Poste, télégraphe, téléphone

 

Le 25 mars 1860, plusieurs membres du conseil municipal attirent l'attention de leurs collègues sur la nécessité de demander à l'autorité compétente une amélioration dans le service postal. « Le conseil tout entier s'associe à cette proposition et charge le maire de demander qu'un bureau de poste soit établi au bourg. » Avec le service existant, si les lettres ne sont pas mises à la poste le matin avant 8 heures, elles n'arrivent que 30 heures après au bourg et bien plus tard dans les villages éloignés. Les boîtes aux lettres sont rares à cette époque dans notre commune.

En octobre 1868, le conseil municipal donne son approbation pour en mettre deux en place : l'une à Gajac, l'autre à Astignan ou à Issac. En 1880, puis en 1893, Magudas en demande une.

En avril 1902, c'est le capitaine de compagnie du camp de Caupian qui souhaite la présence d'une boîte pour civils et militaires, dont le service serait assuré par le vaguemestre. La même année, des boîtes sont placées chez Martin au camp et chez Gousset à Corbiac.

Il faudra attendre 1911-1912 pour que Le Lignan et le Camp des Lanciers en possèdent une.

Dix ans après, on en dénombre une dizaine, aujourd'hui il y en a une cinquantaine...

À la fin du siècle dernier, deux ou trois facteurs assurent la distribution du courrier aux Saint-Médardais. Vu l'étendue de la commune, les tournées sont longues et se font certainement à pied. En 1890, l'un d'entre eux doit desservir Astignan, Sérillan, Issac, Le Lignan et Caupian... Par manque d'effectif, l'administration refuse, en 1896 puis en 1908, une seconde distribution dans les quartiers de Gabachot et du Camp des Lanciers.

Le 12 janvier 1909, le préfet de la Gironde fait part à la municipalité de la création d'un nouvel emploi de facteur (c'est le quatrième) au bureau de Saint-Médard-en-Jalles. Il semble que le poste ne soit effectivement attribué qu'en 1912. En 1913, le conseil municipal émet le vœu qu'un poste de cinquième facteur soit créé. Ils ne seront que six au début de la Seconde Guerre mondiale pour une population d'environ 5 500 habitants.

De nos jours, il y en a une cinquantaine pour effectuer 23 tournées sur Saint-Médard-en-Jalles, 4 à Saint-Aubin et 6 au Haillan. En 1865, est créé un bureau de distribution, au bourg, dans un local privé à proximité de l'église.

Il faut attendre 1910 pour que le conseil municipal envisage la construction d'un bureau de poste « à la place du logement et écuries face à l'église ». En janvier 1911, l'adjudication est attribuée à l'entreprise Labat de Pauillac. La construction, suivant les plans de l'architecte Grange, est terminée dans le courant de 1912 et sera louée à l'administration des Postes, Télégraphe et Téléphone (P.TT) durant plus de trente ans.

Après la guerre 1939-1945, d'importantes réparations et un réaménagement du local en vue de l'extension des services postaux sont envisagés. Mais en  1947, la commune, ne pouvant faire face à de telles dépenses, décide de céder l'immeuble à l'administration des P.TT (convention de cession du bureau de poste en date du 26 juin 1949 sur les délibérations du conseil municipal). Après la construction du nouvel hôtel des postes, place de la République en 1976, l'ancienne poste devient le centre de paiement de la Caisse primaire d'assurance maladie.

Dans le secteur technique, il est envisagé, en septembre 1879, l'établissement d'un télégraphe à la poudrerie pouvant éventuellement servir à la commune. Une subvention est accordée en 1883, par le ministère de la Guerre pour les frais d'installation de ce nouveau moyen de communication, mis en application en 1837 par l'Américain Samuel Morse.

En 1900, on note la possibilité de l'installation du téléphone, « au moyen de souscriptions particulières et d'abonnements, la commune ne pouvant dans l'état actuel de ses finances assumer une telle charge ».

En 1906, l'installation du téléphone départemental est commencée. L’équipement de notre commune débute le 1er février 1908. Six mois avant la guerre 1914-1918, le bureau du maire Henri Martin possède sa ligne. Ce n'est qu'en 1935-1938 que des cabines téléphoniques sont mises en place, avec l'accord des particuliers, dans chacun de nos quartiers : à Magudas, au café-restaurant-épicerie Lescarret (actuellement « Chez Rinco »), à Corbiac, au café-épicerie Baquey (au centre, local fermé), à Astignan, à l'épicerie-bar Darrieux (actuel restaurant La Renaissance), à Issac, au café-restaurant-épicerie Harribey (transformé en appartement, près du boulodrome), à Gajac à la mercerie-saboterie Mengeon (devenue cabinet de radiologie), à Sérillan, chez Lagurgue, dépôt coopérative (près des écoles, local particulier), à Caupian à l'épicerie Martin (face au café Dexpert).

Enfin, en 1975, l'ouverture du central téléphonique, situé dans le parc de la mairie, permet une extension des lignes et un accroissement des postes téléphoniques dans de nombreux foyers de la commune.

Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages.

Repères historiques par René Daix et Lucien Vergez, p. 31-33.