La pharmacie Tiret

M. Tiret a marqué l’histoire de la commune qu’il a découverte en 1948 et qu’il a fréquenté toute sa vie par sa profession de pharmacien au service de la population et son engagement auprès de la paroisse dans l’association Abloc. Nous lui consacrons cet article, agrémenté de photos, rédigé lors d’un entretien chez lui.

Jacques Tiret est né le 1er août 1914 à 5 h de l’après-midi quand le tocsin annonce le début de la guerre de 1914-1918. Son père est parti trois jours plus tard jusqu’en 1918 et sa mère décède de la grippe espagnole en 1918.

Il fait ses débuts de pharmacien à Salignac en 1944 et trouve une pharmacie à acheter à Blanquefort en 1948 : c’est celle de Mme Ménard, pharmacienne diplômée, dont le mari était professeur à la faculté de médecine, qui connut trois lieux successifs dans la même rue Tastet-Girard, la première dans ce qui devint le magasin de journaux, tenue par la famille Gros, puis en face et enfin dans la maison actuelle de M. Tiret.

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Il possédait une voiture, dont l’achat à Libourne avait été facilité, après la guerre, aux commerçants et professions libérales ; c’était une 2CV à deux places et un grand coffre à l’arrière qu’il avait aménagé en y installant deux sièges issus d’un cabriolet.

À cette époque, la rue Tastet-Girard était à double sens, et ne permettait pas le stationnement des véhicules, vu son étroitesse. L’autobus qui reliait le Médoc à Bordeaux passait par cette rue, ce qui permettait aux nombreux blanquefortais qui n’avaient pas de voiture, de venir au centre du village. Par ailleurs, les habitants du Taillan et ceux de Parempuyre qui n’avaient ni médecin, ni pharmacien venaient à Blanquefort.

4-rue-tastet-GirardRue Tastet-Girard 

Plus tard, et parce qu’il devenait difficile de stationner au centre du bourg, et pour dissocier la pharmacie de la maison d’habitation, M. Tiret prospecta pour bâtir un autre local ; recherches près de la gendarmerie, puis vers la pointe Laporte (aujourd’hui urbanisée) et enfin dans une parcelle de M. et Mme de Kherkove en face de Saint-Michel. C’est là que la pharmacie fut construite en 1975, puis vendue à M. Allain en février 1978, pour une retraite bien méritée.

Parmi les souvenirs du Blanquefort d’avant, quelques notes : il y avait des vignes derrière sa maison au Clos. Plusieurs clients parlaient patois. Le cinéma proche de la maison fut démoli par la suite.

Les personnalités dont il se souvient : le docteur Castéra, puis le docteur Albientz, la sage-femme Mme Dumora, les sœurs infirmières de Saint-Michel, le maire M. Duvert, le garde-champêtre Joseph Labat, les cinq gendarmes de l’époque, le curé M. Poncabaré, les commerçants proches, le boucher Racary, l’épicier Bidou, l’électricien M. Cornu…

Des dates marquantes : la grande inondation de 1952 et la chute de neige de 1956 (1 mètre de hauteur), dont il a gardé des photos. Une anecdote à ce sujet : la pharmacie avait été contactée par un représentant pour assurer un dépôt de pellicules photos : le spectacle de la neige ensevelissant Blanquefort fit que le stock fut épuisé en un seul jour…M.Tiret a longtemps participé à l’association paroissiale Abloc.

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Il a vécu dans sa maison, entouré de l’affection des siens.

Phar­ma­cien à Blanque­fort de 1948 à 1979, il est décédé le 3 octobre 2016, à l’âge de 102 ans.

Texte d’Henri Bret.

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