Les chapelles privées

Plusieurs demeures et châteaux de Blanquefort possédaient leur propre lieu de culte ; à partir des archives ou de certains ouvrages anciens, on peut en retrouver la localisation :

- peut-être une chapelle au château de Béchon puisque le propriétaire était l'abbé Jean de Jegun qui en fit la vente « dans les années 1750 » ;

- une chapelle au château Breillan, mentionnée dans un acte de vente daté de 1756 ; elle fut ensuite transformée en salon ;

- une chapelle au château Corbeil, édifice du XVIIIe siècle (famille Ginouilhac) ; elle aurait été détruite pour édifier l'actuel collège Dupaty, à côté du château ;

- la chapelle Saint-Georges au château du Dehez, vaste demeure du XVIIIe siècle ;

- une chapelle dans le château du Luc, ancienne demeure médiévale dite La Taule du Luc ; devenue château Dulamon puis rebâtie en 1865, la nouvelle demeure vit un de ses salons transformé en chapelle dédiée à saint Joseph après l'acquisition par l'institution des Orphelins d'Auteuil en 1943 ;

- peut-être une chapelle au château Puyastruc (ou Peyrestruc), brûlé en 1926 et rebâti sous le nom de Gilamon, puisque le propriétaire en a été le cardinal Victor-Sulpice Lecot (1831-1908), archevêque de Bordeaux, de 1895 à 1904 ;

- une chapelle au château Montigny, demeure du XVIIIe siècle, « remarquable surtout par ses vitraux en forme d'ogives » (souvenirs personnels de M. Marcel Béreau, rédigés le 2 février 1951, concernant la période qui a précédé la Seconde Guerre Mondiale ; archives de la Maison Saint-Michel) ;

- une chapelle fut aussi aménagée au début du XXe siècle par Mme Lacaze, propriétaire du même château Montigny, dans des maisons proches de sa demeure et qu'elle avait acquises, au lieu-dit La Dîmière , pour en faire une école de religieuses ;

- la chapelle Saint-Michel, à la Maison Saint-Michel, créée en 1934 par les sœurs du Bon Pasteur dans l'ancien établissement scolaire religieux bâti en 1879, agrandi en 1885, et transformé en hospice pour personnes âgées. Immédiatement, les sœurs créèrent une chapelle dans les locaux, tout naturellement dédiée à saint Michel ; d'abord installée dans l'aile nord, elle fut déplacée vers 1950 dans l'aile sud. Si le lieu de culte était principalement utilisé par les pensionnaires de la maison de retraite, une messe hebdomadaire y était aussi fréquentée par les paroissiens blanquefortais.

- une chapelle domestique au château Terrefort, devenu Dillon, où fut célébré en septembre 1786 le remariage d’Arnaud Lavie avec Anne Françoise Lattin, née à Dublin et petite-nièce de Marie Diconson, veuve de Robert Dillon. Le mariage est célébré par le curé Saincric.

- et sans doute d’autres…

Enfin la forteresse médiévale devait posséder elle aussi un petit oratoire, comme le voulait la coutume au Moyen Âge dans toute résidence seigneuriale, mais on ne peut accréditer l'identification comme chapelle de la salle supérieure de la tour orientale de l'enceinte, malgré son important et riche décor architectural : cette salle abrite en effet deux fenêtres à coussiège (banc de pierre placé dans l'embrasure), deux canonnières (orifices de tir pour pièces d'artillerie) et une imposante cheminée délicatement sculptée.

Ces textes qui concernent les monuments religieux situés sur le territoire communal ont été rédigés par Alain Tridant, à partir d’informations extraites de : Édouard Guillon : Châteaux de la Gironde, 1867, p. 25-26 ; Bertrand Charneau : Châteaux et maisons de campagne de Blanquefort (avec les références d'archives), travail de Maîtrise universitaire en histoire de l'art, 1984, non publié ; Les lieux de culte de Blanquefort, monographie réalisée par un groupe de l'Aumônerie des jeunes de Blanquefort, 1987) ; ils ne prétendent en rien à l'exhaustivité mais tentent de résumer l'état actuel de nos connaissances. Ils sont parus dans l’ouvrage « La vie religieuse à Blanquefort au XXe siècle », Henri Bret, Publications du G.A.H.BLE, 2006, p. 54.