Balade à Saint-Médard-en-Jalles
Les nombreux cours d'eau, les jalles, qui sillonnent la commune n'ont pas seulement donné leur nom aux terres qui entouraient l’ancienne église paroissiale de Saint-Médard. Ils expliquent aussi l'histoire humaine, agricole et industrielle de la commune.
La Jalle et les jalles
La Jalle est le plus important des cours d'eau qui traversent Saint-Médard-en-Jalles. Elle prend sa source à Cap-de-Bos (à l'ouest de la commune), s'enrichit des eaux d'autres jalles pour former le bel étang de Bonneau, et termine sa course dans la Garonne après un nouveau parcours d'une trentaine de kilomètres. Les jalles sont aussi à l'origine du destin industriel de la ville. L'histoire remonte à 1660 quand Jehan Dupérier acheta un terrain à Henri de Montaigne, au lieu-dit Le Castéra, pour y construire quatre moulins. Il y moulait, non pas du blé, mais des matériaux destinés à fabriquer la poudre à fusil. Mort dans l'explosion de ses moulins, il n'en est pas moins à l'origine de la Poudrerie royale, puis nationale, un établissement de première importance pour les armées.
Les moulins
Le moulin de Caupian était déjà mentionné au registre du clerc de ville de Bordeaux en 1593. Il a cependant été reconstruit au XIXème siècle. On y a fabriqué du suif destiné à l'éclairage à la chandelle, et élevé des sangsues pour leurs vertus médicinales. Plus récemment, les enfants s'amusaient à plonger du toit dans les eaux profondes de son bassin. C'est aujourd'hui interdit!
Le moulin de Gajac, qui figure dans un parchemin médiéval de 1289, a lui aussi été plusieurs fois remanié. Le bâtiment actuel date des XVIII et XIXèmes siècles. Il se caractérise par trois paires de meules (lesquelles étaient déjà mentionnées dans les actes de 1776). Ses vannes sont par ailleurs toujours manœuvrées par la propriétaire actuelle afin de maintenir les niveaux de la Jalle et de protéger les berges. Ces deux moulins figurent à l'inventaire des Monuments historiques. Ils ne se visitent pas, mais leurs alentours offrent des balades très agréables.
Le site du Thil-Gamarde
Grâce à ses nombreuses sources, notamment celles de Gamarde et de Cap-de-Bos, le territoire saint-médardais alimente en eau potable près de 20 % de la Communauté urbaine de Bordeaux. C'est entre 1922 et 1928 que la ville de Bordeaux s'approprie les lieux de l'ancien moulin du Thil pour y capter les sources et établir l'usine de potabilisation de Gamarde. Puisée jusqu'à 400 m de profondeur, l'eau y est filtrée et désinfectée avant d'être stockée dans un réservoir et distribuée sur le réseau de l'agglomération. À noter : des visites du site sont régulièrement organisées par La Cub et Lyonnaise des eaux.
Le Castéra
Dans l'enceinte de la Poudrerie, sur la rive droite de la Jalle, des ruines émergent du sol marécageux. L'ancien Castéra, mot gascon pour désigner une forteresse, date du XIVème siècle. Construit en pierres d'une jolie couleur jaunâtre, certainement de la molasse de Caupian, ce petit manoir fortifié possédait quatre tours orientées aux quatre points cardinaux. Des fossés alimentés par la Jalle protégeaient l'enceinte. À l'extérieur, la basse-cour était entourée d'un second fossé. Malgré cet aspect défensif, le Castéra semble plutôt avoir été conçu comme une confortable demeure féodale.
Les bords de jalle
À l'entrée de la ville, le long de la Jalle, une formidable aire de loisirs a été aménagée. Elle comprend des terrains de sport, une aire de jeux pour les enfants, une esplanade de tir à l'arc et une aire de pratique des sports de sable ouverte de mai à septembre, l'espace Bail' en Jall'. Les bords de Jalle de Gajac s'apprêtent, quant à eux, à devenir la porte d'entrée ouest du futur parc intercommunal des Jalles. 197 arbres y ont déjà été plantés. Ils sont les prémices d'un arboretum qui privilégiera les espèces endémiques et qui sera, à terme, un site de sensibilisation et d'éducation à l'environnement et à la biodiversité.
Les lavoirs
Les rives sablonneuses de la Jalle ont permis l'implantation de lavoirs privés et communaux. Autrefois, le quartier de Magudas était un véritable village des blanchisseuses. Tous les lundis, été comme hiver, une file de charrettes y débarquait des tonnes de linge à blanchir pour le compte de la bourgeoisie bordelaise, des hôtels, des restaurants, des hôpitaux... Le dernier lavoir a disparu en 1958.
Plus d’infos : www.saint-medard-en-jalles.fr
Source : plaquette de 28 pages « L’été des Jalles » éditée par la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) en 2012.