La maison noble de Bussac

 

Fouilles sur le chantier V.D.N.O. (Voie de Dégagement Nord-Ouest), responsable des fouilles : Luc Wozny 39 bis av. de la Libération 33380 Biganos 05 57 70 66 63. Notes du 20 juillet 2002 sur les résultats des fouilles.

La vallée de la Jalle

Entre le Thil et Bussaguet la Jalle se divise en deux bras, sa vallée s’élargit en une zone marécageuse plus ou moins large qui constitue un obstacle naturel au franchissement vers le Médoc.

La carte de Masse (édition en couleurs de la Bibliothèque municipale de Bordeaux), met bien en évidence la largeur des marécages à traverser avec la situation particulière de Jallepont où ces marais n’existent pas. Sur cette carte, Cardonne désigne la propriété de Cantinolle.

Le grand chemin de Bordeaux à Soulac ou Lebade.

L’existence d’un « grand chemin » entre Bordeaux et Soulac est avérée. Les opinions divergent sur son ancienneté et sur son tracé exact.

Il est cependant établi qu’il partait de la Porte Médoque et qu’il suivait le tracé de la rue Fondaudège puis de l’avenue d’Eysines (terriers de Saint-Seurin). Dans sa traversée d’Eysines, de nombreux actes notariés s’y réfèrent pour les confronts des terrains ; son tracé est, à quelques remaniements près, celui de l’actuelle avenue du Taillan. Ce grand chemin ou « Lebade » aurait alors franchi la Jalle à Jallepont (ce moulin est cité dans la Philipine en 1295).

La maison noble de Bussac

Bussac fut d’abord une seigneurie étroitement associée à celle du Thil et parfois à celle de Tyran. (En 1377, Bernard d’Albret est seigneur de Bussac et de Tyran, en 1441 Bernard Angevin est seigneur du Thil, de Tyran et de Bussac). Par le mariage de Jean de Durfort avec Jeanne Angevin, Bussac se trouve liée à la seigneurie de Blanquefort.

Située dans le territoire de la Jurade de Bordeaux, cette seigneurie est ramenée au statut de Maison noble. Au XVIIe siècle, elle appartient toujours aux Destignol de Lancre (acte du 23 juillet 1738, 3E 10841).

Un bourdieu à Bussac ? J’ai retrouvé dans des notes dont j’ignore l’origine la référence à un sous seing privé du 25 février 1719 concernant la vente par Pierre Croizillac à Baudry, bourgeois de Bordeaux, du bourdieu de Bussac. Ceci n’est pas cohérent avec le maintien de Bussac dans les mains de la famille de Lancre jusqu’en 1738 au moins.
Un bourdieu aurait-il existé en même temps que la maison noble du même nom ?
Le 20 août 1784, sous la côte C 2313 aux Archives départementales de la Gironde on trouve une reconnaissance du bourdieu de Bussac par Marc Dupuy, héritier de Jean Gaspiet.

Un village à Bussac ? Dans le Livre des Bouillons, on trouve à la date du 15 août 1322,  un article selon lequel les receveurs des confréries d’Eysines déclarent que leur paroisse doit à la ville de Bordeaux, à raison du droit de bian, la somme de 14 livres 10 sous. On relève comme receveurs : « Arnaud deu Tastar d’Aysinas, Pey Fau dau Bigan, N. de Treyssan de Bussac, W. de la Horest, P. Maurin de Halhan, Johan Boneu de Las Commas de la parropia d’Ayzinas ».
Chacun des villages connus d’Eysines est cité : Lescombes, le Vigean, la Forêt et le Haillan. il y a aussi Bussac qui pourrait avoir constitué un village oublié.

La proximité de Gleyses. Le nom de Gleyses désigne la dernière croupe avant la vallée de la jalle. Le toponyme lui-même intrigue : si la présence d’une ancienne église semble exclue, ce nom peut évoquer une ancienne construction en « dur ». On y a découvert au XIXe siècle un tumulus dont le mobilier funéraire contenait une hallebarde de bronze.

 

Directions de recherches.

Je vais exploiter l’état des sections du cadastre de 1811 pour essayer de délimiter l’ex-maison noble de Bussac et le bourdieu du même nom.
Les noms des propriétaires renverront peut-être à des familles protestantes, ce qui justifierait des sépultures en dehors du cimetière.
Le terrier n° 554 concerne Bussac en 1525 et 1532 ; il doit dépasser mes capacités de lecture mais pourrait révéler l’existence du village de Bussac.

 

Texte de Michel Baron.