Le vignoble
De 1855 à 1860, M. Jacques Causse est propriétaire du domaine. Dans « l’Annuaire de l’Institut des provinces, des société savantes et des congrès scientifiques de 1859 », il est précisé que les vignes étaient dans un état pitoyable et que son premier travail est de « réparer les vignes et d’en drainer une partie, il a été l’un des propagateurs du soufrage ».
En 1874 le vignoble est présenté en ces termes dans le livre des « Statistique Générale de la Gironde » d’Edouard Féret :
« Le château Sénéjac, autrefois chef-lieu d’une baronnie, est entouré d’un domaine de 160 hect., où l’on trouve les terrains les plus variés. Son vignoble, en voie d’agrandissement, occupe 60 hect., dont un peu plus de la moitié est en plein rapport ; il offre généralement un sol silico-graveleux sur fond d’argile, jaune ou bleuâtre, souvent mêlé de graviers, très propice à la culture des cabernets, cépages que le propriétaire a généralisés dans ce cru, et par la multiplication desquels il a considérablement amélioré la qualité de ses vins, aujourd’hui très recherchés… »
Quelques chiffres sur la production au XIXe siècle :
1824 : M. Baour succède à M. Chatard. La production est de 35 à 50 tonneaux. Comme pour le château Malleret le vin est expédié principalement en Hollande et il est connu comme « Vin de Ludon ».
1871 : La production de 80 à 100 tonneaux porte le nom « Château Sénéjac », le propriétaire est M. de Guigné.
1874 : La récolte fournit 80 tonneaux.
1898 : 120 tonneaux sont produits.
En 2024, le vignoble s’étend sur 41 hectares. Les cépages sont les suivants : Cabernet-Sauvignon 54%, Merlot 32%, Cabernet-Franc 10%, Petit-Verdot 4%. Les vins commercialisés sont classés en Haut-Médoc et sont les suivants :
- Château Sénéjac
- Second vin de Château Sénéjac
- Comte de Sénéjac
- Artigues de Sénéjac
- Petit Sénéjac.
Vignoble novembre 2018 – Photos A. Mora
Des essais agricoles
M. Jacques Causse ne se contente pas de remettre les vignes en état, il introduit de nouvelles cultures et notamment le sorgho.
Le journal « L’Industrie » du 7 octobre 1858 rapporte que « la Société d’Agriculture a décerné à M. Causse, propriétaire à Sénéjac, la récompense promise par son programme au cultivateur qui aurait le mieux réussi dans cette nouvelle et importante culture. Nous avons nous mêmes examiné le magnifique champ à sorgho présenté au concours par M. Causse, et nous avons été frappés, ainsi que nos honorables collègues, de la vigueur de sa végétation dans un moment où la sécheresse faisait la désolation de nos agriculteurs. M. Causse a commencé à cultiver le sorgho en 1857, sur une étendue de 4 hectares qui avaient été précédemment en prairies ..] [… ce produit a été divisé en deux parties : l’une destinée à la chaudière, a fourni des sirops de 20 à 26 degrés, l’autre a été employée comme fourrage. La chaudière n’a donné aucun bénéfice par suite de la baisse des alcools ; aussi, la petite usine de M. Causse cessera-t-elle de fonctionner jusqu’au retour de circonstances qui lui soient plus favorables. »
En 1859 « l’Annuaire de l’Institut des provinces, des sociétés savantes et congrès scientifiques » rend compte de la présentation de M. Ivoy père sous le titre « Observations sur quelques perfectionnements apportés dans la culture des landes et notamment sur des introductions d’animaux et de plantes exotiques dans une commune des landes du Médoc ».
Dans cet exposé M. Ivoy présente les innovations de Jacques Causse dans l’élevage. Elles concernent les vaches, les brebis, les porcs, les volailles ainsi que la pisciculture. Il introduit des œufs fécondés de saumon du Rhin et des écrevisses venant de la Meuse dans les pièces d’eau alimentées par la source de la propriété.
Il construit de nouvelles étables et restaure les anciennes.
Par l’Atelier Histoire du Pian
Sources : Extrait du livre « Le Pian Médoc raconté à ses habitants…Et autres curieux ! » et Site du château de Sénéjac.