Domaine Bel-Air
Il fut construit au XVIIIe siècle ; situé à l’extrémité septentrionale de la commune, sur la route vers Parempuyre. Il en subsiste actuellement une partie ; à l’origine, fief dépendant de la maison noble du Luc, il appartint notamment aux familles Dasvin de Boismorin, à qui il a longtemps appartenu, Bechade (créateur de l’élevage des sangsues dans
C'était un long corps-de-logis flanqué de deux petits pavillons, en avant desquels s'avançaient deux rangées de servitudes. Ce corps-de-logis a été démoli et il ne reste plus que les servitudes qui forment deux ailes séparées par une cour entourée de murailles. Ce château, après être passé par plusieurs mains, fut acheté par M. Béchade, le créateur de l'élevage des sangsues dans la Gironde, mort en 1866 ; il est aujourd'hui [1867] à un de ses fils. Sa situation domine la plaine de Parempuyre, et il avoisine le chemin de fer du Médoc ; il est entouré d'un vignoble que le « Producteur » classait autrefois « comme le cru supérieur de la commune de Blanquefort. » Il récoltait alors de 15 à 20 tonneaux de vin rouge ; mais depuis, ses vignes ont été augmentées, et il a récolté, en 1866, 40 tonneaux. Le château de Belair est isolé dans ses vignes ; il n'y a autour ni allées, ni pièces d’eaux, ni parterres, rien de ce qui se trouve d’habitude autour des châteaux ; l’édifice lui-même ressemble de loin à une ferme, à une grande exploitation agricole.
Il est propriété de M. Sibrac, qui l’a acheté en 1934 à De Perry. Tout le vaste plateau du côté gauche de la route était une plantation de vin rouge, on y récoltait un vin de haute qualité très bouqueté et velouté, très près de la qualité du Haut-Clapeau, faisant une excellente bouteille. On y faisait une halte lors des Rogations. Une partie des terres a été réquisitionnée par les troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, les vignes sont exploitées par la famille Tessandier, de Macau.
Le chemin de Bel-Air est dessiné sur la carte de Belleyme en 1761, il rejoint Parempuyre en traversant le village de ce lieu-dit qui compte dix maisons et trente-six habitants au recensement de 1820.
Origine du nom : Bel èrm, c'est-à-dire grand espace en friche ; bel/beth peut avoir le sens de « gros, imposant » et un èrm est un espace vide et désolé. Actuellement, zone de gravières.
Bibliographie :
- Archives municipales,
- Edouard Guillon, Les châteaux historiques et viticoles de la Gironde avec la description des communes, la nature de leurs vins et la désignation des principaux crus par Edouard Guillon, 1867, chez Coderc, Degréteau et Poujol, Maison Lafargue, 28 rue du Pas Saint-Georges, Bordeaux, p.35-36,
- Raymond Valet, Feuillets d’une mémoire, G.A.H.BLE, 1984, p.43,
- Blanquefort, rues et lieux-dits, Publications du G.A.H.BLE, 1996, p.11,
- Catherine Bret-Lépine et Henri Bret, Années sombres à Blanquefort et dans ses environs 1939-1945, Publications du G.A.H.BLE, 2009, p.258.