Domaine de Campot
Historique
La carte de Belleyme signale près du village de Queychac l'existence d'une demeure importante appelée « Campaut ».
L'histoire des origines anciennes de ce domaine s'arrête à ce renseignement puisque ce n'est que vers 1874 que les « Statistiques générales » informent que le domaine de Campot appartient à un M. Chauvot. Ce M. Chauvot est peut-être le même ou un parent du propriétaire du domaine de Clapeau mentionné par E. Guillon (qui ne parle pas de Campot), et aussi, peut-être, un parent de Henry Chauvot, avocat, époux d'Isabelle Thélésia Seignouret, la fille de François Seignouret propriétaire de Terrefort. Le domaine appartient ensuite à une famille Lureau, et par héritage, à la famille du Verdier. La carte postale ancienne montre la façade est de la demeure, sur laquelle une marquise abrite l'escalier d'entrée. Un petit pavillon habillé d'ardoises émerge de la toiture ; cette construction rapportée contenait un bureau, elle a été supprimée dans les années 1960.
Description
Situation et composition : le domaine de Campot à Cachac jouxte la propriété du château Cambon. Le corps de logis reçoit en retour d'équerre, au sud, un bâtiment d'exploitation qui, avec un mur d'enclos, limite une cour. Derrière la demeure, vers l'ouest, s'étend un vaste parc planté de cèdres du Liban et de séquoias.
Matériaux et leur mise en œuvre : pierres calcaires et tuiles mécaniques.
La demeure
A- Parti général : corps de bâtiment rectangulaire comprenant un sous-sol, un niveau d'habitation et des greniers.
B- Elévations extérieures :
Façade antérieure : Elle donne sur une cour et s'élève sur trois niveaux le premier est un sous-sol auquel on accède par une porte aménagée sous l’escalier. L'entrée principale est au deuxième niveau qui est un rez-de-chaussée surélevé. Une porte cintrée avec une fenêtre, de part et d'autre, forme une travée centrale limitée par des chaînes à bossage. L'escalier est en fer à cheval à une volée. Les autres travées sont formées par une fenêtre surmontée de l'ouverture carrée du troisième niveau. Evoquant un étage attique, ce niveau, souligné par une moulure, abrite des greniers.
Façade postérieure : semblable à la façade antérieure.
Couverture : toit à deux versants en tuiles.
Distribution intérieure : le sous-sol est un chai pouvant contenir un nombre important de barriques. L'étage d'habitation est composé de chambres et de pièces de séjour disposées en enfilade.
Les greniers sont hauts et vastes.
Note de synthèse : Bien que les souvenirs et les archives n'aient pas gardé beaucoup de traces de cette demeure, elle pourrait cependant avoir été construite vers le milieu du XVIIIe siècle. La carte de Belleyme figure une propriété bâtie au milieu des vignes ; la vocation viticole de Campot est assurée par les chais aménagés sous le logis. Le mur de clôture porte, gravée, la date de 1740 surmontée d'une croix pattée. Il était percé de larges ouvertures cintrées destinées au passage des charrettes portant les barriques. Ces ouvertures donnaient directement accès aux bâtiments contigus à la demeure et abritant les cuves.
L'aspect général de la construction est rustique en plusieurs sens du terme : l'appareil utilisé est irrégulier, renforcé par des jambes et recouvert d'un épais crépi. Le décor architectural des façades est des plus simples. Les greniers sont vastes, propices aux réserves obligatoires pour un domaine assez isolé. Cette rusticité, qu'une agrafe sculptée au dessus de la porte d'entrée aurait pu défier, est, surtout à cause de l'appareillage, gage d'une construction ancienne.
Source : Châteaux et maisons de campagne de Blanquefort, mémoire de maitrise de Bertrand Charneau, Université de Bordeaux III, 1984.
Compléments
Construit en 1740 en même temps que le château Cambon, cette demeure a peu subi de transformations. On l’appelle « la faisanderie », les deux propriétés communiquant par un portail dans la rue de Tanaïs qui était à l’époque un chemin vicinal. Une rue porte le nom de la propriété.
Le nom de Campot viendrait du campement de troupes anglaises en 1815. Le domaine comportait
L’entrée de la demeure se fait par un petit perron dont une partie des balustrades en fer forgé est d’origine. On accède à la cuisine par un petit escalier de bois où l’on découvre un évier creusé dans un seul bloc de pierre et un four collé contre la cheminée. La cave voutée en sous-sol servait de chai, elle mesure 525 mètres².
Dans le parc fortement amputé pour construire des lotissements, deux puits et une réserve d’eau justifient l’emplacement de la maison construite près des sources. 5 cèdres du Liban de
Plusieurs propriétaires s’y sont succédé. Propriété de la famille Lureau, puis par héritage de la famille du Verdier, ce bien appartient aujourd'hui à M. Petges qui l’a restauré.
Le domaine avant restauration, photos du propriétaire M. Petges en 1996.
Le domaine après restauration.
Le château et son parc ont été réquisitionnés par les troupes allemandes à partir du 26 mai 1943 jusqu’à la Libération.
Source : Blanquefort, rues et lieux-dits, Publications du G.A.H.BLE, 1996, p.19, Catherine Bret-Lépine et Henri Bret, Années sombres à Blanquefort et dans ses environs 1939-1945, Publications du G.A.H.BLE, 2009, p.254-255.