D’où la rue du Moulin-à-vent tire-t-elle son nom ?

Grâce à la Jalle, la paroisse d’Eysines était bien dotée en moulins-à-eau, appartenant pour la plupart à des ordres religieux ou à de riches propriétaires, ils étaient affermés à des meuniers.

Est-ce pour affirmer sa réussite que Guillaume Ponson « Guillaumet » décide de faire construire un moulin à vent ? Il entreprend les démarches auprès de la Jurade de Bordeaux qui publie, le 26 septembre 1749, une Ordonnance l’autorisant à construire un moulin « dans un circuit d’environ 48 ou 50 pieds de son four ».

Guillaume Ponson habite au bourg d’Eysines au « Mayne de Balac » un ensemble comprenant une maison à étage, une vieille masure, un jardin, une place, un puits et une pièce de vigne situé entre la grand-rue (avenue de la Libération) à l’ouest et le ronteau de Cap de haut à l’est (impasse Lahari) ; son voisin au nord est son frère Arnaud, au sud on trouve en 1737 « Jean Lescoutra, Jean Pagan, Jacques Béziat et les héritiers de Pierre Faugas » et en 1767 « les héritiers de Faugas et de Jacques Béziat ». On reste en famille car Marguerite Ponson épouse d’Arnaud Faugas a eu un fils prénommé Pierre et Jeanne Ponson, sa sœur, épouse de Pierre Béziat a eu un Jacques.

Plan-Mayne-de-Balac-famille-Ponson

Le 2 novembre 1750, il passe chez Maître  D. Berninet un contrat aux termes duquel il donne à son frère Arnaud une pièce de vigne à la Biblanque et reçoit en échange deux pièces de vigne en un tenant à Cap de haut.

Le 27 juin 1751, Guillaume Ponson, marchand au bourg d’Eysines, fait construire un moulin à Cap de haut près de sa maison.

Lors du partage des biens de Guillaume Ponson, le 25 juillet 1767, le moulin et le four reviennent à Jacques, le fils aîné.

Au partage du 24 messidor an 3 (12 juillet 1795), le moulin échoit à Guillaume. Celui-ci est boulanger à Bordeaux, il décide de s’en séparer et passe, le 24 thermidor an 3 (11 août 1795), un marché avec Pierre Lacaze, meunier à Eysines, par lequel Guillaume cède tous les matériaux qui constituent le moulin ainsi qu’un noyer qui est près du moulin, Pierre Lacaze s’engage dans un délai d’un an à démolir le moulin, à évacuer les matériaux et à livrer des bûches de pin dans la boulangerie d’Eysines.

Il ne reste qu’à trouver l’emplacement exact de ce moulin sur le plan. Si la distance de 50 pieds (15 mètres environ) a été respectée, le moulin se trouvait au nord du R de « ronteau de Cap de Haut », peut-être était-il un peu plus loin pour profiter d’une altitude plus élevée. En aucun cas, il ne pouvait se situer au sud du ronteau, domaine de la maison de Bois-Salut.

Recherches et Texte de Michel Baron.