Le Hameau de Beaulieu

Un exemple d’urbanisation au début du XXe siècle ou Comment le Conseil Municipal décide de lotir un lieu dénommé « Moules ».

Nous sommes en 1930, la population du Pian-Médoc est inférieure à 1000 habitants. Le seul hameau le long de la route départementale D1 (Le Taillan-Médoc-Castelnau en Médoc) est Louens.

Le conseil municipal par sa délibération du 16 mars 1930 « est favorable à la création d’un petit village dans ce coin désert et décide de faire lotir la partie communale qui va de la propriété Laurens jusqu’au limite d’Arsac côté sud de la route de Castelnau. Mr le Maire est chargé de faire faire le plan du lotissement le plus tôt possible. »

Le cahier des charges, dans son article 1e, prévoit la division en 36 lots du terrain à vendre. Le site étant boisé, les articles règlent l’exploitation des pins et leur vente. Parmi les nombreux points définis figurent :

  • la surface minimum des maisons,
  • la qualité des constructions,
  • l’implantation des garages, hangars, volières,
  • l’interdiction d’édifier fabriques, usines ou tout autres établissements bruyants,
  • l’obligation de creuser un puit pour l’alimentation en eau potable.

La construction d’une maison doit-être effectuée dans les deux ans après l’achat du terrain, passé ce délai la commune le récupèrera. Les habitants du Pian sont prioritaires dans leur achat.

Par délibération du 14 juillet 1950, suite à des actes d’abandons, la commune regroupe les lots disponibles et demande à Monsieur le Préfet de porter le prix de vente à 5 Francs le m2.

Les habitants n’appréciant pas le nom du lieu-dit « Moules » demandent le 31 décembre 1957 sa modification par « Beaulieu ». Le changement de nom interviendra le 18 décembre 1959. Dans cette pétition collective, ils demandent également :

  • « l’installation d’un transformateur pour permettre une utilisation régulière du courant électrique,
  • la pose d’une boîte à lettre,(boîte public de la poste)
  • de prévoir un éclairage public,
  • de prévoir un moyen de transport pour les enfants éloignés de l’école et intervenir auprès de la compagnie CITRAM pour harmoniser les horaires de passage avec ceux de rentrée des classes des écoles secondaire de Bordeaux que fréquentent certains enfants. » 

Au fil du temps ce quartier va se développer. Dans les années 1950 ce sont deux scieries qui s’installent :

  • la scierie « Martin » créée dans les années 1950 par M. Millot, reprise par M. Martin père puis par son fils et dont l’activité continue après sa vente en 2008,
  • la scierie Revoir, spécialisée dans les manches à balai et les piquets de vigne, fermée en 1974.

Une station-service et une brocante ont été créées mais elles n’existent plus. Un Institut Médico-Educatif, est toujours implanté dans ce quartier.

Il est à noter que le panneau d’entrée « Le Pian-Médoc – Beaulieu » est placé au niveau du « Pont Bernet ». Sur toutes les cartes ces deux sites sont bien séparés.

En amont et en aval de Beaulieu plusieurs autres activités vont s’installer le long de la D1, devenue un axe essentiel de Bordeaux vers Soulac et le Verdon-sur-Mer. Depuis l’ouverture de la déviation Le Taillan-Arsac inaugurée le 22 novembre 2022, Beaulieu a retrouvé un peu de calme.

 

Par l’Atelier Histoire du Pian
Source : « Le Pian-Médoc raconté à ses habitants…. Et autres curieux ! »

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Beaulieu-2Délibération du 16 mars 1930

 

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Carte de Cassini – Le Pian-Médoc

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Carte IGN – Le Pian Médoc