Les moulins à eau du Pian-Médoc

Sur la commune du Pian-Médoc il existe un moulin à eau bien identifié et toujours existant le « Moulin de Boucheau » dont l’orthographe a évolué au fil du temps : « Bouchey et Bouchy ». Un autre moulin, le moulin de « Janet » dont l’existence est avérée dans le quartier de Sénéjac mais l’emplacement précis reste à déterminer.

Le Moulin de Boucheau 

Propriété de M. et Mme Le Blanc (qui ont mis à notre disposirion les recherches qu'ils ont effectuées), il est situé sur le ruisseau de l’Ayguelongue qui rejoint la Jalle de Ludon, perpendiculairement à la route descendant de l’église vers le centre du Pian, après le pont éponyme et au début de l’allée Montesquieu. Il s’agit d’un grand bâtiment rectangulaire, en pierre de calcaire, le toit est en tuile creuse. Le moulin proprement dit a été restauré par les propriétaires actuels, remis en état pour effectuer des démonstrations. Le bief, les vannes, les écluses sont toujours en place.

Les premières mentions du moulin datent de 1421. Le moulin est confié aux habitants du Pian afin de leur fournir la farine nécessaire à la confection de leur pain. En 1575, il est propriété de M. de Signac, avocat à la cour. Lors de sa vente en 1737, il appartient au seigneur Charles Mathurin de Vincens, père de Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous. Le moulin a été successivement propriété des familles Négreau, Létu … ancêtres des propriétaires actuels. Sur certaines cartes le moulin est dénommé « Moulin de Létu ».

Initialement, le bâtiment abrite le moulin et la chambre du meunier. Au sud se trouve une grange. Il est entouré d’un parc, d’un jardin et de terres labourables. Plusieurs extensions sont construites jusque dans les années 1900. Les travaux les plus importants ont lieu en 1827 et concernent le chai, le cuvier et la chambre. A côté de leur activité de meunier, certains propriétaires ont développé une activité de vigneron.

En 1855 une activité d’élevage de sangsues est autorisée avec une prise d’eau sur l’Ayguelongue pour alimenter un bassin.

 

 

Le Moulin de Janet

En ce qui concerne le moulin de Janet, son existence est confirmée lors de la mise en place en 1847 d’un registre auprès de la population dans le but d’établir un règlement hydraulique.

Après les travaux demandés, le niveau d’eau s’avère insuffisant et M. Eyquem écrit lui-même en 1850 qu’il a arrêté de le faire fonctionner et qu’il s’apprête à le démolir. En 1861, le moulin n’existe plus.

Où se trouvait ce moulin ?

Le lieu-dit indiqué « Sénéjac » est un peu vague. Car ce lieu-dit s’étend entre la route du Verdon et la route d’Arsac. Les questions posées ici et là n’apportent pas de réponse. Jusqu’au jour où ! Un randonneur nous informe qu’il a trouvé des maçonneries sur la jalle de l’Ayguelongue pouvant correspondre à celles du moulin de Janet. A l’automne dernier, nous nous sommes rendus sur les lieux et avons identifié, dans un coude de la jalle, des ruines de fondations et, sur le côté, un déversoir. A la lecture des cartes Napoléoniennes de 1843, un moulin est indiqué sur la jalle mais à un autre endroit. Le mystère reste entier.

Conclusion

Un moulin avec une bien courte existence qui n’a, à priori laissé aucune trace, contrairement au moulin de Boucheau attesté dès la fin du Moyen Âge. Son activité aurait perduré jusqu’en 1935. Il a heureusement été restauré et sauvé de l’oubli.

 

Par l’Atelier Histoire du Pian

Moulin-a-eau-du-boucheau-interieur

Moulin du Boucheau intérieur

Moulin-a-eau-du-boucheau-exterieur-arriere

Moulin du Boucheau extérieur vue arrière

 

Pour compléter, sur le site de "Patrimoine et inventaire de Nouvelle Aquitaine" figure le moulin à eau du Boucheau, dossier de Florian Grollemund.