La vie de Jean Thevenard
Le 13 janvier 1750 à Eysines, Jean Thévenard, charpentier de navires à Bordeaux, épouse Marguerite Viremaignan. Leurs conventions de mariage ont été réglées par un contrat passé le 21 février 1748 chez Maître Dominique Berninet, notaire à Blanquefort. L’époux est fils de feu Jean Thévenard de la paroisse Saint Michel de Bordeaux et de Marie Minvielle ; il est assisté de Jean Taudin, son frère utérin. L’épouse est fille de Guilhem Viremaignan, vigneron, et de Jeanne Cazeaux d’Eysines où elle est née vers 1716 ; elle est assistée de Mathieu, Marie et Catherine ses frère et sœurs.
S’il leur faut près de deux ans après le contrat pour se marier (délai qui peut paraître long pour l’époque), elle se trouve très vite enceinte et accouche le 27 octobre 1750 à Eysines. Elle décède le jour même. Jean Thévenard confie le nouveau-né à sa belle sœur Jeanne Mercey (épouse de Mathieu Viremaignan) qui l’alimente au sein quelques jours et le met en nourrice chez « la femme Lafaveur » au Taillan. Jean Thévenard, père de l’enfant, ne trouvant pas d'ouvrage dans son métier, Mathieu Viremaignan le nourrit pendant trois mois et lui donne « quelque argent pour vaquer à ses affaires » jusqu’à ce qu’il s'embarque pour la Louisianne.
Au début de 1773, Mathieu Viremaignan est malade et, « dans l’incertitude que Dieu l’appelle de cette maladie », il décide de régler sa situation vis à vis de son neveu chez Maître Pierre Berninet, notaire à Blanquefort. Il y a quelques années, il a appris la mort de Jean Thévenard qui laissait certaines sommes gagnées à la navigation. Il s’était alors fait déclarer tuteur de l’enfant et a réussi, vers 1769, à entrer en possession des 1700 livres de l’héritage. Il dresse l’état des dépenses qu’il a dû engager. Il a :
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payé l’enterrement de sa sœur,
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payé le nourrissage de son neveu 19 mois,
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fourni de la nourriture et de l’argent au défunt,
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pris chez lui son neveu à sa sortie de nourrice (il resta malade pendant huit à neuf ans d’une diarrhée à le tenir mailloté),
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éduqué, nourri et entretenu de toutes choses nécessaires son neveu et lui a appris à travailler,
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payé les rentes et exporte de son peu de bien.
Il estime, en accord avec son neveu, à 850 livres les frais engagés.
Il décède dans les jours qui suivent.
Recherches et Texte de Michel Baron.