Monument aux morts de Ludon

Après l'armistice du 11 novembre 1918, un comité s’est constitué pour réunir les fonds en vue d’ériger un monument aux morts. Ce monument se situe près de l'église et a été inauguré le 2 septembre 1923. Dans la pierre sont gravés :
           "Ludon a ses enfants morts pour la France 1914 - 1918" et
           "Ce monument a été inauguré le 2 septembre 1923, Mr Paul Duchesne étant maire , Mr Jules Dupuy adjoint".

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Sur un piédestal en pierre calcaire, une statue en bronze, oeuvre d' Edmond Ernest Chrétien, représente un poilu tenant dans une main une grenade, prêt à la lancer.  

La liste alphabétique des morts des enfants de Ludon pendant la guerre 14-18 est gravée dans la pierre, 2 plaques complètent la liste des morts de 14-18, ceux d'Indochine et de la 2e guerre mondiale.

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Liste des morts pour la France

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1939 - 1945 : Douat Alexandre, DEvigne Raoul, Despierre Jean, Lacroix Roger, Fichot Edouard, Masquer Albert, Guipouy Pierre, Darrieu Jean, Dourneau Pierre, Faugeron Jean. 

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Journal La Petite Gironde

Article paru dans la Petite Gironde le 3 septembre 1923.

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L'inauguration du monument aux morts de Ludon 
(De notre envoyé spécial)

Dans toutes les communes de France, on inaugure presque tous les dimanche un monument commémoratif élevé à la mémoire des enfants morts pour la France. A l'instar de celles-ci, la jolie petite ville qu'est Ludon payait dimanche 2 courant à ses 28 enfants morts pour la patrie son tribut de reconnaissance et d'admiration.
Tous les ludonnais, auxquels s'étaient joints de nombreux habitants de la contrée, avaient tenu à assister à cette pieuse cérémonie.

Messe solennelle 
M. le curé Delhomme dit la messe, et à l'évangile, M. L'abbé Lacaze, ancien aumonier militaire, rappelle en des termes particulièrement émouvants ce que fût la grande guerre et termine en faisant appel au patriotisme de chacun pour conserver à notre pays la prospérité et sa grandeur. Pendant l'office, la fanfare ludonnaise, sous la baguette autorisée de son chef, M. Carteau, s'est fait entendre dans des morceaux religieux.

Réception des invités 
M. Paul Duchesne, le sympathique maire de Ludon, entouré du conseil municipal, reçoit ses invités, parmi lesquels : MM. Robert Billecard, représentant M. le Préfet de la Gironde; colonel Patard, représentant le général commandant en chef; Buhan et Charles Chaumet, sénateurs; colonel Picot et Frouin, députés; colonel Drouin représentant le général d'Amade; colonel Legrand, président de l'U.N.C. (section de Ludon); Combes, président du comité; Chrétien, statuaire; Lançon, maire de Blanquefort; Durand-Dassier, maire de Parempuyre; Dupin, maire du Pian; Commandant Léopold Pauly des A.C.; Miqueau, conseiller général; Langlois, conseiller d'arrondissement; Muscat, adjoint au maire de Macau; Bensac, Dupuy, Jeantet, trésoriers du comité; Teriet, Etienne, membres du comité, etc. 

L'inauguration 
Les présentations faites, le cortège se rend à la tribune élevée face au monument la « Marseillaise » est jouée par la musique de Ludon et aussitôt après, M. Combes, président du comité d’érection, remet au maire le monument qu’il place sous la sauvegarde de la population.
La bénédiction du mausolée est ensuite faite, et M. Duchesne, maire, prend la parole. « Nous avons donné à ce monument, dit-il, le plus bel emplacement que nous possédons. Nous avons aussi choisi cet endroit pour qu’il représente véritablement le cœur de Ludon, à l’ombre de la vieille église, dix fois séculaire et, au milieu de l’ancien cimetière. En creusant ces fondations, nous avons remué les ossements des ancêtres, et, ces restes, pieusement respectés, forment le plus beau piédestal que pouvaient rêver pour le monument de leur gloire ceux qui sont tombés pour la défense du sol sacré. Ces noms, les cloches vous les répéteront, car ils sont gravés sur leurs flancs. »
Et, en terminant, le distingué maire d’écrie : « Faisons comme eux sur le front, restons unis pour être forts, c’est la sécurité du pays assurée, c’est le testament suprême de nos grands morts. »
Des applaudissements nourris saluent les paroles si patriotiques de M. Duchesne, et M. le colonel Picot succède à celui-ci. Le valeureux député, parlant au nom de MM. Buhan et Chaumet, sénateurs, et en son nom personnel, rend hommage à la mémoire des vaillants poilus.
« Il ne faut pas que l’on oublie, déclare le vaillant soldat, le sacrifice de tous les héros ; oublions nos querelles pour ne penser qu’à la France », et termine en criant : « Vive la France ! Vive la République ! »
La lecture des noms est faite par M. le colonel Legrand, auquel répond la jeunesse : « Mort pour la France », en jetant des fleurs.
Le colonel Patard procède à la remise des décorations à titre posthume.
Puis, tour à tour, MM. le colonel Drouin au nom de l’U.N.C. ; le commandant Pauly, au nom des A.C. ; Langlois, conseiller d’arrondissement ; Miquau, conseiller général, s’associent aux paroles déjà prononcées par les précédents orateurs.
Au nom du gouvernement, M. Robert Billecard, le dévoué secrétaire général, apporte son hommage de solidarité nationale. N’oublions pas, dit-il, que nous dressons des monuments pour que ceux qui viendront après nous se rappellent la guerre de 1914. Il n’est pas possible que le sacrifice de nos poilus soit vain, il faut que nous remplissions le devoir qui nous a été tracé par ces morts, et entourer les veuves, orphelins ou mutilés, d’une sollicitude particulière.
Après la Madelon de la Victoire un baquet est offert.
Le menu, des plus délicats, servi avec soin par le traiteur Foussats, de Bordeaux, est arrosé par les meilleurs crus de la région.
Au dessert, M. le Maire a eu un mot aimable pour tous.
M. Billecard, remercie la municipalité de l’accueil qui lui a été fait et après une très courte allocution, lève son verre à M. Millerand, président de la République.
Une question à l’ordre du jour est traitée avec beaucoup de compétence par M. le sénateur Buhan : c’est la crise viticole provenant de la rupture de l’équilibre entre l’afflux des vins et les débouchés. Il parle de l’introduction des vins exotiques et conclut en déclarant que l’une des causes principales de cet état de choses fut provoqué par la mauvaise foi de l’Allemagne, qui s’obstine à ne pas payer.
M. Frouin, député, fait un exposé de la situation intérieure et extérieure de la France et assure la population de toute la sollicitude des pouvoirs publics.
Les deux parlementaires sont l’objet de chaudes ovations.
C’est sur les paroles de confiance du jeune et intelligent député de la Gironde, que s’est terminée cette petite manifestation qui restera gravée dans les cœurs des habitants de Ludon.   

Martine Le Barazer août 2022.