Chateau de Tanaïs 1939 - 1945
Le domaine de Tanaïs de
On sait par des courriers privés qu’en septembre 42, le château n’est pas encore occupé.
En début d’année 1942, il n’y a que quelques châteaux qui se comptent sur les doigts d’une main, qui ne sont pas encore réquisitionnés.
Deux courriers familiaux confirment l’occupation tardive du château, sans doute la dernière à Blanquefort.
Lettre de Roger Delisle à sa sœur Madeleine, du 8 décembre 1941 : « A Tanaïs, il n’y a jamais eu d’Allemands, autrement à Blanquefort, il y en a dans tous les châteaux… »
Lettre de Madeleine Delisle, postée de Tanaïs le 5 septembre 1942, et qui raconte entre autres la préparation des vendanges, avec une troupe de vendangeurs… »
Le maire de Blanquefort certifie que la propriété « Tanaïs » est occupée, depuis la date indiquée, par des Services des Troupes d’occupation qui y effectuent des travaux divers : pose de voies ferrées, canalisations d’eau et d’égouts, édification de baraquements, etc.
Le domaine de Tanaïs est dans ce cas.
Tanaïs est donc occupé par les Allemands très tardivement, en février 1943 et le restera jusqu’à la fin du mois d’août 1944. Travaux pour : 3 550, 17 Fr.
La première occupation est le fait de l’organisation TODT RAD (Reich Arbeits Dienst) 06 790, pour loger le général et son état-major et ils vont rester du 22 février au 31 mai 1943.
Le château est bien sur entièrement meublé. Un état descriptif du château Tanaïs à Blanquefort, réquisitionné le 22 février 1943 de 27 pages est établi par l’architecte du propriétaire Alexandre Garros,10 mars 1943, adressé à
« Je crois me souvenir que ce sont les P… dont le château était partiellement réquisitionné, qui ont envoyé les Allemands à Tanaïs (cadeau empoisonné). C’est l’Organisation TODT qui a investi le château la première et c’est elle qui a construit les maisons dans la forêt. Un jour, l’officier allemand qui occupait le château est venu s’excuser près de mon grand-père pour avoir abîmé un canapé. Quand nous sommes partis, il a fallu aller très vite, on n’a pas emporté grand-chose. On a abandonné par exemple les 2 petites maisons de poupée de ma sœur, ainsi que la mienne, ce qui nous a beaucoup attristé… Je suis allée chez Mlle Danse qui était amie de mes grands-parents. Plus tard, quand j’allais chercher du lait à Tanaïs, j’avais mal au cœur de voir le château occupé. C’étaient de jeunes soldats de Rhénanie avec leurs officiers, très corrects. Un jour, l’officier de l’organisation Todt est venu dire à mon grand-père qu’ils allaient partir et qu’ils seraient remplacés par la Kriegsmarine, et il lui conseillait d’emporter le maximum de choses, mais tout s’est passé très vite là encore et on n’a pu emporter que le minimum d’objets légers, trois fois rien. Mes grands-parents avaient dû choisir entre leur maison d’habitation de Bordeaux que l’armée française voulait réquisitionner et Tanaïs. Ils avaient choisi Tanaïs. Mais quand on leur a pris Tanaïs, ils n’avaient plus de maison et ils ont dû se réfugier chez leurs enfants à Bordeaux. La 3e vague d’occupation a été sans doute la plus terrible, celle des FFI qui ont fini le massacre. On les a vu jeter des verres de vin contre les murs, brûler les restes d’un meuble japonais détruit dont j’ai pu sauver 3 petits panneaux. C’est Amélia qui était la gardienne qui les a mis de côté. Leur capitaine s’appelait, je crois, Laborde Noguès. A la fin de la guerre, l’armée française a racheté la propriété qui n’avait plus beaucoup de valeur, vu la dégradation qu’elle avait subie. Je n’ai jamais voulu la revoir, tellement ça m’a rendu malheureuse. Je me souviens de meubles éventrés dans le jardin, je crois que j’en ai encore des photos que je vous rechercherai. Mon grand-père a caché un ami anglais de l’Intelligence Service avec son fils. Quand ils ont voulu passer la frontière vers l’Espagne, ils ont été arrêtés et fusillés. On l’a accusé de vendre des traverses de chemin de fer pendant la guerre, mais c’était son métier. Mon père n’aimait pas davantage les occupants. Je dois dire aussi qu’après les diverses occupations du château, ce sont des habitants de Caychac qui ont eux aussi pillé ce qui restait. Je pense que la propriété faisait dans les
Je me souviens que quand sa sœur a téléphoné au château pour annoncer à son grand-père la naissance de son enfant, c’est un Allemand qui a répondu. Ça lui a fait un choc !
Les hivers 39.40 et 42.43 ont été assez doux. Je sais que les Allemands ont été surpris de la douceur de celui de février-mars 1943.
Amélia était la nièce d’Alice et Durand qui habitaient la petite maison à l’entrée vers le jardin. Il y avait Marguerite Rojean comme femme de chambre, la cuisinière de mes grands-parents, Amélia son aide, un chauffeur, 2 femmes de chambre de mes grands-parents, une femme de chambre et une cuisinière de mes parents qui les suivaient quand ils se déplaçaient. La famille Delisle au jardin et à la basse-cour, Madeleine qui était lingère, le gardien gérant Durand et Alice, une famille de vachers (une dizaine de vaches…) »
Puis de la fin du mois de mai 1943 jusqu’au départ définitif des troupes occupantes dans la commune blanquefortaise, fin août 1944, ce sont les troupes de
Ordre de réquisition
Document dressé par la mairie de Blanquefort le 30 octobre 1943, concernant la totalité de la propriété dite « Tanaïs » pour les marins allemands de la formation M 47.687 à dater du 31 mai 1943. Le maire de Blanquefort certifie que la propriété « Tanaïs » est occupée, depuis la date indiquée, par des Services des Troupes d’occupation qui y effectuent des travaux divers : pose de voies ferrées, canalisations d’eau et d’égouts, édification de baraquements, etc.
Un second inventaire estimatif des meubles et objets mobiliers du château est établi le 30 juin 1943, de 16 pages, par M.P. Médeville, expert agréé par le Tribunal de Commerce de Bordeaux. Ce document décrit le mobilier de chaque pièce et en particulier les tableaux et objets d’art… Ces pièces font partie d’un dossier de réquisition du château Tanaïs à Blanquefort, ensemble de 12 documents envoyés par M. Léglise, au service départemental des réquisitions allemandes de la préfecture de la Gironde ; y figurent aussi des plans du château, rez-de- chaussée et 1° étage, ainsi que les plans du pavillon. Les échanges de courriers insistent sur les indemnisations en décrivant les lieux et le préjudice subi…
Très peu de réparations sont répertoriées sur le cahier des travaux ; seulement la remise en état d’une canalisation d’eau et une réparation urgente de la pompe.
On sait par une attestation de la mairie de Blanquefort du 20 octobre 1943 que des travaux d’édification de baraquements et la construction d’une voie ferrée et de pistes en béton dans le parc sont engagées.
M. B, voisin de Tanaïs, se souvient de la voie ferrée qui partait de la gravière de Saumos, devenue un étang par la suite, et qui passait par Maurian, Terrefort, Linas et la prairie en bas de Tanaïs.
Malgré un contexte politique et militaire qui devient plus critique pour les troupes allemandes en Europe,
Par contre, nous n’avons trouvé aucun document comme des bons de commande ou des factures portant sur les constructions de ces maisonnettes au nombre de 145 disséminées sous le couvert végétal. La seule preuve trouvée que ce sont bien les Allemands qui ont fait bâtir ce « lotissement » se trouve dans l’acte de vente du domaine de Tanaïs, de Mme et M. Léglise à l’Etat français le 21 décembre 1949, où il est spécifié à la page 5, la renonciation spéciale suivante : « Durant l’occupation, les troupes allemandes ont édifié sur les terrains acquis par l’Etat, de nombreuses et diverses constructions (bâtiments en dur sur fondations et soubassement en ciment, murs en brique, toitures en ardoises)».
Ce que l’on sait, c’est que toutes leurs constructions édifiées par ou pour les Allemands à Blanquefort sont des baraques ou baraquements sur un socle de béton avec des murs en bois et toit d’éverite. A Tanaïs, il va y avoir ce type de construction, proche du château et en plus réparties dans le parc du château, des maisonnettes avec des murs en briques et toit de tuiles. Le luxe ! On trouve encore l’expression de 150 « villas ».
Par ailleurs, nous avons trouvé aux archives municipales de Blanquefort, une estimation des meubles et objets manquants ou détériorés contenus dans les pièces du château Tanaïs à Blanquefort, après la levée de réquisition des Allemands, du 10 octobre 1944 par P. Médeville, décorateur, 9 pages.
La réquisition de sa propriété ne laisse pas M. Léglise indifférent. Nous avons trouvé une importante série d’échanges de courriers entre M. Léglise,
On retrouve dans différents études faites sur Tanaïs, comme par exemple le travail de Bernard Meynier, en septembre 1995 portant sur l’« acquisition de l’ancien camp militaire de Tanaïs », les observations suivantes : 145 bâtiments furent construits pour constituer la base de repos des personnels militaires. Elle était rattachée à la base des sous-marins de l’Atlantique. L’essentiel de ces travaux de construction : maisons, infrastructures, station d’épuration, réseaux d’eau, d’électricité, de gaz, routes en béton, cantines, bâtiments logistiques furent réalisées par la population réquisitionnée. 1 200 hommes pouvaient y être accueillis ».
Né en
3 maçons de Blanquefort ont été requis pour travailler à Tanaïs : Gilbert Pineaud, Raganeau et Robert Fort, et en partie aussi Louis Bos (patte à canard).
« Mon mari avait 24 ans et il était électricien chez Clemençon, une boite de Paris, qui avait une agence à Bordeaux, et a travaillé au mois de juin 1944 à Tanaïs à la construction de maisons pour la marine italienne et leurs familles. C’étaient des maisons de 2 chambres avec cuisine et salle de bain, en dur. De nombreux corps de métiers y travaillaient, il y avait beaucoup de monde. Il fallait 4 jours et demi pour en faire une. »
Au départ des troupes allemandes à la fin du mois d’août 1944, le domaine est réinvesti jusqu’au 5 octobre 1944, par une occupation « sauvage » du groupe de FFI qui partent ensuite à Dulamon…
Après, il est occupé par l’armée française :
- ordre de réquisition n° 1524 du 1 octobre 1944 du Général Commandant la 18° Région pour la propriété dite Tanaïs à Blanquefort pour le Bataillon Mixte Marocain. Signé du Président de la délégation Spéciale de Blanquefort, Duvert.
- ordre de réquisition n°1571 du 5 octobre 1944, du général Commandant la 18° Région pour logement d’officiers du Bataillon Mixte Marocain Brigade Carnot, pour le château Tanaïs et ses dépendances (pavillon meublé et garage). Signé du Président de la délégation Spéciale de Blanquefort, Duvert le 20 octobre 1944.
On possède ensuite des documents qui jalonnent la transformation lente de Tanaïs en camp à vocation militaire par occupations successives :
La réquisition est maintenue jusqu’au 26 février 1947 pour l’armée de terre (4°ERT) et sa compagnie d’instruction : « réquisition de
M. Léglise et sa famille ne veulent plus revenir à Tanaïs. L’État français, le 21 décembre 1949, va acheter le domaine pour le compte de l’armée.
Dans l’acte de vente, il est spécifié qu’ «ils se réservent aussi le droit d’occuper les chais du château jusqu’à la fin avril 1950 pour leur permettre de soigner les vins de la récolte de 1949 qui y sont entreposés et la servitude de passage sur l’allée d’accès au château. »
« Son mari était militaire à Tanaïs de 1946 à 1949. Elle l’a connu dans le tram… Il se souvient que les maisons du bois de Tanaïs n’étaient pas finies quand il est arrivé, mais ne sait pas exactement qui les a commencées. On lui a dit que c’était pour le camp de repos des marins de
« Certaines maisons ont été finies après le départ des Allemands par mon oncle Louis Bos, le train formait des engagés pour partir en Indochine. »
« Les Allemands ont fait construire un camp de repos pour les sous-mariniers (ne se souvient pas des dates). Les arbres servaient à camoufler les maisons. La grave était acheminée depuis Saumos (la gravière est restée longtemps en eau) par wagonnets Decauville : la ligne devait passer par Maurian, lotissement actuel Terrefort à Caychac, Linas et la prairie du bas de Tanaïs. C’était Bidon qui continuait à travailler sur la propriété du temps des Allemands. Les Léglise ont continué à récolter du vin jusqu’en 1951 ou 52, avant de vendre la vigne aux Baudinière (qui l’ont arrachée par la suite). Le Clapeau n’a pas été occupé par les Allemands, mais il y a eu des réquisitions de lait…
Je me souviens qu’ils laissaient les vélos chez le grand-père Bret, forgeron, quand ils allaient à Bordeaux.
« Les Allemands ont occupé les belles maisons, les maisons bourgeoises (Fay, Bougès à Caychac… Il y avait aussi des baraquements allemands au château Campot dan la garenne de Lureau avec des sentinelles devant dans leurs guérites. A Tanaïs, M. Léglise avait une belle propriété parfaitement clôturée, personne n’y entrait, et quand les Allemands l’ont occupé ça a été pareil. Ils ont tout pris, les officiers logeaient dans le château. Un petit train Decauville allait jusqu’à la gare et emmenait des marchandises pour eux. Il passait à travers Linas, Maurian… Ils ont construit des pistes cimentées, ont installé le tout à l’égout et l’eau courante. Il n’y avait pas beaucoup de maisons qui avaient l’eau à cette époque. Ma mère avait des jardins plus loin dans la lande, elle cultivait des petits pois qu’elle allait vendre aux Capucins. Certains jours d’exercice (ils jouaient à la petite guerre), ils nous empêchaient de passer pour aller travailler dans nos terres et nous faisaient comprendre de revenir le lendemain. On n’a jamais eu peur des Allemands, on n’a jamais eu d’histoires avec eux : ils aimaient beaucoup les tomates ».
Témoignages
« J’ai bien connu M. Christophe Bernasconi qui avait une soixantaine d’années en 1952-53 et qui a participé à la construction du camp en tant que chef de chantier réquisitionné pendant la guerre. Je me souviens aussi que des Tirailleurs Algériens ont habité dans le camp au début des années 50 et qu’ils ont été remplacés par le service du Train. Mon père me racontait que le camp de Tanaïs avait été habité par les Américains pendant la guerre de 14-18. »
« J’ai participé en tant que jeune électricien à la construction des maisons en 1944-45 quand je travaillais pour
« Voici mon certificat de travail dans l’entreprise Clemençon 23 rue Lamartine Paris du 7 juillet 1944 au 16 août 1944. Je me souviens avoir travaillé dans les bois de Tanaïs à faire des maisons légères pour les sous-mariniers italiens et leurs familles, de la base sous-marine. A la fin de la guerre, elles n’étaient pas finies et n’ont jamais occupées, la fin de la guerre est arrivée avant leur occupation. J’ai 86 ans et avait 24 ans à l’époque des faits. »
M. Richard : a été militaire au 154° Régiment du Train. Sait par son père que
M. Christian Duluc a connu un monsieur qui vivait à Saint-Jean-d’Illac dans les années 60 et qui lui a raconté avoir travaillé en tant qu’électricien réquisitionné dans le cadre du STO à
M. Chastang (Saint-Médard) : habitait la villa Belver en 1951 quand il était au GT 509.
M. Michel Laborde a habité à Tanaïs en 1956-57 puis, en 1959-60. Il a des photos qu’il recherche et nous fera passer dès qu’il les aura retrouvées. A entendu parler de sous-mariniers italiens au repos à Eysines (près de l’actuel Lycée professionnel). En fait, il s’agit de sous-mariniers allemands… Sur le camp, qu’il a connu avec sa femme et ses enfants, (loin des commerces…) dit que la place d’armes se situait en bas, après l’étang, avant la chaumière, autour d’un monument en longueur orné d’écussons des régiments, on y levait les couleurs, on y faisait les prises d’armes, les défilés… devant la piste FRAC, se situait au carrefour de pistes… Rien sur la guerre… Souhaiterait revoir Tanaïs…
M. Robert Chatefaut (né le 10 septembre 1934) se souvient avoir vu des Allemands prisonniers en 1945-1946 et a vu la construction du Monument dans le camp. Appartenait au GT 507.
M. Jean-François Lauga a vécu à Tanaïs du 5 novembre 1962 jusqu’en janvier 1963, date de son départ pour l’Algérie. Il se souvient des villas qui avaient quatre pièces chacune et au milieu desquelles trônait un gros poêle à bois circulaire en fonte. L’hiver ayant été particulièrement rude cette année-là (- 18 ° C), il leur arrivait de carrément monter sur le poêle afin de se réchauffer et aussi pour casser le cuir des brodequins trop rigides ! Les maisons étaient peintes en blanc.
M. Lescos (ferronnier d’art au 88, rue de Linas à Caychac) venait chez son grand-père pendant la guerre et se souvient que les maisons existaient mais que leur toiture était recouverte d’éverite et non pas de tuiles. Il se souvient avoir vu les Allemands remplir leurs casques avec les mûres ramassées sur les ronces qui bordaient le chemin menant à l’entrée du camp. Après la guerre, il a récupéré quelques petits souvenirs (douilles, casques, etc.) et se souvient que dans les maisons, il y avait de gros poêles en carrelage vert et que certains ont été volés.
Documents
Etat descriptif du château Tanaïs à Blanquefort, réquisitionné le 22 février 1943, 27 pages, par l’architecte du propriétaire Alexandre Garros.10 mars 1943, adressé à la Préfecture de Gironde.
10.10.1944 : un état des lieux de 9 pages est dressé après la levée de réquisition par M. Médeville qui rappelle l’inventaire du 30.06.1943 (en présence du propriétaire et du représentant du maire).
Inventaire estimatif des meubles et objets mobiliers… du 30.06.1943, de 16 pages, de M.P. Médeville, expert agréé par le Tribunal de Commerce de Bordeaux. Ce document décrit le mobilier de chaque pièce et en particulier les tableaux et objets d’art…
Ces pièces font partie d’un dossier de réquisition du château Tanaïs à Blanquefort, ensemble de 12 documents envoyés par M. Léglise, au service départemental des réquisitions allemandes de la préfecture de
Par ailleurs, les archives municipales de Blanquefort détiennent les documents suivants : une estimation des meubles et objets manquants ou détériorés contenus dans les pièces du château Tanaïs à Blanquefort, après la levée de réquisition des Allemands, du 10.10.1944, par P. Médeville, décorateur, 9 pages.
Catherine Bret-Lépine et Henri Bret, Années sombres à Blanquefort et ses environs1939-1945, Publications du G.A.H.BLE, 2009.