Généalogie de la famille Castaing 

Dans les actes de baptêmes, mariages et inhumations de la paroisse de Saint-Médard depuis 1751 jusqu'à 1792, puis dans les actes de l'état-civil de la commune postérieurement à cette dernière année, on trouve les mentions suivantes qui intéressent notre famille. Le premier ancêtre bien identifié est Pierre Castaing, valet de meunier, fils de Bertrand et Anne Branne, qui se maria avec Marie Danet le 1er décembre 1751. Il y avait des Castaing à Sérillan vers cette même époque mais comme l'acte de mariage ne fait pas connaître la paroisse natale de Pierre, on ne peut affirmer qu'il fut membre de cette famille oui ou non.

Puis, on ne trouve aucune mention jusqu'au 22 juillet 1761 ; le même jour fut baptisée Marie, fille de Pierre et de Magdeleine Delhomme. D'après cet acte, il est certain que Pierre avait contracté un second mariage avec M. Delhomme dont on ne trouve pas trace dans les archives de notre paroisse.

Trois ans plus tard, le 21 mai 1764, eut lieu le baptême de Marie et d'Elisabeth, filles de Pierre et M. Delhomme de cette paroisse. Pour Marie, furent parrain et marraine Jean Peychaud, forgeron et Marie Lestage ; pour Elisabeth, le parrain fut Jean Darrys, brassier (journalier), la marraine Elisabeth Barre, de la paroisse du Taillan. Ont seuls signé Peychaud et Darries. Le 8 mars 1767, fut baptisé un autre enfant, Pierre, fils de Pierre, meunier et de M. Delhomme. Le parrain Pierre Lestage, maître poudrier, et la marraine Catherine Eyquem « n'ont sçu signer ».

Malheureusement Pierre, meunier, mourut jeune étant âgé de 45 ans, « le 24 novembre 1772 après avoir été confessé et reçu l'extrême-onction. Il fut inhumé le lendemain comme l'atteste l'acte dressé par Linars, curé. Un des enfants de Pierre et Magdeleine Delhomme, qui naquit dans une autre paroisse puisque son acte de baptême ne figure pas sur les registres de Saint-Médard, André, fut parrain le 14 janvier 1775 et signa l'acte de baptême. Il se maria plus tard à Gajac et y fit souche. Dans un acte de 1813, André déclare être âgé de 55 ans, ce qui fixe son année de naissance à 1758, sa sœur Magdeleine était probablement née un peu auparavant. Magdeleine née elle aussi hors de la paroisse se maria avec François Andraut, brassier, à Gajac le 21 novembre 1777.

Pierre, meunier, fils de feu Pierre Castaing et de Magdeleine Delhomme, meunière, se maria avec Jeanne Toulouse, fille de Jean Toulouse vigneron le 17 décembre 1792. À l'appui de cette hypothèse, on peut invoquer la tradition conservée dans notre famille que le moulin de M. de la Salle était situé sur le Ciron à peu près comme le nôtre, sur le cours même de la rivière. Et aussi plusieurs anecdotes inédites sur la vie de Montesquieu à la Brède avec des détails très précis recueillis de la bouche même des gens qui les avaient vécus ou tout au moins qui les leur avaient entendus raconter. On en a trouvé dans la notice de la paroisse à propos de la chasse, en voici une autre : entre autres enfants, ils eurent Guillaume né le 23 frimaire an VI, notre arrière grand père. Cette énumération montre qu'il existe un trou dans nos renseignements puisés dans les registres des sacrements de la paroisse de Saint-Médard entre le 1er décembre 1751 et le 22 juillet 1761. On ne peut l'expliquer que par l'absence de notre famille pendant cette décade.

Vraisemblablement, Pierre est allé exercer son métier au moulin du Ciron qui appartenait au même propriétaire que le moulin de Gajac où il était occupé en qualité de valet de meunier, ou à quelque moulin près de la Brède. Il y serait resté une dizaine d'années pendant lesquelles il avait contracté un second mariage avec Madeleine Delhomme. Une fille Madeleine et un fils André naquirent pendant cette période.

À cette époque, les cercles des vaisseaux vinaires étaient faits en bois de châtaignier. Or, un habitant de la Brède, du nom de Mandou, fit sa provision dans la châtaigneraie de Montesquieu. Découvert par le garde et menacé d'une peine sévère pour son larcin, le délinquant partit à pied pour Paris où se trouvait « Moussu », c'est ainsi que les villageois désignaient Montesquieu. Comme on peut bien penser celui-ci fut extrêmement surpris de l'arrivée imprévue d'un tel personnage : « Eh ! Té balu, Mandou ! Mais qu'as heyt ? (Eh te voilà, Mandou, mais qu'as-tu donc fait ? »), soupçonnant qu'il fut l'auteur de quelque méfait ; l'autre se jetant à ses pieds lui fit le récit de son aventure, en patois bien entendu car Montesquieu ne se servait pas d'autre langage avec les habitants de la Brède. Après cette confession, Montesquieu jugea que le voyage à pied de la Brède à Paris constituait une répression bien suffisante, il garda Mandou pendant quelques jours dans la capitale chez lui, puis le renvoya absous.

Notes du docteur Arnaud Alcide Castaing sur la paroisse de Saint-Médard-en-Jalles sous l’Ancien Régime et sur la commune de la Révolution au XXème siècle, dossier familial, 1946, 270 pages, p.119-120.

 

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