l’état civil ville de Blanquefort.

Catherine Bret-Lépine, recherches généalogiques aux archives de Blanquefort.