Le petit bonheur des jardins potagers
Les jardins poussent maintenant un peu partout et répondent à un vrai besoin de nature.
L'abbé Lemire(ecclésiastique et homme politique français, député du Nord de 1893 à 1928), qui est à l'origine, à la fin du XIXe siècle, du développement en France des jardins ouvriers, déclarait en 1896 : « Ces jardins […] permettent aux ouvriers d'échapper à leur taudis en profitant d'un air plus respirable, ils les éloignent aussi des cabarets et encouragent les activités familiales au sein de ces espaces verts et leur offrent une autosubsistance alimentaire. » Les jardins ouvriers deviendront officiellement des jardins familiaux après la Seconde guerre mondiale. Implantés initialement dans les régions industrielles et les banlieues des grandes villes, ils sont de plus en plus présents dans des cités moyennes où gagne l’habitat collectif.
Saint-Médard-en-Jalles n’a pas échappé à la règle. Derrière le château de Gajac, en bord de la Jalle de Blanquefort, 70 petites cabanes en bois sont disposées sur des parcelles de 50 à
Le partage : Chrislène et Julian louent à la mairie, pour 130 euros par an, une belle surface de
Ils ont importé de leur Réunion natale des graines, comme celles d’une délicieuse cucurbitacée, le chouchou, qui pousse parfaitement dans la région et dont ils se régalent, ainsi que nombre de leurs amis qui découvrent avec bonheur ce légume généreux que l’on cuisine de multiples façons.
Profitant de cet espace vert, ils y réunissent de temps en temps des amis pour un barbecue, car les pique-niques amicaux et grandioses de leur île leur manquent !
Exotisme : à quelques dizaines de mètres de là, Michel, retraité de l’enseignement, s’affère autour de plants de tomates récemment plantés. Il vient de constater qu’une courtilière (la courtilière, taupe-grillon ou encore serpillière, est un gros insecte fouisseur, qui cause des dégâts sur les jeunes plantes dont il sectionne la racine) en a coupés. « Il n’y a hélas pas grand-chose à faire pour s’en défaire, dit-il. J’enterre au ras du sol des récipients contenant de l’eau, lorsque l’insecte y tombe, il ne peut remonter et finit par se noyer, ça marche parfois ! Ou alors, il faut le prendre dans sa galerie, ce qui est également aléatoire. » Tout comme son voisin, Michel est un fana de la bouillie bordelaise et prône le recours aux prédateurs naturels pour lutter contre les parasites, c’est ainsi que les coccinelles sont son meilleur allié pour éradiquer les pucerons.
Sa parcelle ne fait que
Autre possibilité : d’autres jardiniers amateurs ont opté pour une formule différente, c’est le cas de Christine et Roger qui louent une parcelle privée, toujours en bord de la Jalle de Blanquefort, mais plus en amont. Ils habitent en maison individuelle dotée d’un minuscule jardin largement insuffisant pour assouvir le désir de potager de Christine que partage son mari, Martiniquais d’origine. Les plates-bandes parfaitement entretenues occupent environ
« Avoir des activités familiales au sein de ces espaces verts et permettre une autosubsistance alimentaire » faisaient partie des souhaits de l’abbé Lemire : objectif atteint. Roger Peuron.
Site de l’université du temps libre Bordeaux-CUB
Jardins potagers de Saint-Médard-en-Jalles dans Le petit bonheur. Dossier Saveurs d’Aquitaine n°87 – juillet 2013.