La fabrication du charbon de bois.

Les plantations de pins permirent la création d'industries nouvelles.

Au sujet du charbon de bois, empruntons à Pierre Daguerre (Au pays de la lande gasconne) les lignes suivantes : « Jadis, les charbonniers restaient sur place pendant huit jours pour surveiller la fumée, couchant dans la hutte sur une couverture, se nourrissant uniquement de la « mique » emportée dans un sac qu'ils avaient sur le dos. La « mique » était une pâte faite avec de la farine de sarrasin mêlée à de l'eau et du sel ; un peu de miel était disposé parfois dans le milieu. Chaque homme avait à manger une « mique » par jour. Passe pour le début du séjour : la pâte était molle ; mais, à la fin, il fallait bonne dent pour attaquer le morceau. En ce temps-là, on ne mangeait de pain blanc que les jours de fête, et encore pas toujours ni partout. Ce pain, la « canaule », était fabriqué par quelques propriétaires. Des villages ne possédaient pas de propriétaires fabriquant la « canaule ». Si leurs habitants voulaient manger du pain blanc, il fallait qu'ils se rendissent à ces lieux dits « lacanau » (ainsi appelés parce qu'ils étaient au bord du canal, du ruisseau ; c'étaient le plus souvent d'anciens moulins seigneuriaux). D'où le nom de Lacanau répandu dans la région. »

Guy Dabadie, Histoire du Médoc, imprimerie Samie, Bordeaux, 1954, p.185.