Souvenirs de Macau

 

M. Roger Dulas m’a accueilli sympathiquement à Macau pour partager des informations sur sa commune. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a accordée en me montrant sa collection de cartes postales.

M. Dulas, né en 1938, est issu d’une famille de charpentiers depuis 1820 par sa maman, la famille « Rolland » est originaire du Pian-Médoc, depuis 1798.
La famille Dulas vient de Belin, depuis 1898, avec pour spécialité la récolte de la résine de pin. Le métier de résinier était exercé au château de Gironville. A la suite du grand feu de 1921, la famille dut partir à Arsac au château Monbrison.

L’église de Macau fut restaurée vers 1860 et les vitraux payés par les grands propriétaires de la commune (leurs noms sont inscrits sur chaque vitrail). La croix actuelle a été réalisée par un serrurier de la commune et hissée par le charpentier Rolland, grand père de Roger, avec son frère et son père ainsi que 2 compagnons en 1894 . On trouve toujours dans l’atelier la chèvre qui a permis cette élévation.

 

L’atelier est un véritable musée :

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         Atelier                               Rhéostat de démarrage                           Vieux outils                             Varlope du 19e

On découvre beaucoup de petits outils qui ont servi tant en charpenterie que tonnellerie, voire à la pêche d’anguille ! Sur des étagères des rabots, une belle collection d’outils anciens.

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      Tuile de récupération                  Compas de tonnelier                            Scie à ruban               Trident pour anguille

 

Roger possède une collection de cartes postales ! Avec ses cartes postales et ses souvenirs au bord du feu, nous allons vivre Macau « hier » !

Macau avait un port dynamique. Roger se souvient de l’hôtel des voyageurs (sans activité), de l’octroi payé aux gardes, des pécheurs qui entretenaient leurs filets sur la prairie, de la gabarre amarrée. La dernière gabarre était amarrée à quai vers 1950 au port commercial. En effet, il y avait aussi un petit port au lieu-dit Grange-Neuve, au domaine la Maqueline, qui desservait l’île de Cazeaux.

Depuis le Verdon, toutes les semaines, les huitres étaient livrées à quai. Quand on parle de quai c’est qu’il y a une construction de pierre et une cale en bois (bétonnée depuis). Ce quai est sous la vase, le niveau de l’eau ayant monté par suite des travaux faits vers le bout de l’île. Le quai était pratique du fait de sa hauteur ; les barriques étaient roulées directement du quai à la gabarre au moyen de « rails par-dessus l’eau ». L’activité portuaire était importante pour le transport des biens et personnes des îles vers la terre et depuis la terre pour livrer Bordeaux ou le Verdon. Toutes les communes avoisinantes venaient au port de Macau. Un charpentier de marine construisait diverses embarcations au port jusqu’en 1960 environ.

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Port

 

 

 

 

 

 

 

 

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Roger se souvient des dires de son grand père « une gondole » venait à quai depuis Bordeaux ainsi que le bateau à vapeur au port marchand ! Ce port marchand était situé dans les virages en face du château Plaisance et faisait la liaison avec Bordeaux. Il cessa de fonctionner par manque de tirant d’eau. A ce propos, le bac, depuis Blaye, ne contournait pas l’île, il filait tout droit mais le courant a changé ainsi que la profondeur des fonds par le fait d’une digue construite vers le bout de l’île.

L’île actuelle était composée de 3 îles distinctes, l’île Cazeau dont la pointe est propriété de Macau et le reste à Bourg et Bayon. Elle était séparée par un chenal de l’île du Nord et un autre chenal séparait l’île du Nord de l’île Verte. Ces 3 îles sont à présent réunies.

Il y avait des activités et des habitants. Le facteur de Macau apportait tous les jours le courrier sur l’île verte et ce jusqu’en dans les années 60. Un instituteur, habitant Macau, exerçait son métier d’instituteur sur l’île verte.

Fait triste, le port de Macau recueillait les corps des noyés de Bordeaux. Il y avait un four à chaux au dit port et lesdits corps étaient enterrés au cimetière de Macau.

Roger se souvient d’une guinguette sympathique au restaurant « beau rivage ». La fête battait son plein avec mât de cocagne dans l’eau, compétition de voile… A cette époque, la digue ne ralentissait pas le courant.

Toujours à partir des cartes postales, Roger m’a dépeint l’activité de Macau.

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Chaque place de la commune était active !

La place Pinton était entourée des arrières boutiques des commerçants installés place Duffour- Dubergier. Donnaient sur cette place boucher, horloger, ferblantier, électricien, coiffeur, charcutier. Le principal artisan était les Etablissements Dulaurier, serrurier, plombier, réparateur de marchines agricoles. Les sapeurs pompiers s’y rassemblaient milieu du XIXe siècle.

La place de l’église était animée par une épicerie, un boucher, un électricien, un charcutier, un quincailler, un coiffeur, un serrurier, un hôtel, le marché hebdomadaire et le marché aux cochons pour la Sainte Catherine ! Cette foire aux cochons était importante car à cette époque les habitants des communes voisines venaient chaque année acheter le cochon (surtout pendant les restrictions de la guerre).

La place Carnot n’entendait pas rester isolée avec une épicerie, un patissier, un boucher, le tabac et un négociant en vin. Le vélo club macaudais (VCM) organisait une fête foraine à Pâques ; elle savait participer à l’animation du bourg. Dans les années soixante, une fête de quartier s’y tenait avec l’election de miss VCM que l’on promenait sur un carosse découvert dans le bourg.

La vraie fête locale était place de la mairie le 15 août avec courses de sacs, œuf, etc. et bal traditionnel.

Place Duffour-Dubergier, un maréchal-ferrant exerçait son activité ainsi qu’un hôtel-restaurant, et une épicerie. Le café à l’angle de la rue fut déconstruit dans les années vingt pour élargir la rue.

A l’angle de la rue Camille Godard et rue du Général Dupreuil vous trouverez le repère du niveau du sol /niveau de la mer. Il y avait aussi un boucher, un horloger, un ferblantier (remplacé ensuite par un électricien, une pharmacie qui s’est déplacée au profit d’un charcutier, une épicerie, un quincailler, un coiffeur et un maréchal-ferrant.

Place Cariben, un charcutier et hôtel-restaurant y officiaient.

Place-de-la-republique-et-eglise-Notre-DameEntree-de-Macau-2 Place-Gambetta 

 

 

 

 

 

 

 

Promenez-vous et vous serez surpris !

Place-Duffour-Dubergier

Place-CarnotMairie-Ecoles-et-avenue-du-Port

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Macau est bien identique, le centre-ville est maintenu dans le respect du patrimoine des anciens. Ces secteurs sont toujours aussi actifs !

Gare-arrivee-du-train-de-Margaux

Dancing-poste-essence

Place-Duffour-Dubergier-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La gare est toujours bien fréquentée et date de 1868, 1er tronçon de la voie qui reliait Bordeaux à Soulac. Mais ce dancing (en sous-sol !) et ce garage ne sont plus présents en 2024, car démolis pour réaliser le rond-point sur la départementale, en entrée du bourg depuis Bordeaux.

 

Texte co-écrit par R. Dulas et PA Léouffre, mai 2024.

 

D’autres souvenirs de Roger Dulas, sur le camp construit par les Allemands pendant la 2e guerre mondiale, sont à lire dans Macau / histoire / histoire contemporaine :  Le camp de Cantemerle.