Gestion des paroisses avant 1905

 

Au cours des recherches dans les délibérations municipales pour comprendre l’histoire du Pian-Médoc, le mot « fabrique » nous a interpellé. De plus, ce mot était utilisé dans des délibérations relatives à la paroisse de l’église du Pian-Médoc. Que signifiait ce mot dans ce contexte ?

Le sens de ce mot n’était pas celui lié à l’industrie, mais à une utilisation historique ancienne qui signifiait : biens, revenus d’une église et par extension le Conseil de fabrique ou Fabrique qui correspondait à un groupe de clercs ou de laïcs administrant les biens de l’église. (Définition du Larousse).

Pour vivre, la paroisse a des biens lui assurant un revenu qui sont gérés par la « fabrique » et permettent d’entretenir les bâtiments et mobiliers de l’église. La lecture de délibérations nous apprend que la « fabrique » du Pian n’était pas bien riche...

Le compte-rendu de la visite pastorale du 29 août 1691 par M. Charbonnel, curé de Bruges et vicaire-commissaire, nous conforte dans l’idée que cette paroisse était pauvre depuis longtemps. Il décrit la vérification des comptes de l’église « reddition des comptes ». Jean Eyquem « ouvrier la présente année » leur présente « un fort ancien livre de la fabrique où l’on a rien écrit depuis longtemps et tout rompu de manière qu’il a fallu remonter et faire recherche des plus anciens et faire un livre nouveau pour y coucher tous les compte suivants... ». Il décrit ensuite toutes les sommes dues à la fabrique. Le contrôle se conclut par ces mots : « Le revenu de la fabrique consiste en un pré qu’elle possède d’un temps immémorial et qu’on aferme vint et cinq à trente livres par an. Tout le reste vient des colectes. Il n’y a aucun nouveau converti dans la paroisse. » 

En 1886, le président de la fabrique est M. Ferdinand Lethu. Les comptes de la fabrique sont communiqués régulièrement au Conseil municipal.

En 1892, les revenus sont les produits des locations des chaises et des bancs, des quêtes, des frais d’inhumation et des cierges. Les dépenses concernent les frais liés directement au culte, aux gages des officiers et serviteurs de l’église, frais de réparation à l’église et au presbytère, achat de chaises neuves et des frais d’administration. Pour l’année, le total des recettes est de 869.55 francs et celui des dépenses de 871.60 francs.

Après la révolution de 1789, de nombreux décrets vont modifier l’organisation de la gestion des biens des églises comme celui du 30 décembre 1809 qui organise le fonctionnement des fabriques dans chaque paroisse. Elles sont supprimées après la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat mais subsistent dans les départements de Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin rattachés à l’Empire allemand.

Avec leur réintégration à la France, ces départements conservent leur droit local et notamment le concordat et le conseil de fabrique.

Le conseil de fabrique existe également au Québec. (Source sites Wikipédia et Alsace catholique).

 

Par l’Atelier Histoire du Pian